Depuis la sortie (et le
succès) des Dents de la Mer de Steven Spielberg en
1975 (et 1976 en France), nombreux sont ceux qui ont profité de
l'engouement du public pour ce genre de films pour réaliser
eux-mêmes leur version du mythe avec, pourquoi pas, une consécration
à la clé. Des dizaines de longs-métrages, forcément, à
chaque fois, comparés aux Dents de la Mer. Comme s'il
fallait absolument juger de ces œuvres en les mettant côté à
côte, comme les suspects dans une affaire de meurtre, le dos collé
au mur d'un commissariat lors d'une identification. Outre les suites
officielles, une pléthore de longs-métrages ont vu le jour.
Beaucoup de nanars, assumant plus ou moins leur paternité (l'une des
perles en la matière demeurant le Cruel Jaws que Bruno
Matteï titra tout d'abord Jaws 5 en référence au
titre original du film de Spielberg, Jaws, avant de se
prendre les foudres des propriétaires de la licence en pleine gueule
ayant porté plainte pour usurpation d'identité), des suites donc,
une, deux, puis trois. Et surtout, un grand nombre de longs-métrages
allant piocher dans le bestiaire marin pour y prélever des créatures
autres que le grand requin blanc et ainsi arguer de produire des
œuvres autonomes, originales, du moins sans commun rapport avec Les
Dents de la Mer premier du nom. Et pas que des petits
cinéastes sans envergures connus que des seuls amateurs de séries
Z.
Enzo G. Castellari est un scénariste, acteur,
réalisateur et producteur forcément bien connu des amateurs de
nanars puisqu'après avoir tourné bon nombre de westerns spaghettis,
cet italien originaire de Rome se lança dans l'aventure du plagiat à
travers quelques films considérés comme des classiques du genre. Au
programme, Les Nouveaux Barbares
et les deux volets des Guerriers du
Bronx. Trois longs-métrages à
l'attention des amateurs d’œuvres post-apocalyptiques bricolées
maison. Pas de quoi se pâmer d'admiration mais de quoi rire un bon
coup devant des effets-spéciaux défaillants, une réalisation pas
vraiment à la hauteur, et surtout une interprétation totalement
risible. Avant ces trois exemples de plagiats, Enzo G. Castellari
réalisa donc cet Ultimlo Squalo
(titré chez nous La Mort au Large),
qui dans le genre copie presque conforme se tient en bonne place. De
l'histoire proposée, jusqu'aux personnages, son film fait
cruellement penser à un brouillon des Dents
de la Mer.
Au
générique duquel on retrouve l'acteur James Franciscus. Pas un
inconnu puisque dès le milieu des années cinquante et jusqu'en
1985, on a pu le voir dans plus de trente longs-métrages dont (tout
de même), Le Chat à Neuf Queues
de Dario Argento en 1971, L'Invasion
des piranhas de
Antonio Margheriti en 1979 (œuvre qui n'a rien à voir avec le
diptyque Piranhas),
Le Jour de la Fin du Monde
l'année
suivante, et donc, La Mort au
Large
dont le titre colle parfaitement à l'intrigue. Car vous l'aurez
compris, le récit tourne autour des attaques d'un requin blanc aux
dimensions plus qu'appréciables. Face à lui, Peter benton et Ron
Hamer. Ce dernier est interprété par l'acteur américain Vic Morrow
qui lui non plus n'est pas un inconnu puisqu'il interpréta de
nombreux rôles dont une grande majorité
dans des séries télévisées telles que Alfred Hitchcock présente,
Bonanza,
Les Incorruptibles,
Mission impossible,
ou encore Magnum.
Le film étant assez mal perçu aux États-Unis du fait qu'il
s'agisse d'un plagiat évident, La
Mort Au Large
semble ne pas avoir connu de sortie en DVD sur le territoire
américain. Il faut dire que Enzo G. Castellari s'est allégrement
inspiré du film de Spielberg pour construire son histoire. Le
personnage incarné par Vic Morrow rappelle furieusement celui
qu'interprétait alors Robert Shaw, lui-même apparemment très
inspiré du capitaine Achab du roman Moby
Dick
écrit par Herman Melville au milieu du dix-neuvième siècle. Un
détail qui, par contre, là, ne semblait déranger personne. Au
final, La Mort Au
Large se
révèle être une petite bande horrifique plutôt sympathique. Pas
de quoi soulever les foules, cependant...
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