Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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vendredi 30 janvier 2015

Blind de Eskil Vogt (2015)



Ingrid est aveugle. La jeune femme reste enfermée chez elle, le seul endroit qu'elle connaisse par cœur. Elle a beau exercer sa mémoire, les souvenirs visuels des endroits qu'elle avait l'habitude de parcourir lui échappent peu à peu. Alors Ingrid reste assise devant la fenêtre du salon. Et elle imagine tout et n'importe quoi. Que Morten, son époux, invoque des raisons diverses pour échapper à leur triste sort en allant se réfugier dans une salle de sport. Qu'il discute sur Internet avec de jeunes femmes en quête de rencontre.
Un soir Ingrid soupçonne Morten d'être justement en train de parler avec l'une d'entre elles alors même qu'ils sont au lit tous les deux. Morten affirme qu'il est en train d'envoyer des invitations pour une inauguration qui aura lieu le vendredi à venir, mais Ingrid imagine autre chose.

Bientôt, Morten rencontre effectivement une autre femme dans un restaurant. Il s'agit de Elin, jeune divorcée, mère d'une gamine, sans amis, et sans famille. Alors que la conversation est plutôt bien engagée, Elin perd subitement la vue. De chez elle, Ingrid semble mener la danse. En effet, elle paraît contrôler les événements, car depuis qu'elle a commencé à écrire sur son ordinateur portable ses angoisses, ces dernières semblent prendre forme sous les traits de cette nouvelle rencontre entre Morten et Elin...

Film signé par le cinéaste norvégien Eskil Vogt, Blind a fait sensation lors du dernier festival de Sundance où il a reçu le prix du meilleur scénario. Le film démarre pourtant sous des auspices plutôt inquiétantes. On craint l’œuvre sociale ennuyeuse avec cette voix off languissante qui décrit tour à tour les existences pénibles d'une jeune femme atteinte de cécité, d'une autre délaissée par son mari et même peu à peu par sa fille qui préfère rester "là-bas", où se trouvent ses nouvelles petites camarades. Il y a même ce jeune homme peu confiant en lui-même et obnubilé par les vidéos pornographiques hardcore (propos appuyé lors de la description du personnage par une somme d'images particulièrement crues).

Blind révèle en réalité son potentiel au fil de l'écriture (ici au sens propre comme au figuré). Ellen Dorrit Petersen, Henrik Rafaelsen, Vera Vitali et Marius Kolbenstvedt font dans la retenue. Pas de surenchère mais une interprétation qui se veut réaliste pour un sujet qui l'est peut-être un peu moins. Ce qu'il y a peut-être de plu astucieux dans cette œuvre du norvégien, ce sont les faux-semblants visuels qui piègent le spectateur à maintes reprises. On croit tout savoir à première vue sur la personnalité de chacun et sur la voie qu'il a choisi de prendre mais il ne faut surtout pas se fier à cette première impression. Tout ou partie semble sortir de l'esprit plein d'imagination de Ingrid, et l'on n'est jamais vraiment certain de ce qui sort pour partie de son imaginaire et de ce qui se réfère à la réalité. Film sur la solitude, le manque de confiance en soi, la recherche de l'autre et sur ce grand vide que crée la civilisation actuelle, Blind est un film subtil d'où une certaine intelligence d'écriture émerge pour combler les attentes des cinéphiles les plus blasés. A voir, assurément... 


dimanche 25 janvier 2015

Le Retour des Nanars Du 7ème Art: Le Chevalier Du Monde Perdu de David Worth (1983)





Le Chevalier Du Monde Perdu, ah, ah, ah ! Rien que d'après le titre on peut se faire une idée du film auquel on va assister. Avec Donald Pleasance au générique, l’œuvre ne peut être que de qualité, non ? Mais qui est donc ce chevalier et que vient-il donc faire dans un univers que l'on peut déjà supposer apocalyptique ?

