Chantal est bien
malheureuse. Son fils se blesse lors d'un entrainement la veille d'un
match et son mari Roland bien de perdre son emploi. Désemparée, la
jeune fonctionnaire de sous-préfecture, sur les conseils de son amie
et collègue de travail Jacqueline, décide de consulter un voyant.
Elle choisit pour cela, Alban, un médium aux méthodes aussi
discutables que les résultats qu'il a l'habitude d'obtenir. En
réalité, ce petit escroc ne possède aucun don pour la voyance et
ne trouve dans l'exercice de ce métier qu'un moyen de se remplir
rapidement et facilement les poches.
C'est ainsi qu'il apprend
que Chantal a été envoûtée. Contre la modique somme de treize
mille euros, Alban promet à la jeune femme de la désenvoûter en
pratiquant sur elle une série de pratique le temps de trois
consultations. Lorsque la jeune femme quitte le cabinet du voyant,
elle tombe sur Frédéric, qui n'est autre que le demi-frère
d'Alban. Mais cela, Chantal l'ignore. Tout comme Frédéric ignore
qu'elle vient de quitter le cabinet d'Alban. Alors que le jeune homme
a rendu service à Chantal en changeant son pneu crevé, celle-ci
accepte d'aller boire un verre en sa compagnie dans un bar PMU ou il
a l'habitude de parier pour son demi-frère, des sommes très
importantes.
Tout ce que prédit Alban
semble se réaliser miraculeusement et pousse Chantal à investir
davantage d'argent encore dans ces consultations. Au point même de
vider le compte en banque de son propre fils. Quant à Roland, lui et
leur voisine Agnès commencent à se fréquenter. Chantal à laquelle
Alban affirme qu'une personne l'a envoûtée dernièrement commence à
soupçonner la voisine d'être responsables des malheurs que connaît
son couple...
On ne va pas se mentir.
Le seul et unique film d'Eric Fourniols habituellement
assistant-réalisateur auprès d'artistes aussi divers que
Jean-Pierre Mocky, les Inconnus ou encore Ariel Zetoun, n'est pas
franchement réussi. Pas totalement raté non plus, mais jamais
véritablement amusant. Et ce ne sont certainement pas le charme de
Emmanuelle Béart, ni la cocasse Valérie Bonneton, ni Dieudonné
(qui ici fait du... Dieudonné), ni les présences de Serge
Hazanavicius, Zinedine Soualem, et Anémone qui sauveront le film
d'un certain désœuvrement.
Force est de constater
que l'on ne rit pratiquement jamais (pour ne pas dire pas du tout).
Voyance et Manigance est un tout petit film
heureusement sans prétentions. Sous couvert de vouloir faire rire
sur un sujet qui touche des millions de personnes à travers le monde
(faux voyants, marabouts et arnaques en tous genres qui font le
profit d'escrocs et le malheur de leurs victimes), Eric Fourniols
réalise une petite comédie qui joue notamment sur les quiproquos et
sur les coïncidences. On ne s'ennuie pas vraiment. Mais on ne
s'amuse pas pour autant. En fait, Voyance et Manigance
se regarde du même œil qui parfois nous fait lire des pages
entières d'un roman de manière mécanique mais sans en avoir
imprimé mentalement le contenu.
En
fait, le seul point d'intérêt s'il devait en demeurer ne serait-ce
qu'un seul, c'est justement cet aperçu que nous offre le script de
voir de quelle manière certains d'entre nous, certainement les plus
fragiles, tombent entre les griffes d'escrocs à la petite semaine
n'en voulant qu'à leur argent. De ce groupe d'interprète qui semble
pourtant s'amuser du sujet, seul Dieudonné apparaît s'en sortir
sans trop de bobos. Et c'est justement parce que ses mimiques ici
rappellent celles qu'on lui connaît sur scène que ceux qui l'aiment
risquent bien d'apprécier au moins un tout petit peu Voyance
et Manigance.
Pour les autres : Aïe !!!
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