Depuis que j'ai pris pour
habitude de mettre une note à chacun des nouveaux articles
apparaissant sur Cinémart,
je ne crois pas avoir jamais mis plus de cinq ou six fois la note
d'une étoile à un long-métrage. Et pas une seule fois, je n'en
n'ai accordé aucune. Dans ce dernier cas, je ne serai pas encore une
fois, aussi atrocement définitif, même si Gangsters,
Guns & Zombies
fait partie des pires films de zombies qu'il m'ait été donné de
découvrir parmi les centaines qui existent. Même les Bruno Matteï
lui sont infiniment supérieurs. Des plus petits aux plus gros
budgets, je n'en vois qu'un seul qui puisse le détrôner dans le
classement des plus mauvais films du genre. Et pas n'importe lequel,
puisqu'il s'agit de Raiders of the Living Dead
de Samuel M. Sherman dont la réputation de l'un des plus mauvais
film de tous les temps n'est plus à prouver.
Gangsters, Guns &
Zombies
rejoint donc dans mon top des plus navrants longs-métrages (et je
certain qu'il m'en reste beaucoup à découvrir), le Baise-Moi
de Virginie Despentes, Plus Moche que
Frankenstein tu Meurs
d'Armando Crispino, ou encore la honteuse adaptation
cinématographique de La Tour Sombre
de Stephen King dont s'est rendu coupable Nikolaj Arcel. Un
classement pas tout à fait objectif puisqu'à partir du moment où
les goûts divergent selon les uns et les autres, toutes les valeurs
peuvent être bousculées.
C'est
donc avec une certaine endurance intellectuelle que je ne me
connaissais pas et qui ne cessera de m'étonner que je suis parvenu à
bout des quatre-vingt dix minutes environs de ce Gangsters,
Guns & Zombies
réalisé par un certain Matt Mitchell, et dont il s'agit apparemment
du seul long-métrage en tant que réalisateur. Gangsters,
Guns & Zombies est
le genre de purge devant laquelle on trépigne d'impatiente comme un enfant
devant le marchand de glace ou devant le sapin de Noël. Sauf qu'ici,
nulle envie de dévorer un esquimau au chocolat ou d'ouvrir ses
cadeaux. Non, plutôt celle d'appuyer sur arrêt et d'aller voir quel
bruit peut bien faire un dvd jeté dans le vide-ordure. Sauf que,
bon, hum, en fait, s'agissant d'un fichier numérique, de bruit, il
n'en fit pas lors-qu’arrivé le générique de fin, Gangsters,
Guns & Zombies
a terminé ses jours dans la corbeille de mon ordinateur.
J'aurais
aimé pouvoir sauver quelque chose de ce qui m'a semblé être
davantage une épreuve qu'à un vrai bon petit film d'horreur réalisé
entre potes. Ce qu'il demeure d'ailleurs puisqu'avec un budget de mille sept cent livres, le film de Matt Mitchell ne pouvait prétendre
à de grandes ambitions. Tout au moins, le cinéaste, son équipe
technique et ses interprètes auraient-il pu faire preuve d'un
minimum d'imagination pour transformer cette engeance en quelque
chose d'un peu plus « visionnable »
que ce que les fans du genres ont eu à subir.
Prenez
une feuille de papier, un crayon (ou un stylo), dressez la liste de
tous les départements impliqués dans un projet cinématographique,
puis, en face, formez deux colonnes avec les « pour »
et les « contre ».
Cochez ensuite les points positifs et négatifs du film et vous vous
rendrez compte à quel point Gangsters, Guns &
Zombies
est raté. A quel point il ne rempli jamais aucune des fonctions qui
lui ont été confiées. L'histoire, tout d'abord. Ben, y'en a pas.
Au mieux, Matt Mitchell se prend pour le Quentin Tarantino du pauvre
avec son sextet d'interprètes fringués façon Reservoir
Dogs,
et enfermés durant le plus gros du film dans une camionnette, filmés
de profil et déblatérant des dialogues inutiles renforcés par un
doublage (que l'on ne pourra malheureusement pas reprocher au
cinéaste) en français, désastreux. La photographie :
Poubelle ! La musique : (à part quelques emprunts,
poubelle ! Les Dialogues : Poubelle ! L'intrigue :
Poubelle ! L'interprétation, l'humour, les effets-spéciaux :
Poubelle, poubelle, poubelle ! Ah non, je m'excuse. Pas possible de
mettre les effets-spéciaux à la poubelle. Y'en a pas. Des 1700
livres, une toute petite partie semble avoir été consacrée à
l'achat de sauce-tomate et de fond de teint. Une honte que même les
artistes les plus fauchés pallient généralement par un
savoir-faire appris sur le tas.
Je
l'ai lu je ne sais plus où mais c'est vrai : Gangsters,
Guns & Zombies
ressemble à un film de fin d'études. Très mauvais de surcroît.
Recalés, donc, Mat Mitchell, son équipe technique et ses
interprètes... A fuir...
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