Encore une guerre atomique dont les conséquences ont été désastreuses. Effondrement des nations, des gouvernements, des finances et des communications. Radiations. Bref, une nouvelle ère tyrannique naît sur les cendres du monde que nous avons connu. Partout dans le monde, des groupes d'individus naissent et font régner la terreur en imposant leurs propres règles. Mais Prossor et son armée d'omégas tente lui-même d'imposer sa loi, s'interposant avec d'éventuels survivants prêts à bâtir une société tolérante.

Mais une tribu menée courageusement par McWayne et sa fille Nastasia tente de s'opposer à Prossor et ses omégas. Malheureusement pour ces Défenseurs de la Foi, leur dirigeant a été enlevé par leur dangereux ennemi et risque la mort.

C'est alors qu'un preux chevalier apparaît. Il vient d'être blessé dans un très grave conflit qui l'opposait à une bande de dangereux malfaiteurs, mais les Défenseurs de la Foi le sauvent et lui demandent de leur venir en aide afin de ramener leur leader qui est aux mains de leur ennemi Prossor...


Générique. Fond noir, texte et voix off qui commente et donne un aperçu de ce qu'est devenu notre monde. Curieusement, et alors que Le Chevalier Du Monde Perdu est un film américain, cette introduction rappelle furieusement toute une série d’œuvres médiocres venues d'Italie et qui pullulaient dans les années quatre-vingt. Sen suit une course-pouruite (pas) digne du Mad Max de George Miller. Sauf qu'ici tout transpire l'amateurisme et de petits moyens financiers. On peut se demander ce que vient faire Donald Pleasance dans une production qui sent bon (ou mauvais) le nanar post-apocalyptique. Le "destrier supersonic" que l'on nous promet n'est qu'une vulgaire moto arrangée pour l'occasion et ridiculement customisée et affublée d'un robot (un peu à la manière du Kitt de K2000) à la voix horripilante. Étrange d'ailleurs que les mots qui s'affichent sur le petit moniteur situé devant le guidon ne correspondent jamais avec ce que l'on entend. 

"Je vais te dire, fils de putain. tu m'aides à sauver mon père, ou alors tu perds ton orgueil de mâle!"

Et puisque l'interprétation est mauvaise, que les maquillages sont outranciers et ridicules (une mode à l'époque), que les décors sont aussi vides que le contenu des feuillets qui devaient servir au scénario, pourquoi ne pas insuffler une pointe d'humour dans cette œuvre totalement ratée ? Bonne idée mais là, encore, c'est raté. Les vannes sont dignes (oui, oui, cette fois-ci) des blagues Carambar, et jamais l'on ne rit si ce n'est involontairement devant le catastrophique résultat. Le Chevalier est un poltron qui accepte d'aider les Défenseurs de la Foi uniquement sous la menace. Nastasia, la fille du chef de ces derniers est bien trop "couillue" pour avoir le moindre charme. Enfin, virile mais dans des proportions étonnantes. Grande gueule assez vulgaire, elle se dégonfle subitement devant le danger. Sans doute qu'un membre de l'équipe de tournage à du dire aux autres à un moment donné : "Hé, les gars ! N'oubliez pas que le héros, c'est lui, pas elle. Si vous en faites un type qui s'écrase devant la féminité, ça perd en crédibilité". Résolution votée.

Tout semble avoir été pensé pour décrédibiliser le projet. La guérison du héros par les grands pontes des Défenseurs de la Foi se fait hors-champs et avec un faisceau de lampe-torche en guise rayon guérisseur. Les mitraillettes font quand à elle entendre un bruit de tir grotesque et qui ne colle pas du tout avec ce que l'on voit à l'écran. Les maquillages futuristes des figurants sont tout aussi clownesques. Finalement, le seul véritable regret que l'on aura sera de voir qu'un aussi talentueux acteur que Donald Pleasance se sera fourvoyé dans un aussi mauvais film...

vendredi 23 janvier 2015

Edition Spéciale Coup de Gueule: Colt45 de Fabrice du Welz (2014) - ★★★★★★★☆☆☆


Allez, une fois n'est pas coutume, pour le 300ème article de Cinémart, un coup de gueule !!!

