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lundi 1 février 2021

Las Tinieblas de Daniel Castro Zimbrón (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 



Las Tinieblas, qui dans notre si jolie langue défigurée par des hordes de garnements en culotte courte signifie Les Ténèbres, est le second long-métrage du réalisateur mexicain Daniel Castro Zimbrón après le drame Táu réalisé en 2012. Ce petit film horrifico-post-apocalyptico-soporifique disponible sur Amazon Prime laisse envisager que le réalisateur ait pu être dans une ancienne vie, un marchand de sommeil plutôt performant. Si dans le cas présent le mexicain ne nous propose pas de louer une chambre pour nous y reposer, rien ne poussera mieux que Las Tinieblas de piquer un roupillon. Avec autant d'énergie qu'un metteur en scène soviétique atteint de léthargie chronique, Daniel Castro Zimbrón signe avec ce second long-métrage, un monument d'ennui, la recherche esthétisante, la grisaille environnementale et les dialogues sporadiques n'arrangeant rien. À sa place, j'aurais bien vu un Soporífero en lieu et place de ce titre exotique qui, une fois traduit chez nous ou en anglais (The Darkness), s'avère en fait, particulièrement ronflant...


Jouant sur la peur de l'inconnu et de l'obscurité, Las Tinieblas est un gloubiboulga qui joue surtout sur notre propension à demeurer en éveil. Chose compliquée lorsqu'une grande partie des séquences sont plongées dans le noir et que les dialogues (avares) laissent la place aux silences (trop nombreux). Plutôt simple à comprendre, le récit se déroule presque exclusivement entre les quatre murs d'une cabane en bois délabrée, au beau milieu d'une forêt elle-même entourée d'une brume épaisse et perpétuelle. Mais surtout, dans le sous-sol, dont un père de famille prend la précaution de fermer à l'aide d'un cadenas la trappe qui y mène (un détail supplémentaire qui ajouté à la cabane et à la brume rappelle forcément le classique de Sam Raimi, Evil Dead, réalisé presque trente-cinq ans auparavant). Persuadés, lui et ses trois enfants, que l'air extérieur est irrespirable (Bad Boy Bubby de Rolf de Heer peut, au hasard, être envisagé comme ayant servit de source d'inspiration), ce père de famille interprété par le chilien Brontis Jodorowsky, fils de l'illustre Alejandro Jodorowsky (El Topo, La Montagne Sacrée, Santa Sangre) sort de temps en temps à l'extérieur accompagné de son aîné, le visage camouflé sous un masque à oxygène, fusil entre les mains pour on ne sait quelle raison précise.

Une chose est certaine. Dehors, une créature invisible sévit. Pour preuve, un jour, le père des trois enfants prénommé Gustavo revient seul de ''la chasse'', Marcos (Fernando Álvarez Rebeil) ayant apparemment disparu dans d'étranges circonstances. D'ailleurs, les deux autres enfants de Gustavo, Argel et Luciana (les jeunes interprètes Aliocha Sotnikoff et Camilla Robertson Glennie) entendent des bruits étranges se produire parfois à l'étage lorsqu'ils sont calfeutrés au sous-sol. Le déroulement de l'intrigue est assez particulier. Si les interprètes, quel que soit leur âge, ont l'air de jouer sous valium ou mieux, sous hypnose (génial procédé dont usa le réalisateur allemand Werner Herzog pour son chef-d’œuvre Herz aus Glas en 1976), le récit, sans être formidablement alambiqué, demeure parfois confus. Au point que l'on ne sache plus vraiment où veut en venir le réalisateur mexicain. On ne reniera pas la beauté de certains plans intérieurs ou extérieurs... Quels sont donc ces bruits qui hantent au dessus de leur tête nos jeunes héros ? Par quelle magie se meuvent les immenses arbres de cette forêt ? Entité diabolique ou serait-ce simplement le vent ? Des questions, le spectateur aura largement le temps de s'en poser vu les grandes plages de vide qu'offre Las Tinieblas. Une œuvre qui malgré ses origines se refuse à toute sorte d'exotisme et prolonge même le désir de piocher ça et là dans quelques influences passées dont Le Village de M. Night Shyamalan (2004) n'est certes, pas le plus anodin. Très moyen!


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