Sur un concept qui se
veut sans doute très proche de celui de la franchise X-Men
mais aux atours et au budget d'un épisode de Derrick,
Netflix
propose une alternative low
Cost
du phénomène Mutants.
Une option beaucoup moins onéreuse permettant au réalisateur
allemand Felix Binder de s'intéresser à des sujets humains dotés
de supers pouvoirs sans passer par la case DC
Comics
ou Marvel,
les deux plus célèbres maisons d’édition de comics américaines.
Les frileux qui se voient ici une nouvelle fois offrir l'occasion de
pouvoir vomir leur haine de Netflix
(dont le film en question est une exclusivité) vont pouvoir s'en
donner à cœur joie. Comme ceux qui ne jurent que par les
blockbusters,
que par un pourcentage élevés d'effets-spéciaux en CGI,
ou ceux qui ne vouent un culte que pour les deux maisons d'éditions
citées ci-dessus. Freaks – Du Bist eine von
Uns
(traduit en anglais sous le titre Freaks: You're
One of Us
et chez nous sous le titre Les Phénomènes)
est un petit film sans prétentions aucune. Une œuvre que l'on dira
anecdotique, surtout si on la compare à ces dizaines de films de
supers-héros dont la majorité, allez, reconnaissons-le, manque de
saveur. Ici, c'est un peu le concept de J'Irai
Dormir Chez Vous
à la sauce super-héroïque. Plus proche que jamais de nous, les
héros de cette aventure ''au rabais'' (à ne surtout pas prendre au
sens péjoratif), offrent plus que ses atours ne semblent nous le
faire craindre...
Au
cœur de ce récit qui dans le fond, n'a vraiment rien de très
original, la jeune Wendy. Employée des cuisines d'un
fast-food/station service, mariée à un agent de sécurité, mère
d'un jeune Karl harcelé par ses camarades et patiente d'un certain
Docteur Stern qui la suit depuis son plus jeune âge. Contrainte de
suivre un traitement médicamenteux depuis l'enfance, Wendy rencontre
un jour Marek près des poubelles du fast-food. Un sans domicile fixe
qui lui révèle qu'elle possède un pouvoir dont les médicaments
qu'elle prend supprime les effets. Sur les conseils de Marek, l'homme
en question, Wendy arrête de prendre ses cachets et découvre
bientôt qu'elle est dotée d'une force incroyable. Elle découvre
également que l'un de ses collègues de travail Elmar est lui aussi
un patient du Docteur Stern. Révélant au jeune homme qu'il possède
sans doute des pouvoirs qu'il ne soupçonne pas, celui-ci stoppe
également son traitement et découvre qu'il est capable de contrôler
l'électricité. Alors que Wendy décide de présenter Elmar à
Marek, ce dernier leur révèle qu'un institut se camouflant sous les
oripeaux d'un hôpital psychiatrique renferme en réalité ceux qui
comme eux sont dotés de pouvoirs. Wendy, Marek et Elmar décident
alors ensemble de se diriger vers cet institut afin de libérer leurs
congénères...
On
le voit là, le synopsis est relativement classique. Mais ce que
certains pourraient reprocher au long-métrage de Felix Binder, cette
propension à n'en faire qu'un minimum en terme d'effets-spéciaux,
fait en réalité la force de Freaks – Du Bist
eine von Uns.
Son deuxième long-métrage (après Club der
Roten Bänder - Wie alles Begann
qui est une adaptation de la série éponyme) est donc très proche
de nous. Plus proche que ne le seront sans doute jamais les héros de
X-Men
et consorts qui restent, eux, inaccessibles. Cornelia Gröschel, Tim
Oliver Schultz et Wotan Wilke Möhring interprètent des personnages
qui nous ressemblent. Des individus que l'on croise chaque jour dans
la rue où sur le pallier voisin du notre. Le film offre donc une
approche relativement réaliste même si les quelques rares
effets-spéciaux nous rappellent qu'ici, nous sommes bien dans une
œuvre de science-fiction. Mais qui s'inscrit tout de même dans un
contexte social crédible. Ce qui n'empêche pas à Freaks
– Du Bist eine von Uns de
nous offrir quelques séquences de franches rigolades, surtout
lorsque Elmar se vêt d'un costume de super-héros, et de vrais
moments de tensions lorsque ce même Elmar pète littéralement un
câble. Si la caractérisation n'a rien de bien originale (Elmar est
le fils d'un riche homme d'affaire froid et insensible qui voudrait
que sa progéniture choisisse la même voie que lui), on s'attache
finalement à ces personnages certainement très banals mais dont
certaines caractéristiques peuvent nous toucher (Wendy et ses
difficultés financières, Karl harcelé par ses camarades). Si
Freaks – Du Bist eine von Uns n'offre
pas une explosion de pixels, il demeure néanmoins une très
sympathique alternative aux abrutissants blockbusters
du
genre. Pas inoubliable mais sympathique...
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