Non, non, non, ça n'est pas parce que j'ai lu quelques critiques venant soit disant de professionnels que j'ai décidé d'écrire quelques mots sur ce film du belge Fabrice du Welz. Non, non ! C'est bien parce que j'adore son cinéma. Du moins, le seul film que j'ai vu depuis le début de sa carrière, le déjà cultissime Calvaire. Et puis, après avoir lu le synopsis de son dernier bébé, Alléluia, qui s'inspire d'un fait divers aussi authentiquement vrai que passionnant, j'ai vraiment envie de penser que chacune mérite que l'on soit objectif.
Bon, les spectateurs ont l'air d'avoir aimé, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Je veux parler de Colt45, bien sur. Un film qui dénote dans la courte œuvre du cinéaste mais qui, pourtant, mérite bien que l'on s'y attarde. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un film policier, d'un thriller FRANCAIS. Un excellent thriller français.

Un essai manqué pour un certain Pierre Dedral, qui écrit là pour le site À Voir, À Lire (qui prouve avec cette critique qu'on y trouve aussi bien À Manger qu’À Vomir). Le film rabâche quelques vieilles formules ? Oui et alors ? Mais laquelle de ces vielles œuvres dont il pioche quelques bonnes idées ne s'est elle jamais inspirée elle-même d'un classique plus vieux encore ? 
 

Pour Le Parisien, Colt45 est un pétard mouillé. Des séquences stéréotypées, qui ôtent leur crédibilité aux personnages. Monsieur Alain Grasset, le film de Fabrice du Welz est une fiction. Et si l'on regarde par là, alors citons les films policiers venus des states et garnis de scènes improbables. Comme ces gargantuesques bagarres desquelles les héros se relèvent toujours, presque sans boiter, avec seulement quelques égratignures. Que reste-t-il de crédibilité dans tout ça ? Du Welz fait dans la caricature ? A quel moment a-t-il affirmé vouloir approcher au plus près de la vérité la fonction de ces forces de l'ordre ? On s'en fiche, non ? Un peu tout de même, non ? 
 

Quand à Télérama, ce vieux garçon bouffi qui branle son minuscule pénis tout en tournant les pages des anciens numéros de « La Vie Catholique », le pauvre s'est ennuyé. Tiens, prends un mouchoir et vas t'essuyer les yeux. Le type s'est probablement trompé de salle ce jour-là. Faut vraiment avoir été en manque de sommeil deux ou trois jours d'affilée avant la projection pour avoir bayé aux corneilles devant le film du belge. Peut-être a-t-on attendu un petit quart d'heure avant que le récit ne prenne véritablement son envol, mais ensuite, Fabrice du Welz parvient justement à conserver un rythme et une attention qui ne descend pas avant le générique de fin. 
 

Même si Colt45 ne peut s'enorgueillir de faire partie des dix ou vingt meilleurs thrillers de l'histoire du cinéma, il reste un film très efficace, solidement interprété par Gérard Lanvin, Joey Starr (qui contrairement à ce que j'ai lu je ne sais plus où n'ont pas été réunis ici, puisqu'on ne les aperçoit jamais ensemble) et surtout le jeune Ymanol Perset qui campe un armurier et instructeur de tir victime d'une machination qui va avoir des conséquences sur lui mais aussi sur ceux qui l'entourent et le protègent. Un rôle que l'acteur interprète de manière admirable. Comparé à Mr73, puisque certains s'y amusent, Colt45 est presque aussi sombre, peut-être moins désespéré, mais sans doute, jamais ennuyeux. Non, non, non...

lundi 19 janvier 2015

Le Retour des Nanars Du 7ème Art: Les Profs de Pierre François Martin Laval (2013)




Les Profs de Pierre François Martin Laval est une comédie française inspirée de la bande dessinée éponyme de Pica et Erroc.

