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jeudi 5 mai 2016

Night Call de Dan Gilroy (2014)



Alors qu'il vient d'assassiner l'agent de police l'ayant surpris en train de voler de l'acier sur un chantier de construction, Lou Bloom lui vole sa montre, et part revendre son butin au propriétaire d'une casse qui refuse ensuite de l'embaucher sous prétexte qu'il n'emploie pas de voleurs. Une nuit, alors qu'il se trouve au volant de sa voiture, Lou tombe sur un accident de la route. Une femme est coincée à bord de son véhicule en proie aux flammes. Heureusement pour elle, deux pompiers parviennent in extremis à l'extraire de l'engin. Mais ce qui attire davantage Lou, c'est la présence de deux cameramen qui filment la scène se produisant sous leurs yeux. Lou, qui cherche encore du travail vient de trouver sa voie : il se rendra à son tour sur les lieux d'accidents. Mais pour cela, il va devoir se procurer une caméra, mais aussi et surtout un scanner lui permettant d'écouter la fréquence utilisée par la police afin d'être prévenu des scènes de crimes les plus intéressantes à exploiter selon lui.

Dès sa première réalisation, un banal fait divers tourné avec un petit caméscope et ayant fait une victime par balles, Lou revend la vidéo qu'il a tourné à la directrice d'une petite chaîne de télévision locale. C'est un succès. Nina propose à Lou de travailler pour elle. Avec l'argent gagné grâce à son petit film, Lou s'offre une vraie caméra et commence à roder la nuit, le scanner branché sur le réseau policier. Avide d'images à sensation, Lou cherche à mettre en scène chacun de ses tournages. Il va même jusqu'à embaucher Rick, jeune sans domicile fixe qui accepte de travailler pour lui pour la modeste somme de trente dollars par nuit...

Dan Gilroy est avant tout un scénariste. Après avoir participé à l'écriture de films tels que Chasers de Dennis Hooper en 1994 ou The Fall de Tarsem Singh en 2006, il réalise avec Night Call, son premier long-métrage. Principalement interprété par l'excellent acteur Jake Gyllenhaal, le film n'est pas qu'un thriller efficace mais aussi et surtout une formidable critique du média télé et de ses dérives en matières de surexpositions audiovisuelles concernant des faits divers souvent tragiques et sanglants.

L'acteur incarne un personnage égocentrique, formidablement sûr de lui, instruit et se cultivant à l'aide de l'outil le plus moderne de notre temps : Internet. Il est surtout l'un des plus fameux sociopathes que le septième art ait engendré depuis des décennies. Un monstre sans humanité. S'il on peut lui prêter parfois une moralité qui lui est propre, il semble en réalité en être presque totalement dénué. Tout semble lui être dû. Jusqu'au succès rencontré par la directrice des programme Nina (Rene Russo). Étonnamment, et alors que bon nombre de cinéastes n'ont jamais véritablement cherché à écarter les spectateurs de leur position de voyeurs, ici, c'est le dégoût suprême qui prévaut sur la tentation de se délecter des horreurs affligeantes que met en scène le personnage de Lou.

On n'est pas loin de l'atmosphère lugubre de Michael Man (Manhunter). La presque totalité de l’œuvre est filmée de nuit, dans une cité éclairée par les seuls néons des devantures des magasins. Aminci, Jake Gyllenhaal n'a jamais été  aussi flippant que dans Night Call, avec ce sourire de gamin que l'on avait déjà découvert dans l'extraordinaire Donnie Darko de Richard Kelly. La ville de Los Angeles est pour son personnage un terrain de jeu immense. Un enfant à la moralité douteuse que personne (ou presque) ne viendra pourtant remettre en question. Le film de Dan Gilroy est un uppercut prit en pleine face. Un monument à l'opacité rare, nanti d'un humour jamais véritablement rassurant...

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