La saga La Vérité si je Mens est l'une des rares dans le domaine de la comédie française a avoir su maintenir l'engouement du public à travers le temps et une certaine qualité malgré les critiques pas toujours favorables de la presse spécialisée qui n'encensa pas systématiquement le troisième volet des aventures d'Eddie Vuibert, Serge Benamou, Yvan Touati, Dov Mimran et Patrick Abitbol. Plutôt que de poursuivre le récit de ces cinq amis juifs séfarades regroupés dans le Sentier à Paris où ils travaillent dans le commerce de textiles, Thomas Gilou, réalisateur des trois premiers volets, abandonne le flambeau au profit de Gérard Bitton et Michel Munz qui jusqu'à maintenant s'étaient contentés d'en écrire les scénarii et qui choisissent donc pour ce quatrième opus, de revenir aux origines du groupe. Du moins, de celles qui entourent les quatre derniers puisque historiquement, le personnage d'Eddie (Richard Anconina) n'apparaissait parmi les cinq amis qu'à l'âge adulte dans le premier long-métrage. Exit donc la plupart des interprètes de la saga. Terminés José Garcia, Bruno Solo, Gibert Melki, Vincent Elbaz, mais également celles qui les accompagnaient : Aure Atika, Amira Casar ou Elise Tovati. Ne demeure des trois premiers volets que Gilbert Melki qui dans le cas présent incarne le père de Patrick et Gladys Cohen qui interprète toujours Georgette Benamou, la mère de Serge, même si sa présence à l'écran paraît tout à fait incongrue du fait de l'âge avancé de l'actrice dont le personnage, apparaît forcément beaucoup plus ''vieille'' que lorsqu'elle apparaissait dans les trois premiers volets...
Le principe de la préquelle est aussi risqué qu'intéressant. Casse-gueule car en réalisant un La Vérité si je Mens ! Les Débuts remontant à l'époque où Patrick, Serge, Yvan et Dov n'étaient que des adolescents, Gérard Bitton et Michel Munz prennent le risque de perdre une partie des spectateurs en cours de route. Et sans doute parmi eux, ceux qui allaient au cinéma pour retrouver, Richard Anconina, Vincent Elbaz, José Garcia, Bruno Solo, Aure Atika ou Amira Casar. S'il faudra une poignée de minutes pour intégrer chaque personnage, très rapidement, on se fait à la présence à l'image de Yohan Manca dans le rôle de Patrick, Mickael Lumière dans celui de Dov Mimran, d'Anton Csaszar dans la peau de Serge ou encore de Jeremy Lewin dans celle d'Yvan même si des quatre, ce dernier est le moins impliqué. À dire vrai, La Vérité si je Mens ! Les Débuts semble dresser une hiérarchie parmi les quatre interprètes. Le rôle principal est dévolu à Yohan Manca, Mickael Lumière se place en seconde position tandis qu'Anton Csaszar est à en troisième position. Gérard Bitton et Michel Munz, qui se sont logiquement attaqués au scénario eux-même proposent un récit relativement classique, débordant parfois du côté des Sous-Doués Passent le Bac de Claude Zidi avec un Serge dont on retrouve déjà la propension à se reposer sur ses amis...
Patrick et Yvan tiennent un vidéo-club tandis que Dov travaille dans un magasin de vêtements dont le propriétaire se prénomme Max. Interprété par François Berléand, son épouse Hélène (l’actrice Audrey Dana) le trompe avec son jeune employé. La Vérité si je Mens ! Les Débuts joue sur la fibre nostalgique et y réussi parfaitement même si dans un premier temps, les choses débutent de manière relativement décevante. Si le film tient parfaitement sur ses bases, ça n'est pas grâce à son script plutôt convenu (même si nombre de situations prêtent à (sou)rire) mais bien parce que les trois principaux interprètes que sont Yohan Manca, Mickael Lumière et Anton Csaszar réussissent à faire oublier après quelques instants Gilbert Melki, Vincent Elbaz et José Garcia. La palme revient cependant au premier. En effet, le timbre de voix ainsi que les expressions labiales et faciales de Yohan Manca sont telles que l'on a parfois l'impression que Gilbert Melki a lui-même doublé le jeune interprète. Sans doute pas inoubliable, La Vérité si je Mens ! Les Débuts (quatrième long-métrage de Gérard Bitton et Michel Munz en tant que réalisateurs après Ah ! si j'étais Riche en 2002, Le Cactus en 2005 et Erreur de la Banque en votre Faveur en 2009) prouve que leurs auteurs ont eu raison de faire confiance à leur instinct. Si les fans de la saga espéraient jusqu'alors un nouvel opus dans la continuité des trois premiers, une séquelle à cette préquelle est désormais envisageable...
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