Un étrange goût de déjà vu se fait ressentir dès les premières minutes du film. Un lycée qui doit faire face à un pourcentage de réussite au bac dramatiquement bas ne peut en effet que mettre en éveil le souvenir d'un film français devenu culte : Les Sous-Doués. Sans avoir jamais lu la bande dessinée d'origine, il est aisé d'imaginer que le film de Claude Zidi réalisé trente deux ans plus tôt à servi de matière première aux scénaristes Pierre François Martin Laval (qui, de plus, interprète l'un des rôles principaux) lui-même ainsi qu'à Mathias Gavarry. On se remémore également avec délice le P.R.O.F.S de Patrick Schulmann qui demeure encore aujourd'hui comme la meilleure référence en matière de comédies françaises se déroulant dans un établissement scolaire.

Malgré toute la bonne volonté et l'investissement des acteurs et des figurants, Les Profs est une terrible désillusion. Un dramatique échec qui ne convertira sans doute pas ceux qui déjà étaient peu enthousiastes devant les autres films cités plus hauts. On pourra comprendre l'engouement de certains (pas si rares que cela malheureusement) qui encensent cet objet superficiel de part leur jeunesse. Un humour qui finalement collera parfaitement avec celle-ci, Kev Adams en étant (sans vouloir être totalement péjoratif) le plus juste représentant. Christian Clavier, Isabelle Nanty, François Morel... De grands noms de l'humour à la française qui viennent se gâcher devant la caméra d'un Martin Laval peut-être pas fait pour la mise en scène après tout. Clavier est mollasson. Et pas seulement dans le personnage qu'il interprète mais surtout dans son jeu. Le pauvre homme a l'air de sortir d'une longue maladie. Isabelle Nanty est inutilement grimée en prof d'anglais myope et boulotte. François Morel quand à lui ne fait que de très courtes apparitions. Bien lui en a pris de ne pas venir trop enfoncer le pied dans ce bousin qui manque cruellement de folie.

On regrette les Bruel, les Luchini, les Gamelon et les Bourseiller. Hier on se régalait des pitreries de Guy Montagné et Charlotte Julian. Aujourd'hui on se coltine Arnaud Ducret (pourtant injustement boudé et remplaçant de Yvan le Bolloc'h dans la série Caméra Café) qui ici campe un prof de sport FORCEMENT caricatural.

En fait, le film Les Profs parvient parfois (c'est à dire en de très rares occasions) à faire sourire. En tout cas, jamais à faire rire à gorge déployée. Il manque de la folie et surtout cet esprit d'anarchie qui régnait dans le film de Schulmann et qui sert ici de référence ultime.

Pierre François Martin Laval aborde un sujet peut-être un peu dépassé, et assurément déjà vu. Avec de telles références que celle de Schulmann et Zidi, ce film de 2012 n'apporte absolument rien de révolutionnaire. L'acteur-scénariste-réalisateur joue lui-même ce rôle qu'il a si bien entretenu durant sa carrière dans la troupe des Robins Des Bois. Une petite cascade et quelques répliques pour nous rappeler à son bon souvenir ne suffisent malheureusement pas pour faire de ces Profs une œuvre marquante. A oublier... très vite.


mardi 13 janvier 2015

Le Retour des Nanars Du 7ème Art: Bataille Au Delà Des Etoiles de Kinji Fukasaku (1967)



La station spatiale Gamma 3 a jusqu'à aujourd'hui été sous le commandement de Vincent Elliot. Mais lorsque l"astéroïde Flora approche dangereusement de la planète Terre, le commandant Jack Rankin est dépêché sur place pour prendre les rennes et mener à bien le projet visant à faire exploser l'astéroïde avant l'impact. Vincent et Jack ont été il y a longtemps de très bons amis mais ils se sont brouillés à cause d'une femme, Lisa, qui aujourd'hui est la compagne de Vincent alors qu'autrefois elle était la petite amie de Jack.

