Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 24 mars 2018

Tout le Monde Debout de Franck Dubosc (2018) - ★★★★★★★☆☆




C'est sans appréhension ni aucun enthousiasme particuliers que nous nous sommes rendus au MEGA CGR de Narbonne afin d'y découvrir le premier long-métrage de Frank Dubosc. Juste l'envie de retourner dans une salle obscure, à la séance de onze heures, sans les portables qui brillent dans le noir et sans avoir à supporter des spectateurs bavards, loin d'être attentifs au spectacle qui se déroule devant leurs yeux. C'est dans une ambiance de fin du monde (quatre spectateurs, pas un de plus) qu'Anna et moi avons jeté notre dévolu sur Tout le Monde Debout. Première réalisation sur grand écran de l'humoriste et acteur Franck Dubosc. Et comme le bonhomme n'a apparemment pas l'intention de faire les choses à moitié, on le retrouve au générique à l'écriture du scénario et des dialogues. Autant dire que capitaine du navire, c'est lui. D'autant plus (pourquoi faire petit lorsque l'on voit grand), l'auteur s'est également mis en scène aux côtés de la toujours lumineuse Alexandra Lamy.
Le récit tournant autour du handicap, on aurait pu supposer trouver ça et là des critiques acerbes de journaleux soucieux de donner dans la morale à deux balles et pourtant, chose exceptionnelle, la presse semble unanime. A part quelques critiques raclant de vieux fonds de tiroirs en argumentant que le premier long-métrage de Franck Dubosc manque d'âme, de mordant ou de personnalité.

Tout le contraire de ce que le spectateur éprouvera finalement au sortir d'une comédie de presque deux heures qui nous aura paru n'en durer qu'une seule. Et oui, car malgré un premier quart d'heure épuisant de légèreté qui nous laissait présager un film fonçant tout droit (et aussi sûrement que Brillantissime) dans le mur, on en ressort avec la certitude que Monsieur Dubosc méritait qu'on lui accorde deux heures de notre temps pour aller voir son bébé. Humour et tendresse sont les maîtres-mots d'une comédie qui n'abandonne rien au misérabilisme ambiant. Le handicap (fictif) de Jocelyn allié à celui (bien réel) de Florence sert de fil conducteur à une histoire liant deux interprètes (et donc deux personnages) de manière fort homogène tandis que l'on percevait jusqu'à maintenant Franck Dubosc comme l'interprète idéal et exclusif du beauf. Et même si son rôle de mythomane (dans le sens pathologique du terme) renvoie forcément aux puérils séducteurs qu'il a l'habitude d'incarner, l'arrivée d'Alexandra Lamy à l'écran change la donne. Le petit monde satellisant autour du personnage de Jocelyn (la géniale Elza Zylberstein et le toujours épatant Gérard Darmon en première ligne) s'en trouve ainsi métamorphoser, et ce qui devait apparaître comme l'une des ces myriades de comédies inconsistantes se généralisant de plus en plus au fil des années, se révèle en réalité posséder d'énormes qualités. Dans la mise en scène pour commencer, mais surtout dans l'écriture de Franck Dubosc, lequel ne s'engage pas avec facilité sur la route déjà tracée par d'autres cinéastes spécialisés dans la comédie.

Tout le Monde Debout révèle un auteur bien plus important que celui qui participa à l'écriture de la trilogie Camping ou de Disco. Son premier long ne prétend jamais refaire le monde mais procure un enchaînement de sensations dont on ne pouvait présager de l'ampleur au moment d'entrer dans la salle. On rit beaucoup, oui, mais l'on s'émeut aussi énormément. La sensibilité de l'écriture se ressent ensuite dans le jeu des interprètes. Entre un Gérard Darmon en proctologue homosexuel meilleur ami et conseiller du héros incarné par Franck Dubosc, et une Elza Zylberstein en secrétaire d'abord à côté de la plaque, mais s'adaptant ensuite à la situation tout en révélant finalement une vraie personnalité, l'acteur-réalisateur semble s'être attaché à ce que chaque personnage bénéficie d'une écriture pointue. D'où l'importante caractérisation d'individus se révélant donc forcément attachants.
Le contexte de la comédie romantique très en vogue, Franck Dubosc intègre au phénomène sa tuche personnelle. Si certains clichés relatifs au genre sont par définition inévitables, l'une des forces de Tout le Monde Debout est de nous emmener parfois là où on ne l'attend pas forcément. Pour un premier long-métrage, l'acteur-réalisateur s'offre le culot de réaliser l'une des meilleures comédies françaises de ce début d'année 2018. Un prodige. Et surtout, un Franck Dubosc dont il devient nécessaire de réévaluer le talent. Le plus dur dans cette histoire est de se dire que désormais, il va falloir attendre jusqu'au prochain, en espérant qu'il se remettre très vite à l'écriture, et surtout à la réalisation...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...