Le Manoir de la
Terreur est le genre de production qui permet de relativiser
quant à considérer tel ou tel cinéaste comme pire réalisateur de
tous les temps. Andrea Bianchi n'est peut-être pas le pire d'entre
tous (Nude Per L'assassino est tout à fait regardable)
mais Le Notti del Terrore
fait partie de ces films si mauvais que leur existence paraîtrait
improbable si la preuve de leur existence n'avait pas été démontrée
(il suffit d'y jeter un œil pour s'en convaincre). Chez nous, donc,
cette Nuit s'est transformée en Manoir. ? Allez
savoir pourquoi. Quoi qu'il en soit, d'une manière ou d'une autre,
ivre ou parfaitement maître de soit, distinguant le bon du mauvais,
ce long-métrage mettant en scène trois couples invités dans le dit
manoir par un riche industriel confrontés à une horde de zombies
particulièrement décharnés à de quoi briser le moral de n'importe
quel amateur de nanars.
On ne risque pas l'arrêt
cardiaque. Plutôt l'accident vasculaire cérébrale. Car devant tant
d’indigence, impossible de prendre son pied. Le
Notti del Terrore conjugue
toutes les maladresses inhérentes au genre. Je veux bien sûr parler
du nanar, et non pas du phénomène zombie puisque dans le genre,
d'autres s'y sont essayé avec, dans la majeur partie des cas,
davantage de brio. En fouillant bien, en grattant autant que ce peut
le sol fertile renfermant des tombes remplies de références en la
matière, peu de longs-métrages peuvent se targuer d'être aussi
mauvais. Oserais-je affirmer que Le
Lac des Morts-Vivants
de notre Jean Rollin national lui est supérieur? Oui, J'OSE! En
fait, et après avoir mûrement réfléchi à la question, tout en
reconnaissant avoir tout de même moins de culture en la matière que
certains compileurs (par exemple, le Zomblard
From Outer Space),
j'en ai bien trouvé un. Celui qui, à chaque fois, me sert de
référence ultime: Raiders
of the Living Dead
que le cinéaste américain Samuel M. Sherman réalisa en 1986.
Comme
un fait exprès, beaucoup ont coutume de dire que le pire
représentant du genre (et même de l'horreur en général), c'est
lui. Propos déjà tenus par ma bouche parfois trop bavarde depuis
vingt-cinq bonnes années. Depuis cette fameuse journée ou bien
content de rentrer d'une journée aussi froide qu'aujourd'hui, je
croyais insérer dans mon magnétoscope, un bon petit film d'horreur.
Une purge, ouais !
Mais
je m'égare. Car il est désormais question de toute autre chose. De
tout autre produit. De cet assommant Le
Notti del Terrore.
Dans le genre, une catastrophe dans l'ampleur est pratiquement
impossible à concevoir dès lors que l'on n'a pas mis la main
dessus. Andrea Bianchi nous propose un catalogue affligeant. Allant
de sa mise en scène pitoyable, dans des décors, certes, pas
forcément du plus mauvais gout, jusqu'à l'interprétation
d'actrices et d'acteurs au rabais. Mon dieu que tout ce petit monde
joue mal. Tellement d'ailleurs que les réactions peuvent changer
chez le spectateur selon son humeur. Pouvant aller du rire
involontaire, jusqu'aux larmes. Quelle tristesse tout de même. Non
pas que le scénario, d'une terrible vacuité, puisse être remis en
cause, mais le film est mou... mais mou. Et puisque le cinéaste
italien semble avoir (consciemment ?) opté pour une certaine
homogénéité entre tous les aspects techniques de son film,
pourquoi pas imposer à ses interprètes, un comportement irrationnel
face à l'invasion de créatures décharnées et, très certainement,
malodorantes? Les macchabées traînent des pieds. Vous me direz que
dans le genre, quoi d'anormal ? Sauf qu'ici, on ne sait pourquoi, il
leur arrive de stopper net leur course (mdr... leur course !), de se
figer sur place. Voir la scène durant laquelle l'un des couples
échappe à la mort et passe devant un parking envahi (!) de
morts-vivants n'essayant même pas de leur mettre la main dessus.
Fixes comme des pylônes! En arrêt sur image ! Un pied en avant, deux
en arrière !
L'un
des aspects sans doute les plus insupportables demeure le jeu des
interprètes. Et notamment celui de l'actrice italienne (j'en rigole
rien qu'à l'évoquer ici) Karin Well (de son vrai nom Wilma Truccolo). La blonde de service qui passe son temps à hurler de manière
aussi crédible qu'une carpe se noyant dans l'eau ! La pauvre passant
son temps à faire des appels d'air, son personnage génère
davantage de rires (nerveux) que de sentiments de peur. Mais le
point commun entre tous, et cela, on le reprochera avant tout au
réalisateur, c'est cette façon systématique qu'on les personnages
de rester sur place alors que le danger guette à seulement quelques
pas. Tout ceci étant bien entendu enrobé de dialogues d'une
inconsistance extraordinaire dont la bêtise est de plus, accentuée
par le doublage français. Le
Notti del Terrore n'a
vraiment rien de bon à proposer. Les zombies, quoique jamais
vraiment flippant ne sont pas ce que l'on a vu de pire en terme de
maquillage, mais dans l'ensemble, le travail effectué demeure assez
pauvre. Le long-métrage d'Andrea Bianchi aurait pu se révéler être
un bon nanar, mais le rythme, ou l'absence de rythme justement, lui
confère les mêmes effets qu'un somnifère... Ah ! J'allais oublier.
Le Notti del Terrore
propose
tout de même l'un des portraits d'enfant les plus ridicule de toute
l'histoire du septième art mais dont l'utilisation de son interprète
s'expliquera sans doute par l’ambiguïté des rapports qu'il
entretient avec sa maman chérie. Mais ça, c'est une autre
histoire...
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