Une équipe constituée d'un peu moins de dix hommes, dont Vincent et Jack, est envoyée sur Flora afin d'y placer des charges d'explosifs. La mission se déroule bien, les hommes répartis en trois équipes placent différentes charges, mais au moment de repartir, l'un des hommes remarque une étrange substance verte qui semble vivante. Tentant d'en embarquer un échantillon dans la navette, il est repoussé par le commandant Rankin qui jette au sol le prélèvement. Une minuscule particule gicle sur le pantalon de l'un des hommes mais personne ne s'en aperçoit.

De retour sur Gamma 3, Jack ordonne une quarantaine et une désinfection de tout l'équipage. Mais malgré toutes les précautions prises, la tache verte sur le pantalon de l'un des hommes grossit. A tel point que bientôt, ce qui ne ressemblait encore à rien de précis devient une créature monstrueuse qui qui croît grâce à l'électricité et dont son propre sang lui permet de se multiplier. Sur la base, c'est la panique. Jack se prépare, aidé de Vincent, à répliquer face à la créature qui décime un à un les hommes de Gamma 3...

Bataille Au Delà Des Étoiles fait partie de ces vieux films américains de science-fiction des années cinquante-soixante qui pullulaient à l'époque. Sauf qu'ici, l'homme n'est pas confortablement installé sur le sol terrestre à attendre qu'une horde de vaisseaux spatiaux vienne le déranger mais vit sur une base installée en orbite autour de la planète. D'abord axé sur une base catastrophiste (l'arrivée imminente d'un astéroïde), la colonne vertébrale du film tourne autour de deux conflits. Celui qui oppose l'homme à la créature (sorte de slime qui rappelle fortement le Danger planétaire de Irvin S. Teaworth JR. et Russel S. Doughten JR.) ainsi que celui qui voit se confronter deux anciens amis pour l'une des plus vieilles guerres qui opposent les hommes : La femme ! Un combat de testostérones dont seul l'un des deux, évidemment, sortira vainqueur. Au spectateur de deviner lequel.

Concernant le scénario lui-même, il rappelle un certain nombre d’œuvres (outre celle citée plus haut). Il semble en tout cas avoir inspiré le Armageddon de Michael Bay (avec Bruce Willis) et semble en revanche avoir pompé quelques idées au classique de la science-fiction La Chose Venue D'un Autre Monde de Christian Niby. Toujours est-il que ce petit nanar vole bien au dessus de beaucoup d'autres dans sa catégorie. Les effets-spéciaux sont plutôt médiocres (les créatures sont ridicules avec leurs tentacules suspendus à des fils invisibles et avec leur œil unique) et l'intégration des personnages lors des sorties dans l'espace autour de la station Gamma 3. La base en elle-même n'est pas si épouvantable que cela en matière de décors (on a vu bien pire par la suite) mais vue de l'extérieur, elle ressemble à une bouée de sauvetage. On appréciera tout de même l'excellente interprétation des principaux acteurs qui donnent à l'ensemble une tenue non négligeable et un rythme soutenu qui ne faiblit presque jamais. Bataille Au Delà Des Étoiles est donc un nanar haut de gamme à coté duquel il serait dommage de passer...

jeudi 8 janvier 2015

Le Retour des Nanars du 7ème Art: La Galaxie de la terreur de Bruce D. Clark (1981)



On n'a plus de nouvelles de l'équipage d'un vaisseau spatial, le Rebu, qui s'est posé sur la planète Morganthus. Une équipe commandée par la capitaine Trantor est envoyée sur ordre du "Maître". Lorsqu'ils arrivent, les membre constatent qu'il n'y a plus un seul survivant et que les membres du vaisseaux ont tous été tués dans des circonstances horribles. Cos, l'un des membres de l' »quipe de sauvetage trouve la mort à son tour. Alluma, qui possède une sensibilité développée, convainc le reste de l'équipage d'aller fouiller les alentours afin de comprendre ce qui a pu arriver aux passagers du Rebus ainsi qu'à Cos, mais ils font chou gras.

