Pour cette troisième
aventure du réalisateur George Pollock et de l'actrice Margareth
Rutherford dans l'univers d'Agatha Christie, la détective Miss
Marple, qui dans ce Lady Détective entre en Scène
remplace le personnage d'Hercule Poirot à l'origine au cœur de
l'intrigue, intègre une troupe de comédiens parmi lesquels elle
soupçonne la présence d'un assassin. Celui d'une femme dont le
coupable présumé est en prison à la suite d'un procès dont seule
Miss Marple doute de la culpabilité. Heureusement pour lui, la
vieille dame, après avoir été le seule juré à le croire
innocent, décide de faire la lumière sur cette affaire dont tous
les éléments semblent incriminer le pauvre homme. Après avoir
directement enquêté dans la demeure de la victime (retrouvée
pendue dans son salon alors que le faux coupable tentait de dénouer
le nœud de la corde), Miss Marple se fait passer pour une comédienne
et intègre à la suite d'un casting, la troupe de H. Driffold
Cosgood (qu'interprète l'acteur britannique Ron Moody). Constituée
d'une dizaine de membres, la compagnie compte parmi eux une
omnisciente frappée de somnambulisme qui semble en savoir beaucoup
sur l'affaire, de trois acteurs masculins dont deux d'entre eux se
chamaillent en permanence, d'un couple qui s'apprête à se marier,
de trois comédiennes, de quelques techniciens et d'une domestique...
C'est
dans un décor de théâtre que Miss Marple va donc évoluer, faisant
fonctionner son flair à plein régime, parfois aidée de son fidèle
compagnon Jim Stringer (toujours interprété par Stringer Davis).
Une enquête personnelle vue d'un mauvais œil par un inspecteur
Craddock (Charles Tingwell qui interprète ici pour la troisième
fois le personnage) plus agacé que jamais par la présence de la
détective en herbe sur les lieux de l'enquête où très rapidement,
l'un des comédiens est à son tour assassiné, mais cette fois-ci
par empoisonnement. Comme à son habitude, Margaret Rutherford
interprète une Miss Marple savoureuse. Avide de découvrir la vérité
au point de mettre sa propre existence en péril. Si le cadre change,
le déroulement est sensiblement le même que lors de ses aventures
passées. Quant à George Pollock, ça n'est pas la première fois
qu'il trahit l’œuvre d'Agatha Christie en faisant de ce troisième
long-métrage consacré à l'univers de la célèbre romancière, une
nouvelle occasion de mettre en scène la détective britannique et
non le belge de l'ouvrage original intitulé Mrs
McGinty's Dead
en Angleterre et Mrs
McGinty est morte
en France...
Le
caractère quelque peu acariâtre mais profondément humain de Miss
Marple est une fois de plus mis en avant par une Margareth Rutherford
absolument irrésistible. Lady Détective entre
en Scène
accorde une fois encore une très grande place à l'humour et ce, dès
les premiers instants. Un humour qui culmine notamment lors du procès
de celui que tout le monde condamne SAUF Miss Marple, comme cela va
sans dire. Comme il arrive que Hercule Poirot soit victime de la
déformation de son patronyme par ses interlocuteurs, c'est la
seconde fois que Miss Marple qu'en fait les frais de son côté.
Après un Miss Marbre décrivant objectivement l'état d'esprit de
celui qui fit l'erreur par le passé de prononcer son nom ainsi, la
pauvre Jane doit cette fois-ci supporter de la bouche du directeur de
la troupe H. Driffold Cosgood, un Miss Maboule assez peu gratifiant.
Ici, on n'a pas droit au film dans le film, mais plutôt à la pièce
de théâtre dans le film. Surtout lorsque Margareth Rutherford/Miss
Marple passe son époustouflante audition. Classique dans son
enchaînement, Lady Détective entre en Scène
est avant d'être une très bonne comédie policière, le terrain de
jeu d'une Margareth Rutherford toujours plus remarquable...
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