Les petits jeunes
d'aujourd'hui risquent de se sentir perdus. Quant aux plus anciens,
cette affiche leur enfonce un couteau dans le dos. Surtout ceux qui
parmi ces derniers vouèrent un culte à la Cannon
dans les années quatre-vingt, et pour les retardataires, lors de la
décennie suivante. Fondée par les producteur israéliens Menahem
Golan et Yoram Globus, la Cannon
ne fut rien moins que l'une des sociétés de productions les plus
emblématiques des eighties. Ces années florissantes où les films
d'action à petits budgets poussaient comme autant de boutons d’acné
sur le visage des adolescents que certains d'entre nous étaient
alors. Des vedettes du film d'action, la Cannon
en vit passer un certain nombre parmi lesquels, Charles Bronson, que
les deux producteurs récupéreront à la suite du succès de Un
Justicier dans la Ville
en 1974 (produit par Dino De Laurentiis) et auquel ils offriront
l'opportunité d'investir le genre Vigilante
dans de nombreuses productions. Au rayon des acteurs, la Cannon
produisit également des longs-métrages mettant en scène Chuck
Norris, Michael Dudikoff ou encore le belge Jean-Claude Vandamme.
Côté réalisateurs, on pouvait tout aussi bien retrouver Menahem
Golan aux commandes d'une partie des production que J. Lee Thompson
(Le Justicier de Minuit,
1983), Michael Winner (Le Justicier de New York,
1985), Andreï Kontchalovski (Runaway Train,
1985), Tobe Hooper (Lifeforce)
ou bien Russel Mulcahy (Highlander).
Preuve
s'il en est que la phrase qui orne l'affiche française de Electric
Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films,
''Le vrai
documentaire sur la Cannon Films : la plus grosse machine à
nanars'',
usurpe cette appellation. Si de nanar il est bien souvent question
chez Menahem Golan et Yoram Globus, il serait dommage de simplement
réduire la Cannon
à ce qualificatif ! Et quand bien même, le nanar
semblant
désormais une valeur sûre chez les cinéphiles de bon goût, tant
mieux si cette seule évocation pousse le spectateur lambda à jeter
un œil non seulement à la longue filmographie de la Cannon,
mais à ce documentaire qui doit son nom, paraît-il, au film éponyme
réalisé trente ans plus tôt par Sam Firstenberg. Un film produit
par Menahem
Golan et Yoram Globus et dont
la réputation est... comment dire... paraît-il désastreuse...
Hasard du calendrier (j'adore cette expression) ? Electric
Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films est
sorti le 2 août 2014. soit moins de trois mois avant la sortie d'un
autre documentaire considéré d'officiel sous le titre de The
Go-Go Boys : The Inside Story of Cannon Films.
Un documentaire sur lequel j'espère bientôt pouvoir revenir.
Comme
on le découvre ici rapidement, les deux producteurs n'ont pas créé
la Cannon
mais en ont repris le flambeau avec l'intention de conquérir
l'Amérique et notamment Hollywood... Electric
Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films
propose durant plus d'une heure et quarante minutes de suivre
l'évolution de la Cannon
à
travers de nombreux témoignages d'artisans du septième ayant bien
connu les deux hommes. Le documentaire propose également de nous
remémorer un certain nombre de longs-métrages produits par les deux
israéliens ainsi que découvrir bon nombre de documents personnels
et inédits. Surtout, Electric Boogaloo: The
Wild, Untold Story of Cannon Films
permet de constater combien Menahem Golan et Yoram Globus furent
passionnés par leur métier. En superposant par couches successives
extraits de films et interviews, le réalisateur australien Mark
Hartley (également auteur en 2008 du documentaire Not
Quite Hollywood: The Wild, Untold Story of Ozploitation! consacré
au cinéma d'exploitation australien) nous permet d'entrer de
plain-pied dans l'univers de deux des plus célèbres producteurs de
cinéma mondial et de l'iconique Cannon,
véritable (mais néanmoins géniale) anomalie du septième art. Un
documentaire fun, drôle et bourré d'anecdotes !!!
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