Six ans après avoir réalisé son tout premier long-métrage La
fête est finie,
la réalisatrice et scénariste française Marie Garel-Weiss revenait
l'année dernière avec la comédie dramatico-fantaisiste, Sur
la branche.
Une œuvre tout d'abord portée par un excellent duo d'interprètes.
D'un côté, le plus français des acteurs belges, Benoît
Poelvoorde. Dans ce long-métrage dont la durée n'excède par les
quatre-vingt onze minutes, il incarne Paul Rousseau, avocat au
barreau qui bientôt va voir son sort scellé par une commission qui
le déchoira de son poste. De l'autre, l'actrice belgo-grecque Daphné
Patakia interprète le rôle de Mimi, jeune femme atteinte de
troubles psychiatriques et qui dès sa sortie de l’hôpital décide
de postuler pour un emploi dans le cabinet d'avocats théoriquement
tenu par Claire Bloch (Agnès Jaoui) et Paul, justement. Mais ce
dernier reste enfermé chez lui. Et parce que devant l'étrange
attitude de la jeune femme, Claire ne sait pas comment s'en
débarrasser, elle choisit de lui ''confier'' une mission que
personne d'autre au cabinet ne peut se résoudre à accomplir :
se rendre chez Paul et lui demander l'un des dossiers qu'il garde
jalousement enfermé chez lui. Lorsque Mimi frappe à la porte de
l'avocat, celui-ci refuse tout d'abord de lui ouvrir. Mais contraint
devant l'urgence (la jeune femme a une envie pressente), il accepte
finalement. Après qu'elle se soit enfermée dans les toilettes de
l'appartement, elle n'accepte d'en sortir qu'à une condition :
que Paul consente à lui remettre le dossier en question. Tout aurait
pu s'arrêter là si le soir-même Mimi ne s'était pas introduite
dans le bureau personnel de Paul dans le cabinet qu'il partage avec
Claire. En effet, alors qu'elle y fouille compulsivement des
documents, le téléphone de l'avocat sonne. Mimi répond et tombe
sur Christophe (Raphaël Quenard). Un jeune détenu qui aimerait que
Paul l'aide à se dépêtrer d'une délicate situation et ainsi
sortir de prison. Pressé par Mimi de l'aider à résoudre le litige
qui oppose le jeune homme aux membres d'une famille aisée, Paul
refuse tout d'abord, avant d'accepter... Bien que Marie Garel-Weiss
et les scénaristes Ferdinand Berville, Benoît Graffin et Salvatore
Lista aient choisi de mettre en scène des personnages dont
l'attitude semble relativement marginale, il ne demeure de l'approche
foncièrement dramatique qu'impose un tel sujet que de rares
réminiscences...
Les
auteurs privilégiant tout d'abord l'humour à travers non seulement
les dialogues savamment ciselés mais également à travers certaines
situations inattendues. Car il faut le savoir, le rôle qu'interprète
Daphné Patakia permet à son personnage, toutes les excentricités.
Jeune femme sans filtre ayant peur de la vie mais dont les maux
semblent la doter de capacités de réflexions hors du commun, mimi
débuta des études de droits qui n'aboutirent malheureusement pas.
Désormais, la jeune femme, libérée de sa camisole chimique veut
aller de l'avant. Trouver du travail, histoire de penser à autre
chose que les démons qui la hantent. Et pourquoi ne pas en faire
profiter Paul, incarné par un Benoît Poelvoorde qui, comme
d'habitude, s'avère magistral. Les deux interprètes campent un duo
étonnant mais néanmoins attachant, drôle et parfois émouvant...
jusqu'à produire parfois une certaine gêne. Comme lorsque par
exemple, Paul se prend sans broncher une série de baffes
administrées par une ancienne et menaçante cliente qui l'accuse de
lui avoir pris son argent sans assurer son rôle d'avocat en échange.
En ce sens, Sur la branche
procure de drôles de sensations. Car si le rire est franc et
objectivement justifié, on se demande parfois si s'esclaffer devant
telle ou telle situation est déplacé ou non. Entre la jeune femme
affaiblie psychologiquement mais pétillante de désirs et ce vieux
briscard qui se traîne chez lui en robe de chambre, le long-métrage
de Marie Garel-Weiss témoigne d'existences brisées qui au contact
l'une de l'autre reviennent à la vie. En résulte une œuvre
sincère, comme le sont ses deux principaux interprètes auxquels le
récit accole des seconds rôles tout aussi sympathiques. Et si Sur
la branche
n'est certes pas la comédie du siècle, de la décennie et sans
doute pas celle non plus de l'année 2023, sa fraîcheur suffit à
rendre divertissante cette histoire mise en scène de manière fort
simple...
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