Le cinéma canadien a
droit lui aussi à ses films de zombies (d'infectés?) et Breakdown
Lane en est l'un des représentants. Et dire qu'il a été
réalisé non pas par un cinéaste, mais par deux. Bob Schultz et
Robert Conway. Le nombre ne faisant ici pas la force, l’œuvre du
duo est assombrie par une tripotée de défauts nuisant totalement à
l'intérêt qu'auraient pu lui prêter les fans du genre. A moins
d'être totalement séduit par la plastique de son héroïne,
l'actrice Whitney Moore dont la carrière est surtout émaillée de
séries télévision depuis qu'elle a débuté en 2009, Breakdown
Lane est
d'un ennui profond, gâché par une mise en scène amorphe, une
interprétation calamiteuse, et surtout un scénario qui n'offre rien
de fondamentalement original. En tous les cas, pas de quoi crier au
scandale puisque les auteurs de cette bouse n'ont quand même pas eu
le toupet de proposer une sortie cinéma mais une diffusion directe
en VOD.
À
travers Breakdown Lane,
le cinéaste Bob Schultz a voulu imprimer à son œuvre un sentiment
de solitude où la technologie, l'isolement et l'amour font partie
intégrante de l'existence de son héroïne. Et pour justifier
certains de ces aspects, il met entre les mains du personnage féminin
Kirby incarné donc par l'actrice Withney Moore un véhicule optimisé
lui permettant de communiquer avec Max, un homme qui a distance
assistera la jeune femme. Une voiture qui, fatalement, tombera en
panne, au beau milieu d'un désert habité par deux catégories
d'individus. D'un côtés, quelques survivants d'une apocalypse à
laquelle la jeune héroïne n'est pas encore préparée, et de
l'autre, une horde de zombies assoiffés de sang. Fan de zombies
depuis la sortie de
Braindead
de Peter Jackson en 1992, Bob Schultz semble vouer un culte au genre
mais lui rend malheureusement ici un hommage raté !
Toutes
les ambitions de l'auteur ayant été revues à la baisse, on ne
s'étonnera donc pas d'y voir une Withney Moore traînant sa
silhouette dans un décor horriblement vide, croisant la route de
quelques personnages au charisme inexistant et victime des assauts
répétés de zombies dignes des plus gros nanars italiens
post-Zombie
de George Romero. Breakdown Lane sent
le renfermé et bien qu'il demeure l'un des film du genre zombies les
pus récents, il paraît déjà terriblement daté.
Que
pouvions-nous d'ailleurs attendre d'une actrice ayant fait ses armes
au cinéma avec la bouse Birdemic ?
Pas grand-chose sans doute.
Les
quelques images alléchantes et l'affiche plutôt sympathique
renvoyant à la célèbre (et excellente) série The
Walking Dead ne
faisant pas tout, la touche d'érotisme que tente d'apporter Bob
Schultz n'aide en rien Breakdown Lane à
remonter la pente glissante le menant droit dans le mur. Road movie
perclus de trop nombreux défauts, le film du duo n'a pas l'envergure
que ses auteurs ont voulu lui offrir. L'humour semble y être
involontaire, ou du moins arrive-t-il très péniblement à nous
arracher un sourire et ces sentiments que Bob Schultz semble vouloir
arracher aux spectateurs fait chou blanc. Si Breakdown
Lane n'est
pas une cruelle déception (qui parmi les spectateurs s'attendait
raisonnablement à découvrir un chef-d’œuvre?) mais il atteint un
tel degré de désastre que l'on risque d'attendre les prochaines
productions de Bob Schultz et Robert Conway avec un très grande
méfiance. Un film à bannir...
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