Las Tinieblas,
qui dans notre si jolie langue défigurée par des hordes de
garnements en culotte courte signifie Les
Ténèbres,
est le second long-métrage du réalisateur mexicain Daniel Castro
Zimbrón après le drame Táu réalisé
en
2012. Ce petit film horrifico-post-apocalyptico-soporifique
disponible sur Amazon
Prime
laisse envisager que le réalisateur ait pu être dans une ancienne
vie, un marchand de sommeil plutôt performant. Si dans le cas
présent le mexicain ne nous propose pas de louer une chambre pour
nous y reposer, rien ne poussera mieux que Las
Tinieblas de
piquer un roupillon. Avec autant d'énergie qu'un metteur en scène
soviétique atteint de léthargie chronique, Daniel Castro Zimbrón
signe avec ce second long-métrage, un monument d'ennui, la recherche
esthétisante, la grisaille environnementale et les dialogues
sporadiques n'arrangeant rien. À sa place, j'aurais bien vu un
Soporífero
en lieu et place de ce titre exotique qui, une fois traduit chez nous
ou en anglais (The Darkness),
s'avère en fait, particulièrement ronflant...
Jouant
sur la peur de l'inconnu et de l'obscurité, Las
Tinieblas
est un gloubiboulga
qui joue surtout sur notre propension à demeurer en éveil. Chose
compliquée lorsqu'une grande partie des séquences sont plongées
dans le noir et que les dialogues (avares) laissent la place aux
silences (trop nombreux). Plutôt simple à comprendre, le récit se
déroule presque exclusivement entre les quatre murs d'une cabane en
bois délabrée, au beau milieu d'une forêt elle-même entourée
d'une brume épaisse et perpétuelle. Mais surtout, dans le sous-sol,
dont un père de famille prend la précaution de fermer à l'aide
d'un cadenas la trappe qui y mène (un détail supplémentaire qui
ajouté à la cabane et à la brume rappelle forcément le classique
de Sam Raimi, Evil Dead,
réalisé presque trente-cinq ans auparavant). Persuadés, lui et ses
trois enfants, que l'air extérieur est irrespirable (Bad
Boy
Bubby
de Rolf de Heer peut, au hasard, être envisagé comme ayant servit
de source d'inspiration), ce père de famille interprété par le
chilien Brontis Jodorowsky, fils de l'illustre Alejandro Jodorowsky
(El Topo,
La Montagne Sacrée,
Santa Sangre)
sort de temps en temps à l'extérieur accompagné de son aîné, le
visage camouflé sous un masque à oxygène, fusil entre les mains
pour on ne sait quelle raison précise.
Une
chose est certaine. Dehors, une créature invisible sévit. Pour
preuve, un jour, le père des trois enfants prénommé Gustavo
revient seul de ''la chasse'', Marcos (Fernando Álvarez Rebeil)
ayant apparemment disparu dans d'étranges circonstances. D'ailleurs,
les deux autres enfants de Gustavo, Argel et Luciana (les jeunes
interprètes Aliocha Sotnikoff et Camilla Robertson Glennie)
entendent des bruits étranges se produire parfois à l'étage
lorsqu'ils sont calfeutrés au sous-sol. Le déroulement de
l'intrigue est assez particulier. Si les interprètes, quel que soit
leur âge, ont l'air de jouer sous valium ou mieux, sous hypnose
(génial procédé dont usa le réalisateur allemand Werner Herzog
pour son chef-d’œuvre Herz aus Glas
en 1976), le récit, sans être formidablement alambiqué, demeure
parfois confus. Au point que l'on ne sache plus vraiment où veut en
venir le réalisateur mexicain. On ne reniera pas la beauté de
certains plans intérieurs ou extérieurs... Quels sont donc ces
bruits qui hantent au dessus de leur tête nos jeunes héros ?
Par quelle magie se meuvent les immenses arbres de cette forêt ?
Entité diabolique ou serait-ce simplement le vent ? Des
questions, le spectateur aura largement le temps de s'en poser vu les
grandes plages de vide qu'offre Las Tinieblas.
Une œuvre qui malgré ses origines se refuse à toute sorte
d'exotisme et prolonge même le désir de piocher ça et là dans
quelques influences passées dont Le Village de
M. Night Shyamalan (2004) n'est certes, pas le plus anodin. Très
moyen!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire