Tyler Rake est un nom sur
lequel les amateurs de cinéma d'action débridé vont désormais
devoir compter. Alors que les secondes aventures de ce mercenaire
viennent de débarquer sur la plate-forme Netflix
avant-hier seulement, retour sur les précédentes péripéties de ce
valeureux héros situées au Bangladesh. Premier long-métrage après
une poignée de courts pour Sam
Hargrave,
Tyler Rake
réussi l'exploit de renouveler le genre tout en empruntant ses us et
coutumes. Des codes réglés ici au cordeau pour un voyage exotique
incroyablement intense. Ici, pas de guerre de territoire dans les
quartiers les plus chauds des États-Unis ou du Mexique mais celle
que mène un certain Amir Asif (Priyanshu Painyuli) contre Ovi
Mahajan Sr. (Pankaj Tripathi) dont le fils du même nom (Rudhraksh
Jaiswal) vient d'être enlevé par ses hommes alors que le jeune
adolescent était de sortie avec l'un de ses amis. Deux
narcotrafiquants rivaux dont l'un ''dispose'' d'une police
totalement corrompue tandis que le second est en prison. De sa
cellule, le père d'Ovi Jr. ordonne à son homme de main Saju Rav
(Randeep Hooda) de retrouver son fils et de le libérer. De son côté,
une certaine Nik Khan (l'actrice Golshifteh Farahani) propose à
Tyler Kane un nouveau contrat : s'introduire dans le repaire où
est retenu Ovi Jr. et l'extraire de la ville pour le mettre en
sécurité. Voilà tout ce qu'il s'agit de savoir sur le déroulement
du récit qui comme une grande majorité des films d'action repose
sur une ligne de conduite relativement claire et basique : Soit,
partir d'un point A pour se rendre jusqu'au point B. Écrit par le
scénariste Joe Russo, le script repose sur le comic book Ciudad
conjointement
écrit et dessiné aux côtés de son frère Anthony et de Fernando
Leon Gonzalez et Ande Parks. Les plus fervents amateurs de cinéma
d'action observeront que le long-métrage de Sam Hargrave emprunte
quelques situations à quelques grands films du genre. Et même un
peu au delà avec cette éternelle histoire du héros chargé de
maintenir en vie un homme, un enfant ou une femme...
Ici,
en l'occurrence, un jeune indien. D'ailleurs, le casting est
majoritairement interprété par des acteurs d'origine indienne. Une
actrice, Golshifteh Farahani, sublime, et des partenaires masculins
et charismatiques. À l'époque de sa sortie en 2006, Les
Fils de l'homme
d'Alfonso Cuarón semblait avoir posé les bases d'un style visuel et
technique proprement vertigineux. On se rappelle notamment la fameuse
séquence de la traversée de la ville d'une durée de quinze minutes
environ et entièrement filmée en plan-séquence. C'est depuis
devenu une habitude très largement employée même si beaucoup de
cinéastes usent de subterfuges afin de tronquer le procédé en
camouflant le montage à travers d'invisibles raccords. C'est le cas
ici, mais qui oserait s'en plaindre lorsque Sam Hargrave nous offre
au moins trois séquences parfaitement mémorables ? Une
course-poursuite en voiture digne de certaines des plus belles
ouvertures de FPS
façon Call of
Duty.
Une seconde, à pieds cette fois-ci, opposant Tyler Rake et Ovi aux
forces de l'ordre dans des ruelles et des immeubles aux allures de
bidonvilles. Et enfin, une scène située sur un pont, dernier
rempart avant que l'adolescent ne soit enfin mis à l'abri. Tyler
Rake est
le concurrent direct de la franchise John Wick de
Chad Stahelski. Même manière d'aborder l'usage des armes ou les
combats au corps à corps. Le long-métrage de Sam Hargrave paraît
d'ailleurs emprunter l''une des idées centrales du troisième volet
John Wick Parabellum
dans lequel le héros incarné par Keanu Reeves semblait être
pourchassé par tous les habitants de Manhattan tandis que Dhaka,
ville où se situe l'action de Tyler Rake
semble être poussée d'un seul même élan visant à tuer le
mercenaire contre la promesse d'une très lucrative récompense.
Visant prioritairement l'action, le long-métrage réserve quelques
micro-séquences qui tentent à prouver que le réalisateur est
attaché à ses personnages et à leur caractérisation. Si l'on ne
doute pas que dans le prochain volet des aventures de Tyler Rake l'on
en saura davantage sur sa personnalité, on peut notamment apprécier
l'échange téléphonique entre Saju Rav, son épouse et son enfant.
Entre décors d'une incroyable richesse, une gestion des figurants et
des objets absolument démente et une action effrénée à peine
ralentie par quelques moments de calme, on tient là une véritable
pépite. Reste maintenant à savoir si Tyler Rake
2
confirmera que la relève est assurée...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire