Schizoid
ou le genre de titre qui fleure bon la petite production horrifique
glauque et paranoïaque à la manière d'un Maniac
de William Lustig, d'un Pyromaniac (Don't
Go in the House)
réalisé par Joseph Ellison ou d'un Cauchemars à
Daytona Beach
signé de Romano Scavolini. Pourtant, le seul véritable rapport
entre ces quatre longs-métrages demeure dans le fait qu'ils soient
tous sortis à peu de chose près à la même période (une sortie un
peu plus tardive pour le quatrième cependant). Question émotion, le
film de David Paulsen ne bousculera pas trop les habitudes de ceux
qui se sont nourris à des sources horrifiques beaucoup plus
prudentes. De ces serial killers totalement barrés que l'on croisait
au détour d'une série télévisée policière telle que Starsky
et Hutch,
laquelle, reconnaissons-le, nous offrit quelques jolis frissons en la
matière. À titre d'exemple, quel cinquantenaire a pu oublier le
tueur de chauffeurs de taxi interprété par l'effrayant Richard
Lynch dans l'épisode Quadrature
ou
le ''suceur de sang'' incarné par le glaçant John Saxon dans
l'épisode Vampirisme ?
En fait, peu je suppose. Par contre, moins nombreux seront peut-être
ceux en mesure de se souvenir du Klaus Kinski de Schizoid
qu'il est un peu trop facile (et donc malhonnête) d'imaginer en
tueur en série dans ce qui demeure un petit film d'épouvante somme
toute insignifiant...
En
multipliant les caractérisations ambiguës de personnages souvent
creux, David Paulsen noie le poisson et pousse forcément le
spectateur dans la mauvaise direction. Une manière d'aborder la
chose de façon tout à fait superficielle puisque manquant
cruellement d'imagination. Et si l'on se tient à cette imagination
qui fait défaut, sachez qu'elle s'étend au delà du scénario pour
nous proposer des meurtres insipides ne faisant preuve d'aucune
originalité. Ritualisant l'acte à l'aide d'une paire de ciseau, le
tueur de Schizoid ne
risque pas de faire de l'ombre mais plutôt du tort à la vague de
gialli qui sévissaient déjà depuis un certain nombre d'années en
Italie. Car oui, le tueur, ici, arbore une silhouette telle qu'on en
rencontrait à l 'époque de la trilogie animale de Dario
Argento, l'un des grands maîtres de ce sous-genre typiquement
transalpin que le réalisateur originaire des Pays-Bas tente
vainement d'imiter. Schizoid,
ennuyeux ? Oui, très certainement. Relativement mal interprété
également. Klaus Kinski a beau être d'un charisme presque
outrancier, on le préfère nettement plus dans les prestigieux
costumes de Don Lope de Aguirre ou de Brian Sweeney Fitzgerald, héros
de deux chefs-d’œuvre réalisés de main de maître par son
congénère allemand Werner Herzog, que dans celui du psychiatre
Pieter Fales. Et dont la fille Alison (Donna Wilkes) détournera
l'attention du spectateur moins pour sa plastique somme toute
quelconque mais toutefois irréprochable que pour son obsession
maladive liée au décès de sa chère maman.
Au
générique de Schizoid
on retrouve dans le rôle féminin principal l'actrice Donna Wilkes,
victime non consentante d'un tueur en série qui reçoit en outre des
lettres anonymes. La même qui sept ans auparavant insistait
lourdement pour que ''l'étranger'' de l'immense classique du western
réalisé par Clint Eastwood (L'Homme des Hautes
Plaines)
la ''viole'' dans une grange. Dans le rôle de Doug, l'époux de
l'héroïne, on retrouve l'acteur Craig Wasson qui, si dans le film
de David Paulsen ne brille pas par son interprétation, a cependant
été retenu par Brian De Palma pour incarner le rôle de Jake dans
son formidable Body Double
en 1984. Outre ces deux là, les spectateurs reconnaîtront sans
doute l'acteur Richard Herd qui interpréta notamment le rôle de
Owen Paris dans la série de science-fiction Star
Trek – Voyager,
Joe Regalbuto, visage bien connu des amateurs de séries qui joua
dans la série Tonnerre Mécanique
ou dans NCIS
et Esprits Criminels mais
aussi parfois sur grand écran (Le Contrat
de John Irvin en 1986), ou encore Christopher Lloyd, qui deviendra
bientôt célèbre dans le monde entier pour son rôle du Dr. Emmett
Brown dans la trilogie de Robert Zemeckis Retour
vers le Futur,
bien qu'il fut avant cela l'un des formidables interprètes de Vol
au Dessus d'un Nid de Coucou
de Milos Forman. Malgré un casting quelque peu alléchant, cette
production Cannon
qu'est Schizoid
ne bousculera pas les habitudes des amateurs de slashers, gialli et
autres petites productions horrifiques. Un film qui s'oublie aussi
rapidement qu'il a été vu...
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