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vendredi 6 mai 2016

Melancholia de Lars Von Trier (2011)



Après Antichrist, Lars Von Trier aborde une fois encore la destruction de la cellule familiale. Déjà, dès l'ouverture en forme de prologue, le cinéaste danois utilise les même ficelles esthétiques que deux ans en arrière. Quant à ces quelques secondes très curieuses montrant Charlotte Gainsbourg portant dans ses bras un enfant approximativement du même âge que celui qu'elle perd durant le prologue de Antichrist, cette scène n'est-elle pas le lien qui unit celui-ci à Melancholia qui d'une manière encore plus démonstrative et définitive choisit de mettre en pièces, non plus un homme et une femme, mais l'humanité toute entière ?

Sur un rythme analogue à son œuvre précédente, Lars Von Trier explore encore davantage l'âme humaine, comme si Thomas Vinterberg et son épatant Festen croisaient la route d'une œuvre consacrant la fin de notre monde comme seule issue possible.

Sa galerie de portraits demeure toujours aussi saisissante. Entre une Charlotte Rampling glaciale, peu disposée à faire la joie de sa fille fraîchement mariée. Une jeune épouse angoissée, la superbe Kirsten Dunst (prix d'interprétation au festival de Cannes en2011 pour le rôle de Justine), doutant à chaque instant. Claire, la sœur, l'organisatrice des festivités, la chef d'orchestre d'un bal qui à ses yeux ne doit souffrir d'aucune aspérité. John, l'époux de celle-ci (Kiefer Sutherland), un être compréhensif, riche à millions, qui cache la vérité sur le monstre qui lentement mais sûrement s'apprête à avaler notre planète toute entière. Le jeune marié (Alexander Skarsgard), gentil mais aussi parfois puéril, tellement amoureux qu'il accepte un peu trop facilement les caprices de sa promise.

Et puis il y a le père de Justine (John Hurt). D'une admirable bonté, d'une gentillesse profonde, mais aussi d'une folie douce qui sied bien à ces festivités qui doucement glissent vers le drame. A côtés de lui, Udo Kier et Stellan Skarsgard apparaissent presque normaux. Même si le premier se voile littéralement la face chaque fois qu'il croise le chemin de Justine (ce qui nous quelques micro-scènes franchement tordantes), et que le second se permet d'être d'une immoralité qui confine à la cruauté.
Peu ou pas de musique à part le prélude de Tristan et Iseult de Richard Wagner qui parcourt l'intégralité d'une œuvre qui confond scènes réalistes tournées caméra à l'épaule, et visions dantesque d'une catastrophe en devenir. Visuellement, Melancholia, n'a, comme très souvent avec Lars Von Trier, rien à se reprocher. C'est un sans faute esthétique.

On pourrait croire que j'ai aimé Melancholia. Que je l'ai adoré au delà des mots. Et pourtant, il s'est révélé être une immense déception. Bêtement, je croyais y retrouver la même émotion que celle subie lors du visionnage de son fantastique Breaking The Waves. En réalité, le film m'a laissé aussi froid et perplexe que devant son Dancer in the Dark vanté comme de l'émotion à l'état pur mais qui ne m'a bouleversé que par son profond ennui.

Il y a parfois des choix qui ne s'expliquent pas. Comment peut-on effectivement juger que Melancholia est parfois assommant lorsque l'on estime que dans la carrière de son auteur, des œuvres telles que Element of Crime et Epidemic demeurent parmi ses plus flamboyantes réussites ? Je ne sais pas. Peut-être le film aurait-il mérité d'être nettoyé de quelques dizaines de minutes ? Toujours est-il que Lars Von Trier conserve le don de nous conter des histoires d'une manière fort peu coutumière. Et c'est ce qui fait la force de son œuvre toute entière...

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