Pérou, 1936. L'archéologue américain Indiana Jones pénètre un
temple à l'intérieur duquel il s'apprête à mettre la main sur une
idole en or appartenant au peuple des Chachapoyas. Mais pour pouvoir
y accéder, celui-ci doit faire face à divers pièges parmi lesquels
des fléchettes empoisonnées sortant des murs lorsque est activé un
mécanisme placé au sol. Accompagné de Satipo (l'acteur Alfred
Molina), un porteur de bagages, Indiana Jones est trahi lorsque après
s'être saisi de la statuette, le temple commence à s'effondrer. Une
fois retourné à l'extérieur, il se retrouve nez à nez avec les
indiens Hovito qui le menacent à l'aide de lances et de sarbacanes,
lesquels sont accompagnés de l'archéologue René Belloq, son
éternel concurrent qui lui dérobe alors l'idole. Parvenant à
prendre la fuite mais poursuivi par les Hovito, Indiana Jone retourne
jusqu'à l'hydravion piloté par son ami Jock Lindsey et les deux
hommes repartent pour l'Amérique... Voici donc comment débutent les
toutes premières aventures d'Indiana Jone. Un projet à l'initiative
duquel se trouve tout d'abord le réalisateur, scénariste et
producteur George Lucas qui après le succès de Star Wars
s'imagine déjà prendre les commandes d'un nouveau projet inspiré
des serials d'aventures dont les origines remontent au début du
vingtième siècle et qui consistaient à proposer un type de films
reposant sur le principe du roman-feuilleton...
Les
Aventuriers de l'Arche Perdue (Raiders
of the Los Ark)
sera donc le premier volet d'une mythique saga cinématographique
dont George Lucas abandonnera cependant la réalisation au profit de
Steven Spielberg qui jusque là, aura rencontré un immense succès
avec Les Dents de la
Mer
en
1975 et
Rencontre du Troisième
Type
en 1977 avant de faire un bide avec 1941
deux ans plus tard. C'est pourtant très confiant que George Lucas
lui confie les rennes de ce nouveau projet que Steven Spielberg
accepte de réaliser si le producteur lui accorde le ''Final Cut''.
L'écriture du scénario est confiée les yeux fermés à Lawrence
Kasdan qui avait déjà participé à l'écriture de celui de
Star Wars, épisode V :
L'Empire contre-attaque
d'Irvin Kershner l'année passée en 1980 ainsi que celle de La
Fièvre au Corps
que le scénariste réalisa lui-même. Reprenant un scénario aux
commandes duquel on retrouvait George Lucas et Philip Kaufman
(réalisateur du paranoïaque L'Invasion
des Profanateurs
en 1978), Lawrence Kasdan propose une aventure riche en
rebondissements qu'adoubent et le producteur, et le futur
réalisateur...
Le
rôle-titre est proposé à Harrison Ford auquel pensent
immédiatement le scénariste et le réalisateur. Étrangement,
George Lucas est lui, d'un autre avis. La production envisage alors
plutôt Tom Selleck, puis Jeff Bridges et Nick Nolte. Mais si les
deux derniers refusent, c'est le contrat qui le lie à la série
télévisée culte Magnum
qui empêche Tom Selleck d'endosser le costume de l'archéologue.
Changement radical d'univers pour Harrison Ford qui après avoir
notamment incarné Han Solo dans les deux premiers volets de la saga
Star Wars
et le Lieutenant David Halloran dans Guerre
et Passion
de Peter Hyams assume cette fois-ci la responsabilité d'endosser le
costume d'un personnage qui sera amené à devenir l'une des légendes
du cinéma d'aventure en particulier et du septième art en général.
L'un des principaux atouts du personnage façonné tout d'abord par
l'écriture de Lawrence Kasdan et peaufiné par l'acteur demeure dans
la double facette qui le caractérise. Nous avons effectivement d'un
côté un professeur en archéologie plutôt lisse, bien habillé,
bégayant et objet de convoitises parmi la grande majorité d'élèves
de sexe féminin qui suivent ses cours. De l'autre, on se retrouve
avec un aventurier courageux, inventif, instinctif, et beaucoup plus
charismatique. Chapeau vissé sur le crâne, blouson de cuir,
pantalon de treillis et chemises beiges, il a le visage quelque peu
tanné, en sueur, et en partie recouvert d'une barbe de trois jours.
Pas vraiment le super-héros ultra clean qu'arbore le cinéma de nos
jours...
À
la réalisation, Steven Spielberg propose aux spectateurs une
aventure épique, moite, dangereuse, romanesque, opposant le héros
et ses ennemis à certains éléments fantastiques. Imaginez-donc :
rien de moins que la recherche de
L'Arche d'Alliance,
qui selon la Bible renferme les tables de la loi mieux connue sous le
nom des Dix
Commandements.