Quelque chose d'étrange parasite l'équipement du vaisseau. C'est pourquoi il est décidé une fois de plus de retourner sur la planète afin d'élucider ce mystère. Allum, Ilvar, Cabren, Quuhod et Baelon retournent donc à nouveau fouler le sol de Morganthus et tombent nez à nez avec une immense pyramide, responsable du brouillage dont est victimes l'appareillage du vaisseau.

En voulant descendre dans un puits immense foré dans le sol, Ilvar est attaqué par des vers munis de ventouses et de dents acérées. Il finit par mourir sous les assauts des créatures. Plus tard, le reste de l'équipe se retrouve enfermé sans possibilité de sortir de la pyramide. Lorsque Quuhod se sépare des autres afin de trouver un moyen de quitter les lieux, il est attaqué par ses propres armes et finit par mourir. Le sort de l'équipage semble alors scellé, d'autant plus que les morts continuent à s’amonceler...

La Galaxie De La Terreur a-t-elle vraiment sa place dans ce cycle consacré aux Nanars du 7ème Art ? Si on le compare aux grande productions de l'époque (Star Wars, Alien Le Huitème Passager), la réponse est oui. Par contre, si on le confronte au innombrables séries Z qui pullulaient dans les années quatre-vingt, alors non, il n'a rien à faire ici.

Dans l'espace, personne ne vous entendra rire...

La principale erreur du cinéaste Bruce D. Clark est de s'être un peu trop inspiré du chef-d’œuvre de Ridley Scott. La comparaison devient donc inévitable, surtout en ce qui concerne les décors. Ceux du vaisseau Rebus sont insignifiants et transpirent le bricolage amateur. La passerelle du vaisseau de sauvetage quand à elle rappelle celle de l'Enterprise des trois saisons originales de Star Trek. Sauf que cette dernière datait de la fin des années soixante !

Le film essaie de distiller cette même ambiance cauchemardesque et réellement flippante que l'on retrouvait dans le premier Alien et qui faisait l'une des forces du film. Un point de vue original pour une œuvre de science-fiction qui allait piocher dans l'épouvante. Ici, cela fonctionne assez mal. A aucun moment l'on ne sursaute vraiment. Quelques acteurs tentent vainement de nous convaincre que l'horreur est ici à son point culminant mais ils n'y parviennent jamais vraiment. A l'image de Jack Blessing qui dans le minuscule rôle de Cos gueule et souffle avec conviction.

Alors, qu'est-ce qui différencie La Galaxie De La Terreur du reste de la production Z ? Pourquoi donc ce produit ne figure-t-il pas sur LA référence en matière de nanars, l'excellent site NANARLAND ? Et bien peut-être parce que le film n'est pas si mauvais que cela. Même si le scénario pompe joyeusement le premier Alien, il possède en revanche des effets-spéciaux d'assez bonne qualité. Quand à l'interprétation, elle est confiée à un panel de seconds rôle déjà entraperçus dans bon nombre de films.

Pour ne citer qu'eux :

Dans le rôle d'Alluma, on retrouve Erin Moran, la petite sœur de Richie Cunningham dans la célèbre série Happy Days. Dans celui de Quuhod, Sid Haig, qui tourna dans pas mal d’œuvres cinématographiques et notamment dans le terrible The Devil's Rejects de Rob Zombie. Autre visage connu, celui de Grace Zabriskie, que l'on ne voit plus depuis quelques années mais à laquelle fut offert un rôle important dans le dernier film en date de David Lynch : Inland Empire. Enfin, et c'est peut-être le plus marquant ici, la présence de Robert Englund, qui en dehors de tout un tas de navets a tout de même campé le rôle du gentil Willy dans la série télévisée V et l'horrible croque-mitaine Freddy Krueger dans le petit chef-d’œuvre de Wes Craven Les Griffes De La Nuit. Rien que pour ça, La Galaxie De La Terreur mérite d'être vu, d'autant plus qu'il propose un rythme sympathique et quelques scènes gratinées dont un viol inédit au cinéma et dont je ne dirai rien ici afin de laisser la surprise à celles et ceux qui ne l'auraient pas encore vu...

