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vendredi 14 août 2020

Jennifer 8 de Bruce Robinson (1992) - ★★★★★★★★☆☆



Le titre sonne comme celui d'une œuvre de science-fiction et pourtant, Jennifer 8 est bien un thriller. De cette veine qui fit les beaux jours des serial killer, enfermé entre deux des plus grands classiques du genre. D'un côté, Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme sorti en 1991, et de l'autre, Seven de David Fincher qui lui se présenta sur les écrans de cinéma quelques années plus tard en 1995. Si d'un point de vue chronologique Jennifer 8 est plus proche du premier, il a en terme d'ambiance, davantage d’accointances avec le second. