Après un Breakdown
Lane nullissime, il fallait bien élever le débat en matière
de film de zombies. Sans pour autant faire dans une quelconque
finesse, Peelers (que l'on peut éventuellement
traduire par couteau à éplucher, allez savoir pourquoi un tel
titre) parvient à assurer un spectacle PRESQUE permanent. Presque
puisqu'en dehors des trop longues séances de strip-tease, le film du
canadien Sevé Schelenz ravive l'intérêt pour un genre où se sont
engouffrées bien trop de séries Z. Tout commence dans un bar de
strip-tease. De jolies filles, merveilleusement... tanquées
exhibent fesses et poitrines pour le bonheur d'une clientèle poussée
à la consommation de bière ou de tout autre alcool. C'est la
dernière fois qu'ouvre ses portes la boite de nuit et Blue Jean
s'apprête à rendre les clés à son nouveau propriétaire, un
certain Farmer John. Outre les habitués du coin, quatre mexicains
viennent y fêter ce soir une découverte qui devrait normalement
leur permettre de couler des jours heureux jusqu'à la fin de leur
existence. En effet, les quatre mineurs ont mis à jour une poche de
pétrole et s'imaginent déjà gagner beaucoup d'argent grâce à ce
précieux cadeau de la nature.
Sauf
qu'en lieu et place d'or noir, se trouve en réalité une substance
poisseuse si toxique qu'elle empoisonne toute personne qui entre en
contact avec elle et la transforme en infecté. Ce que ne vont pas
tarder de constater les quatre chicanos, Blue Jean et ses filles,
Remy le videur, Tony le barman, ainsi que Logan, le fils adoptif de
la propriétaire de l'établissement.
Le
carnage débute dans les chiottes. L'un des mexicains vide ses tripes
et asperge les gogues d'une substance noirâtre particulièrement
abondante. Dès lors, le voilà transformé en un zombie de dernière
génération. Victime d'un mal presque similaire à celui qui toucha
les personnages de l'épidermique Cabin Fever
d'Eli Roth, l'homme
n'est que le premier d'une longue liste d'infectés qui vont
s'acharner sur l'ensemble des personnes présentes dans
l'établissement. Plus noir que rouge, le sang coule à flots. L'un
des intérêts majeurs de Peelers réside
dans la façon dont sont orchestrés les meurtres. Souvent originaux,
il n'est pas rare d'y voir perpétrés des crimes à l'aide d'armes
blanches étonnantes. Et ce, dans des situations elle-mêmes très
originales. Nous ne sommes pas prêts en effet d'oublier le premier
triple homicide durant lequel une strip-teaseuse est tuée juste
après que ses deux clients aient été décapités lors d'un show
privé.
Pour
revenir aux longues séances de strip-tease qui n'intéresseront
certainement que les plus pervers d'entre nous, le cinéaste Sevé
Schelenz s'amuse à accorder à certaines d'entre elles autant
d'originalité que dans l'orchestration des meurtres. Baby, l'une des
strip-teaseuse offre en effet au public la particularité d'uriner
sur scène à la fin du show. Un détail qui aurait pu paraître
sordide au demeurant mais qui dans la ferveur générale de la salle
demeure amusante. Originalité encore, comme tout bon zombie qui se
respecte, ceux de Peelers réagissent
à peine aux coups de batte de base-ball, de tirs de pistolet ou de
toute autre arme blanche ou à feu. Pire, à l'image de l'excellent
Retour des Morts-Vivants
de Dan O'Bannon sorti plus de trente ans auparavant, ceux de Sevé
Schelenz absorbent aisément des tirs en pleine tête. D'où l'unique
solution pour s'en débarrasser une fois pour toute : asperger
les infectés avec de l'eau. Mais comme précisé plus haut, le
changement de propriétaire étant prévu pour minuit, l'ignoble
Farmer John a prévu de faire couper l'arrivée d'eau, empêchant
ainsi les survivants de s'armer de la seule formule capable
d'éradiquer la menace : la molécule H2O.
Jusqu'à ce que l'un des personnages trouve une très amusante
alternative.
Plus
encore que Cabin Fever,
on pense surtout à
From Dusk Till Dawn
de Robert Rodriguez. Le bar, les scènes gore, les strip-teaseuses,
le cadre nocturne, tout rappelle le petit chef-d’œuvre du cinéaste
originaire du Mexique, les vampires étant remplacés ici par des
infectés. Si Peelers
n'atteint
jamais vraiment le niveau d'excellence de son aîné, il demeure un
excellent film d'horreur. A découvrir...
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