dimanche 4 janvier 2015

Le Retour des Nanars Du 7ème Art: Inseminoïd de Norman J. Warren (1981)



Alors que la précédente expédition avait abandonné les recherches sur la planète Xeno, l'équipe numéro sept vient de mettre à jour après deux mois de fouilles, un immense complexe de sépultures. Alors que des travaux ont permis de dégager une voie d'accès, la priorité pour l'équipe est de découvrir des indices permettant d'expliquer la disparition d'une race ayant vécu sur cette planète. Entourée par deux soleils, Xeno est cependant une planète froide où la température tourne autour des moins quatre-vingt dix degrés. Malgré tout la vie y est possible grâce notamment à la base qui sert de foyer à l'équipe d'archéologues.

Toutefois, un incident survient lors de fouilles et touche trois hommes dont l'un disparaît. Emmené jusqu'à l'infirmerie, l'un d'eux, inconscient, conserve dans le poing de sa main gauche quelques cristaux que le médecin de la base s'empresse de retirer dans l'intention de les examiner plu tard. Le troisième homme est bientôt retrouvé inconscient lui aussi. Celui qui tenait les cristaux dans sa main finit par se réveiller mais lors d'un repas, il se sent mal et s'excuse auprès des autres avant d'aller retrouver sa chambre. Il en profite en réalité pour quitter la base et se rendre sur le lieu des fouilles malgré l'interdiction du commandant...

L'homme semble être sous le contrôle d'une force invisible qui le pousse à retourner sur le lieu où se trouvent les sépultures...

Certain verront dans cet Inseminoid une pâle copie du Alien, Le Huitième Passager de Ridley Scott même si le producteur Richard Gordon l'a toujours nié. En tout cas, certaines idées (le repas durant lequel l'un des archéologues victime d'une explosion se sent mal ou encore la présence d'une créature qui décime un à un les membres de l'équipe) y font beaucoup penser.

Mais n'arrivant jamais à se hisser au niveau de ce classique de la science-fiction, l'idée finit par se faire oublier et l'on cherche avant tout à comprendre ce qu'il se passe devant nos yeux. Ça court de tous les côtés. Le sang pisse pas mal et les effets-spéciaux sont plutôt réussis même s'ils ne font pas sauter au plafond. On s’énervera peut-être devant la trop grande résistance de Sandy, personnage ayant vécu une expérience terrifiante, un viol commis par un extraterrestre (tiens, comme dans La Galaxie De La Terreur!). Ses acolytes sont des légumes masochistes qui retournent chaque fois sur les différents lieux de drames. Et évidemment, chaque fois c'est pareil. Un ou deux morts puis, retour au bercail.

Il y a cependant dans cet Inseminoïd quelque chose d'excitant. Le titre tout d'abord qui pour les plus anciens rappellera sans doute une légendaire collection éditée par René Château Vidéo : "Les Films Que Vous Ne Verrez Jamais A La Télévision". Évidemment, depuis, celui-ci et tous les autres ont connu plusieurs diffusions télévisées mais cet Inseminoïd garde le charme de ces films un peu fauchés mais sincères. Pas de frissons, mais du sang. Qui gicle et dont les origines (amputations, coups de couteaux, etc..) sont parfois filmées hors-champ. Si l'on doit vraiment trouver dans cette œuvre une source d'inspiration, autant chercher du côté de David Cronenberg et de son film Rage. Car si les origines du mal sont différentes, le comportement de Sandy est similaire à celui de l'héroïne du film de Cronenberg. Un besoin de sang pour que grandisse le bébé-parasite qu'elle porte en elle.

Un petit film sympathique donc, qui ne révolutionnera pas le genre mais qui se laisse regarder avec un réel plaisir.
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