Les Profs de
Pierre François Martin Laval est une comédie française inspirée
de la bande dessinée éponyme de Pica et Erroc.
Un étrange goût de déjà
vu se fait ressentir dès les premières minutes du film. Un lycée
qui doit faire face à un pourcentage de réussite au bac
dramatiquement bas ne peut en effet que mettre en éveil le souvenir
d'un film français devenu culte : Les Sous-Doués. Sans
avoir jamais lu la bande dessinée d'origine, il est aisé d'imaginer
que le film de Claude Zidi réalisé trente deux ans plus tôt à
servi de matière première aux scénaristes Pierre François Martin
Laval (qui, de plus, interprète l'un des rôles principaux) lui-même
ainsi qu'à Mathias Gavarry. On se remémore également avec délice
le P.R.O.F.S de Patrick Schulmann qui demeure encore
aujourd'hui comme la meilleure référence en matière de comédies
françaises se déroulant dans un établissement scolaire.
Malgré toute la bonne
volonté et l'investissement des acteurs et des figurants, Les
Profs est une terrible
désillusion. Un dramatique échec qui ne convertira sans doute pas
ceux qui déjà étaient peu enthousiastes devant les autres films
cités plus hauts. On pourra comprendre l'engouement de certains (pas
si rares que cela malheureusement) qui encensent cet objet
superficiel de part leur jeunesse. Un humour qui finalement collera
parfaitement avec celle-ci, Kev Adams en étant (sans vouloir être
totalement péjoratif) le plus juste représentant. Christian
Clavier, Isabelle Nanty, François Morel... De grands noms de l'humour
à la française qui viennent se gâcher devant la caméra d'un Martin
Laval peut-être pas fait pour la mise en scène après tout. Clavier
est mollasson. Et pas seulement dans le personnage qu'il interprète
mais surtout dans son jeu. Le pauvre homme a l'air de sortir d'une
longue maladie. Isabelle Nanty est inutilement grimée en prof
d'anglais myope et boulotte. François Morel quand à lui ne fait que
de très courtes apparitions. Bien lui en a pris de ne pas venir trop
enfoncer le pied dans ce bousin qui manque cruellement de folie.
On
regrette les Bruel, les Luchini, les Gamelon et les Bourseiller. Hier
on se régalait des pitreries de Guy Montagné et Charlotte
Julian. Aujourd'hui on se coltine Arnaud Ducret (pourtant injustement
boudé et remplaçant de Yvan le Bolloc'h dans la série Caméra
Café) qui ici campe un prof de
sport FORCEMENT caricatural.
En
fait, le film Les Profs
parvient parfois (c'est à dire en de très rares occasions) à faire
sourire. En tout cas, jamais à faire rire à gorge déployée. Il
manque de la folie et surtout cet esprit d'anarchie qui régnait dans
le film de Schulmann et qui sert ici de référence ultime.
Pierre
François Martin Laval aborde un sujet peut-être un peu dépassé,
et assurément déjà vu. Avec de telles références que celle de
Schulmann et Zidi, ce film de 2012 n'apporte absolument rien de
révolutionnaire. L'acteur-scénariste-réalisateur joue lui-même ce
rôle qu'il a si bien entretenu durant sa carrière dans la troupe
des Robins Des Bois. Une petite cascade et quelques répliques pour
nous rappeler à son bon souvenir ne suffisent malheureusement pas
pour faire de ces Profs
une œuvre marquante. A oublier... très vite.
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