Le Chevalier Du Monde
Perdu, ah, ah, ah ! Rien que d'après le titre on peut se
faire une idée du film auquel on va assister. Avec Donald Pleasance
au générique, l’œuvre ne peut être que de qualité, non ?
Mais qui est donc ce chevalier et que vient-il donc faire dans un
univers que l'on peut déjà supposer apocalyptique ?
Encore une guerre
atomique dont les conséquences ont été désastreuses. Effondrement
des nations, des gouvernements, des finances et des communications.
Radiations. Bref, une nouvelle ère tyrannique naît sur les cendres
du monde que nous avons connu. Partout dans le monde, des groupes
d'individus naissent et font régner la terreur en imposant leurs
propres règles. Mais Prossor et son armée d'omégas tente lui-même
d'imposer sa loi, s'interposant avec d'éventuels survivants prêts à
bâtir une société tolérante.
Mais une tribu menée
courageusement par McWayne et sa fille Nastasia tente de s'opposer à
Prossor et ses omégas. Malheureusement pour ces Défenseurs de la
Foi, leur dirigeant a été enlevé par leur dangereux ennemi et
risque la mort.
C'est alors qu'un preux
chevalier apparaît. Il vient d'être blessé dans un très grave
conflit qui l'opposait à une bande de dangereux malfaiteurs, mais
les Défenseurs de la Foi le sauvent et lui demandent de leur venir
en aide afin de ramener leur leader qui est aux mains de leur ennemi
Prossor...
Générique. Fond noir,
texte et voix off qui commente et donne un aperçu de ce qu'est
devenu notre monde. Curieusement, et alors que Le Chevalier Du
Monde Perdu est un film
américain, cette introduction rappelle furieusement toute une série
d’œuvres médiocres venues d'Italie et qui pullulaient dans les
années quatre-vingt. Sen suit une course-pouruite (pas) digne du Mad
Max de George Miller. Sauf qu'ici tout transpire l'amateurisme et de
petits moyens financiers. On peut se demander ce que vient faire
Donald Pleasance dans une production qui sent bon (ou mauvais) le
nanar post-apocalyptique. Le "destrier supersonic"
que l'on nous promet n'est qu'une vulgaire moto arrangée pour
l'occasion et ridiculement customisée et affublée d'un robot (un
peu à la manière du Kitt de K2000) à la voix horripilante. Étrange
d'ailleurs que les mots qui s'affichent sur le petit moniteur situé
devant le guidon ne correspondent jamais avec ce que l'on entend.
"Je vais te dire, fils de putain. tu m'aides à sauver mon père, ou alors tu perds ton orgueil de mâle!"
Et
puisque l'interprétation est mauvaise, que les maquillages sont
outranciers et ridicules (une mode à l'époque), que les décors
sont aussi vides que le contenu des feuillets qui devaient servir au
scénario, pourquoi ne pas insuffler une pointe d'humour dans cette
œuvre totalement ratée ? Bonne idée mais là, encore, c'est
raté. Les vannes sont dignes (oui, oui, cette fois-ci) des blagues
Carambar, et jamais l'on ne rit si ce n'est involontairement devant
le catastrophique résultat. Le Chevalier est un poltron qui accepte
d'aider les Défenseurs de la Foi uniquement sous la menace.
Nastasia, la fille du chef de ces derniers est bien trop "couillue"
pour avoir le moindre charme. Enfin, virile mais dans des proportions
étonnantes. Grande gueule assez vulgaire, elle se dégonfle
subitement devant le danger. Sans doute qu'un membre de l'équipe de
tournage à du dire aux autres à un moment donné : "Hé,
les gars ! N'oubliez pas que le héros, c'est lui, pas elle. Si
vous en faites un type qui s'écrase devant la féminité, ça perd
en crédibilité".
Résolution votée.
Tout
semble avoir été pensé pour décrédibiliser le projet. La
guérison du héros par les grands pontes des Défenseurs de la Foi
se fait hors-champs et avec un faisceau de lampe-torche en guise
rayon guérisseur. Les mitraillettes font quand à elle entendre un
bruit de tir grotesque et qui ne colle pas du tout avec ce que l'on
voit à l'écran. Les maquillages futuristes des figurants sont tout
aussi clownesques. Finalement, le seul véritable regret que l'on
aura sera de voir qu'un aussi talentueux acteur que Donald Pleasance
se sera fourvoyé dans un aussi mauvais film...
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