La France... Ce si beau
pays qui dégringole, qui fuit de partout, aux frontières poreuses,
à l'éducation brinquebalante, aux mœurs de plus en plus délétères,
future idiocratie qui n'en doutons pas, sera un jour dirigée par une
''intelligentsia'' décérébrée. Il n'y a pas si longtemps
pouvions-nous encore nous changer les idées en nous enfermant dans
les salles obscures, à rêver devant ces utopies où tout va bien et
où le mauvais est invariablement balayé au détour d'un bon mot.
Ces comédies écrites avec soin, par et pour des femmes et des
hommes de bon goût ! Aujourd'hui, la comédie française est
tel que nous est représenté notre pays. Désargentée, piteuse et
artistiquement régressive. De la mal-bouffe numérique ou plus
rarement imprimée sur pellicule. Il en est, mais si rares, qui
heureusement sauvent les meubles chaque année. Mais combien d'entre
eux ? Michel Hazanavicius et Coupez ! ?
Oui, sans doute, mais à quel prix ? Celui de devoir aller
chercher l'inspiration jusqu'en Asie et découvrir que sans
l'habituel ''couplet/refrain'' (!?!), certains ne s'y retrouvent
pas ? Hommes au bord de la crise de nerfs
d'Audrey Dana, laquelle n'en est pourtant pas à sa première comédie
signe avec celle-ci, un pur produit de consommation qui ne demande
pas la moindre réflexion. Tout juste que l'on plonge la main dans
son porte-monnaie pour y dénicher la poignée d'euros qui ouvriront
les portes des salles obscures. C'est donc aujourd'hui que sort en
dvd le nouveau long-métrage de la réalisatrice française. Et
autant dire que portes-feuilles, portes-monnaie, comptes en banque et
cartes bleues sont aux abois, suppliant que leur propriétaire n'aura
pas la mauvaise idée d'acheter au format physique ce qu'ils avaient
déjà enduré quatre mois en arrière au cinéma...
C'est
que l'on finirait par oublier que Thierry Lhermitte fit partie de la
troupe du Splendid,
que Ramzy Bédia fut l'acolyte d'Eric Judor, que François-Xavier
Demaison incarna
au cinéma un Coluche convainquant ou que Laurent Stocker... Hein !
Quoi ? Ouais, non, pas lui ! Pour être tout à fait
honnête, j'exagère peut-être un peu. Car entre le mauvais souvenir
de sa vision en salle et sa redécouverte en DVD
par l'entremise d'un ami achetant en magasin tout et n'importe quoi
de manière compulsive, force est de reconnaître que Hommes
au bord de la crise de nerfs
n'est pas si mauvais qu'il n'y paraît. Au contraire même, ce bol
d'air frais tant rêvé que promet la situation géographique du
récit réussira le temps de sa projection à faire oublier presque
n'importe lequel de vos tracas. Projet réunissant la vieille et la
nouvelle garde de la comédie française (du quasi septuagénaire
Thierry Lhermitte au jeune Max Baissette de Malglaive du haut de ses
vingt-deux ans), le nouveau long-métrage d'Audrey Dana se montre en
réalité fort généreux. Écrit par ses soins ainsi que ceux de
Claire Barré, le scénario plonge ses protagonistes en pleine nature
avec à leur disposition, un service minimum : une yourte et des
produits locaux poussant ou gambadant à portée de main. Sans
oublier Marina Hands qui dans le rôle légèrement perché d'Omega
va tenter de leur faire oublier tous leurs tracas. Si le film
commence sous les meilleurs augures avec sa brochette de personnages
tantôt dépressifs, tantôt râleurs, contraints d'obéir à un
concept de thérapie de groupe plutôt original, au fil de récit
l'on finit par s'attacher aux personnages. Une thérapie
exclusivement réservées aux hommes mais coachée par une femme !
Malgré les divers désagréments et les personnalités différentes
de ces sept adultes se comportant parfois comme des enfants, la bonne
humeur va lentement mais sûrement s'installer. Une bonne humeur
communicative qui parviendra d'ailleurs à se transmettre jusque chez
le spectateur. Si Hommes au bord de la crise de
nerfs
n'est clairement pas la comédie de l'année (laquelle l'est-elle
d'ailleurs?), les personnages sont attachants, suffisamment
différents les uns des autres pour s'y retrouver ici ou là et
l'environnement ''aéré'' particulièrement séduisant. De la
tendresse et de l'humour, quoi demander de plus... ?
superbe film
RépondreSupprimer