Afin de clore cette année
2014, une partie du réveillon se déroulera au cinéma Mega CGR de
Narbonne. A l'affiche, toute une série de films dont deux nous
intéressent tout particulièrement. D'un coté, le dernier Patrice
Leconte, le bonhomme qui se cache derrière les cultissimes Bronzés
(du moins pour les deux premiers volets), Tandem ou
encore Monsieur Hire.
De l'autre, Eric Lartigau qui nous a pondu jusqu'à maintenant
quelques excellentes comédies, au hasard, Mais
Qui a tué Pamela Rose ?
Et Un Ticket Pour L'Espace,
toutes deux interprétés par le duo de comiques Kad Merad et Olivier
Baroux. C'est le film de ce dernier que nous verrons en premier.
La Famille Bélier
s'est déjà créé une petite réputation. Le film est déjà sorti
depuis deux semaines et comme nous sommes le 31 au soir, on compte
donc sur une salle à peu près vide. Erreur, elle est presque
pleine. Deux places heureusement situées idéalement nous tendent
les bras. Le Mega CGR de Narbonne serait un très agréable complexe
s'il n'avait pas la fâcheuse habitude de nous balancer entre quinze
et vingt-cinq minutes de publicité à chaque séance. Et ce soir,
cerise sur le gâteau, on a droit à un court métrage d'une dizaine
de minutes de la prévention routière. C'est gai, enfin, non, pas
vraiment, mais bien fichu tout de même. Ça s'appelle La Magie de
Noël et c'est signé de l'acteur-réalisateur Mathieu Amalric.
Fondu
au noir, le film commence enfin. L'histoire de La
Famille Bélier,
c'est celle de Paula, jeune adolescente dont la mère, le père et le
frère sont sourds. La famille travaille à la ferme, et vu le
handicap des siens, autant dire que la présence de Paula est plus
qu'essentielle. Oui mais voilà qu'un jour elle est prise contre sa
volonté parmi les élèves de la chorale de son école et que son
professeur de chant découvre en elle un talent inouï pour la
chanson. Un don pour lequel le professeur va tout mettre en œuvre
afin qu'il s'exprime et pourquoi pas, pousser la jeune Paula à
participer à un concours se déroulant à.. Paris. Mais Paris est
loin du petit village où vivent Paula et les siens. ? Entre son
désir de chanter et celui de soutenir ses parents, Paula est
tiraillée. Et ce n'est pas l'amour qu'elle éprouve pour le jeune
Gabriel qui va arranger les choses. Aie, aie, aie : Dans le rôle
principal, j'ai nommé Louane Emera. Chanteuse !!! Effet de
mode ? Peut-être. Ou bien la jeune artiste est-elle
suffisamment talentueuse pour se lancer dans une carrière d'actrice,
toujours est-il qu'elle va devoir faire ses preuves, surtout que
l'histoire alléchante de cette famille peu ordinaire donne vraiment
envie de s'y plonger corps et âme.
Fort
heureusement, nous sommes assez vite rassurés. La gamine est
mignonne et ne manque pas d'aplomb. Et puis, face à un Eric
Elmosnino extraordinaire dans le rôle de ce professeur cynique et
jusqu’au-boutiste, elle est tenue par la main du début jusqu'à la
fin. Le plus délicat reste finalement les rôles tenus par Karin
Viard et François Damiens. Difficile de tenir un emploi de sourds
sans tomber dans le ridicule. Et tourtant,ici, tout fonctionne
merveilleusement. Rodolphe est plutôt bourru, peu... « bavard ».
Quand à Gigi, elle rayonne. En fait, Karin et François campent un
couple touchant, savoureusement drôle et grave quand il le faut. On
rit beaucoup. Il suffit de tendre l'oreille pour comprendre que le
film fonctionne à merveille. Le public rit à gorge déployée.
Quelques petits moments d'émotion parsèment ce récit juste comme
il faut. Et puis, il y a ces idées géniales qui viennent ponctuer
l'histoire comme celle qui nous met directement nous, spectateurs,
dans la peau de ces deux attachants personnages que sont Gigi et
Rodolphe.
N'oublions
pas non plus les quelques seconds rôles essentiels de ce récit que
sont Luca Gelberg, dans le rôle de Quentin, le frère de Paula,
ainsi la pétillante Roxane Duran dans celui de Mathilde, la
meilleure amie de Paula. Une très belle réussite.
Mince !
22H19. La prochaine séance est dans une minute et il nous faut
changer de salle. Heureusement, le Mega CRG n'est pas un dédale de
couloirs et nous replongeons très vite dans l'obscurité. Cette
fois-ci, la salle est un peu plus petite et le nombre des spectateurs
réduit. Nous avons une nouvelle fois droit au sempiternel déluge de publicités et au court métrage de Mathieu Amalric.
Une Heure de Tranquillité
n'a pas l'air d'attirer les foules. Cette histoire de mélomane qui
trouve l'objet rare en chinant avec comme seul but de pouvoir
bénéficier d'une heure pour écouter le disque qu'il vient
d'acquérir aurait sans pu en attirer plus d'un. Surtout que Michel,
le mélomane en question va bien évidemment crouler sous les visites
durant cette fameuse heure de tranquillité qu'il aurait aimé
s'octroyer. Une épouse dépressive (Carole Bouquet qui n’hésite
pas à s'enlaidir pour l'occasion), une Valérie Bonneton toujours
aussi savoureuse en maîtresse de Michel et meilleure amie de
Nathalie, l'épouse. Rossy de Palma en Femme de ménage, Stéphane de
Groodt en voisin TRES collant, Sébastien Castro en fils pétri de
bonnes intentions mais finalement assez épuisant à supporter.
Surtout lorsque l' on apprend que lui et Pierre (Christian
Charmetant en meilleur ami de Michel)... enfin, c'est une autre
histoire. Et puis il y a Arnaud Henriet en faux polonais mais en vrai
maçon portugais pas vraiment là pour faire honneur à cette
« famille » d'ouvriers habituellement très talentueux.
Bien
que Patrice Leconte soit l'homme qui se cache derrière la caméra,
quelque chose cloche dès le départ. Ce ne sont pourtant pas
Christian Clavier et toute sa clique qui ratent le coche mais
l'écriture qui fait peine à voir. Comme les situations d'ailleurs.
On le sait avant même d'entrer dans la salle, le film a déjà été
fait mille fois. Pourtant, on a envie d'y croire. D'ailleurs, le
reste des spectateurs y croit lui puisqu'il rigole assez facilement
aux facéties de Clavier et des autres. Une Heure
de Tranquillité est
finalement une toute petite comédie et demeure dans l'exceptionnelle
filmographie de Patrice Leconte comme l'une de ses œuvres les moins
abouties. Et pourtant, dieu sait si chacun y met de son énergie pour
donner corps à cette comédie.
bonne et heureuse année 2015 Laurent !, bonne santé et encore plein de bons films.
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