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samedi 2 février 2019

Gangsters, Guns & Zombies de Matt Mitchell (2012) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



Depuis que j'ai pris pour habitude de mettre une note à chacun des nouveaux articles apparaissant sur Cinémart, je ne crois pas avoir jamais mis plus de cinq ou six fois la note d'une étoile à un long-métrage. Et pas une seule fois, je n'en n'ai accordé aucune. Dans ce dernier cas, je ne serai pas encore une fois, aussi atrocement définitif, même si Gangsters, Guns & Zombies fait partie des pires films de zombies qu'il m'ait été donné de découvrir parmi les centaines qui existent. Même les Bruno Matteï lui sont infiniment supérieurs. Des plus petits aux plus gros budgets, je n'en vois qu'un seul qui puisse le détrôner dans le classement des plus mauvais films du genre. Et pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit de Raiders of the Living Dead de Samuel M. Sherman dont la réputation de l'un des plus mauvais film de tous les temps n'est plus à prouver.
Gangsters, Guns & Zombies rejoint donc dans mon top des plus navrants longs-métrages (et je certain qu'il m'en reste beaucoup à découvrir), le Baise-Moi de Virginie Despentes, Plus Moche que Frankenstein tu Meurs d'Armando Crispino, ou encore la honteuse adaptation cinématographique de La Tour Sombre de Stephen King dont s'est rendu coupable Nikolaj Arcel. Un classement pas tout à fait objectif puisqu'à partir du moment où les goûts divergent selon les uns et les autres, toutes les valeurs peuvent être bousculées.

C'est donc avec une certaine endurance intellectuelle que je ne me connaissais pas et qui ne cessera de m'étonner que je suis parvenu à bout des quatre-vingt dix minutes environs de ce Gangsters, Guns & Zombies réalisé par un certain Matt Mitchell, et dont il s'agit apparemment du seul long-métrage en tant que réalisateur. Gangsters, Guns & Zombies est le genre de purge devant laquelle on trépigne d'impatiente comme un enfant devant le marchand de glace ou devant le sapin de Noël. Sauf qu'ici, nulle envie de dévorer un esquimau au chocolat ou d'ouvrir ses cadeaux. Non, plutôt celle d'appuyer sur arrêt et d'aller voir quel bruit peut bien faire un dvd jeté dans le vide-ordure. Sauf que, bon, hum, en fait, s'agissant d'un fichier numérique, de bruit, il n'en fit pas lors-qu’arrivé le générique de fin, Gangsters, Guns & Zombies a terminé ses jours dans la corbeille de mon ordinateur.
J'aurais aimé pouvoir sauver quelque chose de ce qui m'a semblé être davantage une épreuve qu'à un vrai bon petit film d'horreur réalisé entre potes. Ce qu'il demeure d'ailleurs puisqu'avec un budget de mille sept cent livres, le film de Matt Mitchell ne pouvait prétendre à de grandes ambitions. Tout au moins, le cinéaste, son équipe technique et ses interprètes auraient-il pu faire preuve d'un minimum d'imagination pour transformer cette engeance en quelque chose d'un peu plus « visionnable » que ce que les fans du genres ont eu à subir.

Prenez une feuille de papier, un crayon (ou un stylo), dressez la liste de tous les départements impliqués dans un projet cinématographique, puis, en face, formez deux colonnes avec les « pour » et les « contre ». Cochez ensuite les points positifs et négatifs du film et vous vous rendrez compte à quel point Gangsters, Guns & Zombies est raté. A quel point il ne rempli jamais aucune des fonctions qui lui ont été confiées. L'histoire, tout d'abord. Ben, y'en a pas. Au mieux, Matt Mitchell se prend pour le Quentin Tarantino du pauvre avec son sextet d'interprètes fringués façon Reservoir Dogs, et enfermés durant le plus gros du film dans une camionnette, filmés de profil et déblatérant des dialogues inutiles renforcés par un doublage (que l'on ne pourra malheureusement pas reprocher au cinéaste) en français, désastreux. La photographie : Poubelle ! La musique : (à part quelques emprunts, poubelle ! Les Dialogues : Poubelle ! L'intrigue : Poubelle ! L'interprétation, l'humour, les effets-spéciaux : Poubelle, poubelle, poubelle ! Ah non, je m'excuse. Pas possible de mettre les effets-spéciaux à la poubelle. Y'en a pas. Des 1700 livres, une toute petite partie semble avoir été consacrée à l'achat de sauce-tomate et de fond de teint. Une honte que même les artistes les plus fauchés pallient généralement par un savoir-faire appris sur le tas.
Je l'ai lu je ne sais plus où mais c'est vrai : Gangsters, Guns & Zombies ressemble à un film de fin d'études. Très mauvais de surcroît. Recalés, donc, Mat Mitchell, son équipe technique et ses interprètes... A fuir...

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