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samedi 13 février 2021

Mother! de Darren Aronofsky (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



Dernier long-métrage en date du réalisateur Darren Aronoksky avant l'hypothétique bain de sang que semble promettre le synopsis de son prochain The Whale concentrant apparemment son sujet autour de l'autophagie, Mother ! retrouve-t-il la puissance du vertigineux Requiem for a Dream ? En un sens, oui. Mais c'est alors avec un luxe de précaution qu'il faudra comparer ces deux œuvres dont l'une demeure un authentique monument du septième quand la seconde s'avère être une semi-déception. Un long-métrage en demi-teinte, flamboyant par ses nombreux symboles mais relativement creux d'un point de vue de la narration. Doté de deux parties distinctes mais demeurant pourtant relativement similaires, l'impact de la seconde, qui se veut sans doute la plus remarquable, est diminué par cette mise en bouche relativement ''sobre'' et intrusive qui lui est pourtant bien supérieure. Drame ? Thriller ? Allégorie ? On trouve un peu de tout dans ce capharnaüm grand-guignolesque qui contrairement aux habitudes des téléspectateurs, de ceux qui détestent être conduits par la main, fait œuvre de pauvreté lorsqu'il s'agit de donner un sens aux images qu'assène Mother ! Certains nous promettent un inconfort certain... Mais s'agit-il du même malaise que l'on pouvait ressentir en 1976 devant un certain Locataire, description brillante, et pour le coup, là, véritablement anxiogène de la paranoïa signé par le réalisateur polonais Roman Polanski ? Plus vraiment à vrai dire...


Autant l’œuvre d'Aronofsky semble pousser le spectateur à faire sa propre analyse de cette proposition étonnante dans un contexte où le cinéma d'horreur nous refourgue sans cesse les mêmes histoires, autant l'auteur du formidable The Fountain nous laisse-t-il sur notre faim. Pire : pour que le spectateur ne meure pas idiot, en fin de parcours nous seront révélés les aboutissants de tenants au demeurant fragiles. Si visuellement peu de choses sont à reprocher à son dernier long-métrage (qui date maintenant de quatre années) et si ses interprètes y mettent beaucoup de cœur à l'ouvrage, Darren Aronofsky ne semble plus vraiment avoir les idées claires lorsqu'il s'agit de mettre en scène une histoire extraite de sa formidable imagination. Le réalisateur y dévoile toute une symbolique dont il a l'habitude. Religieuse dans ses derniers retranchements, mais aussi sous forme de ''mise en abyme''. Si dans le cas présent Darren Aronofsky n'intègre pas son œuvre dans le principe du film dans le film, il y expose cependant l'art créatif, ses excès, ainsi que le carburant nécessaire à toute création. Ici, l'auteur de romans en panne d'inspiration remplace le scénariste et le réalisateur. Il y inclut la ferveur (cette obsession, oui!) des lecteurs du romancier incarné par un Javier Bardem inquiétant mais aussi la nécessité pour lui, d'avoir à ses côtés, une véritable source d'inspiration (formidable Jennifer Lawrence en épouse et muse... soumise).


Peut-être moins évident mais identifiable lors de la seconde intrusion dans la demeure où se situe l'intégralité de l'intrigue, on peut supposer l'attachement du réalisateur à se faire l'écho d'une peur exagérée de ''l'autre'' et du désir profond de rester à l'écart de toute cette information anxiogène que diffusent les médias en continu. Mais là où le bas-blesse, et c'est en toute subjectivité que je m'exprime, c'est dans la tournure que prennent les événements qui plutôt que de nourrir les phobies de l'héroïne en nous expliquant que tout ne pourrait être que le fruit de son imagination (Mère ne suit-elle pas un étrange traitement médical ?), Darren Aronofsky préfère prendre un virage plutôt sec en plongeant ses protagonistes (ou plutôt SA protagoniste) dans un univers fantastico-religieux un peu désuet. Personnages sans noms, Lauwrence, Bardem, mais également Ed Harris ou Michelle Pfeiffer permettent une lecture allégorique du récit. Quant à la présence du point d'exclamation dans le titre, et quels que soient les avis, il peut se voir comme une affirmation de soi. Celle de l'héroïne qui à force d'encaisser trouvera la force, enfin, de s'émanciper. Attention aux maux de tête...

1 commentaire:

  1. Pour moi, il n'y a que l'auteur qui existe dans ce film, tout le reste n'est qu'allégorie. La maison est la pensée de l'auteur, Jennifer Lawrence sa muse, la cave les pensées sombres de l'auteur, les gens sont ceux qui s'accaparent et dépossèdent l'oeuvre de l'auteur quand celui-ci la met à disposition du public, le cristal est l'inspiration de l'artiste (il n'en a plus quand le cristal est cassé). D'ou la dernière scène, qui reprend l'introduction à l'identique mais avec une nouvelle actrice, une nouvelle muse pour la nouvelle oeuvre de l'artiste... Une oeuvre très forte !

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