Et vue la période durant laquelle se déroule le récit, pourquoi ne
pas opposer Indiana Jones aux nazis ? Des nazis qui sur ordre de
leur führer Adolf Hitler sont chargés de retrouver et mettre la
main sur l'Arche en question. Tout ou partie du concept de
Les Aventuriers de l'Arche Perdue
repose
donc sur cette quête à laquelle vont donc participer Indiana Jones
ET Marion Ravenwood, fille de son ancien mentor malheureusement
décédé. En possession d'un pendentif permettant de situer très
exactement la position de l'Arche dans le Puits
des Âmes,
la jeune femme tout d'abord très en colère vis à vis d'Indiana
Jones participera finalement aux aventures de l'archéologue.
Interprétée par l'actrice Karen Allen (Starman
de John Carpenter en 1984, Terminus
de Pierre-William Glenn en 1987, En
Pleine Tempête
de Wolfgang Petersen en 2000), l'actrice apporte cette petite touche
de féminité et de romantisme nécessaire à une œuvre très
majoritairement masculine. L'archéologue français Émile Belloq,
l'ennemi juré d'Indiana Jones, est quant à lui interprété par
l'acteur Paul Freeman. Ronald Lacey interprète le nazi Arnold Ernst
Toht tandis que le futur Maximilien Arturo de la série culte Sliders
et le nain Gimli de la trilogie du
Seigneur
des Anneaux
de
Peter Jackson, John Rhys-Davies, interprète le personnage de
l'excellent Sallah Faisel el-Kahir...
Entre
le Pérou, son ancien temple, sa jungle, ses indigènes, l'université
du Connecticut et sa flamboyante ''rusticité'', le Népal et son
blanc manteau où notre héros retrouve la belle Marion, le Caire et
ses marchés, sa faune, ses ruelles et ses dangers, la séquence
située sur un cargo, ou celle se déroulant sur une île de la Mer
Égée, Les
Aventuriers de l'Arche Perdue offre
aux spectateurs une aventures remarquable, qui, si elle s'inspire
souvent des serials d'antan, saura elle-même être la source
d'inspiration de nombreux longs-métrages à venir. De A
la Poursuite du Diamant Vert de
Robert Zemeckis, jusqu'aux divers longs-métrages issus de la série
de jeux vidéos Tomb
Raider
dans lesquels est mise en vedette l'aventurière Lara Croft. Comme
dans tout bon film d'aventures, les anecdotes ne se comptent ici pas
simplement sur les doigts d'une seule main. Sans faire le catalogue
de celles qui couvrent l'entièreté du long-métrage, il est
certainement intéressant de revenir sur quelques-une d'entre elles.
Et parmi les plus intéressantes, celle qui concerne la séquence
lors de laquelle Indiana Jones est censé combattre un homme armé
d'un sabre lors de son passage au Caire. Après que ce dernier ait
montré son aisance dans le maniement du sabre, Indiana Jones se
saisit de son pistolet et l'abat d'un seul coup de feu.
Il
faut savoir qu'à l'origine, le duel devait proposer un combat épique
entre les deux hommes. Seulement, Harrison Ford se sentant mal au
moment de tourner la scène, l'acteur demanda à ce qu'elle soit
écourtée. En résulte une séquence vraiment amusante. Autre
anecdote : lors de la séquence située dans le Puits
des Âmes,
les fans de la saga Star
Wars
pourront reconnaître parmi les hiéroglyphes, certains ''dessins'' à
l'image des androïdes C3PO et R2D2. Il serait peut-être également
intéressant de revenir sur l'une des plus impressionnantes séquences
du film qui voit certains nazis mourir dans d'horribles circonstances
lorsque le couvercle de l'Arche et retiré. Le premier Poltergeist
que Tobe Hooper réalisera en 1982 mais dont certaines séquences
furent considérées comme le fruit de l'imagination de Steven
Spielberg demeure encore le sujet de polémiques. Si certains
s'attardent à s'accorder que la scène durant laquelle un
scientifique s'arrache le visage devant un miroir est indubitablement
l’œuvre de Tobe Hooper, la séquence durant laquelle des esprits
échappés de l'Arche tuent les nazis des
Aventuriers de l'Arche Perdue tenterait
à prouver que Steven Spielberg pourrait tout à fait être à
l’origine de celle de Poltergeist...
Mais pour en revenir au film sorti l'année précédente, Les
Aventuriers de l'Arche Perdue
est une œuvre mythique qui malgré les années n'a rien perdu de son
charme, de son inventivité et de son attractivité. Presque quarante
ans après, le film de Steven Spielberg demeure l'un des meilleurs de
sa catégorie. À la suite du succès phénoménal qu'il rencontra,
une séquelle fut évidemment envisagée. Intitulée Indiana
Jones et le Temple Maudit
(Indiana
Jones and the Temple of Doom),
elle verra le jour trois ans plus tard, toujours sous la houlette de
Steven Spielberg, le scénario étant cette fois-ci l’œuvre de
Willard Huyck et Gloria Katz...
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