Tout le monde connaît
l'histoire : les morts sont sortis de leur tombe et ont envahi
la planète toute entière. La moindre morsure infligée à un être
encore en vie, et celui-ci rejoint les rangs des zombies après avoir
subit une longue agonie. Zombie (Dawn
of the Dead),
le quatrième volet de l'hexalogie réalisée entre 1968 et 2009 par
le réalisateur américain George A. Romero fait suite à La
Nuit des Morts-Vivants (The
Night of the Living Dead),
premier volet d'une saga des morts-vivants ayant redéfini les codes
du genre en transformant les morts-vivants en être décharnés
avides de chair humaine. Si la version que nous connaissons de Zombie
demeure objectivement la meilleure d'entre toutes grâce aux
connaissances en terme de montage du réalisateur italien Dario
Argento, il faut savoir qu'il en existe plusieurs autres. La plus
célèbre alternative à la version européenne qui dure cent-dix
sept minutes reste la version séminale réalisée au départ par
George Romero lui-même. Une version américaine plus longue d'une
dizaine de minutes mais aussi nettement moins rythmée. Et surtout,
bénéficiant d'un score fidèle au style vieillot du premier volet
datant de 1968 mais totalement désuet et peu en accord avec ce
second volet de la saga. La refonte effectuée par Dario Argento
permet au long-métrage de George Romero de le débarrasser de tout
superflu et lui permet de gagner en intensité ainsi qu'en modernité
grâce à la formidable musique du groupe italien Goblin.
Moins
connue, la version intitulée Dawn Of The Dead:
The "Extended Mall Hours" Cut est
l’œuvre d'un fan qui a regroupé en 2008 la version diffusée à
l'époque au festival de Cannes dans le sud de la France et le
montage de Dario Argento. Plus proche du montage initial de George
Romero que de celui de Dario Argento, cette version étend le film
sur une durée de deux heures et trente-six minutes dans lequel,
beaucoup de scènes de dialogues ont été ajoutées ainsi que
quelques séquences parmi lesquelles la décapitation d'un
mort-vivant à l'aide d'une pale d'hélicoptère. Cette version
permet surtout, tout comme celle de George Romero, de percevoir
l'immense apport du travail effectué par Dario Argento sur la
version européenne. Mais s'il existe sans doute encore d'autres
montages en fonction des pays, le Japon s'est permis quelques
modifications qui devraient faire bondir les fans de l’œuvre des
réalisateurs américain et italien. En effet, outre de menus détails
dont la modification n'a pas vraiment d'importance, d'autres
modifient à outrance l’œuvre de George Romero...
Le
fait que le film soit fort logiquement doublé en japonais, que
l'intégralité des sons aient été retravaillés (les tirs d'armes
sont ridicules et les coups portés sonnent comme ceux des films de
karaté) ou que certains textes explicatifs aient été insérés ne
sont pas les faits les plus rédhibitoires. Non, ce qui pourrait
éventuellement agacer le fan de la première heure (bien que rien ne
l'oblige à s'imposer cette version) demeure dans le fait que deux
des principes fondamentaux faisant de Dawn of the
Dead
le film légendaire qu'il est aient disparu ! Déjà écourté
d'une dizaine de minutes par rapport à la version originale, cette
fois-ci, l’œuvre de George Romero passe de cent-dix sept minutes à
seulement quatre-vingt douze. Soit, si l'on calcule bien, vingt-cinq
minutes de métrage en moins. Un fait qui s'explique en raison de
coupes drastiques effectuées sur les nombreuses séquences gore qui
pour le coup, disparaissent toutes (les éditeurs japonais voulant
ainsi éviter les foudres de la censure). Adieu donc, le formidable
travail effectué par le maquilleur Tom Savini, certains trous étant
comblés alors par d'inattendus arrêts sur image (la femme noire
dont le compagnon dévore le bras en est un parfait exemple). Autre
ignominie imposée par cette version : la disparition pure et
simple du sublime score du groupe de rock progressif italien Goblin
pour une musique qui ne souffre absolument pas la comparaison (on
peut même y entendre Oxygène
Part.3 de
Jean-Michel Jarre lorsque l'hélicoptère survole le
centre-commercial !!!). Cependant, cette version raccourcie, remontée
et doublée en japonais se révèle une véritable curiosité. À
réserver aux japonophones ou à toutes celle et ceux qui connaissent
l’œuvre originale au point de n'avoir pas besoin de suivre les
dialogues...
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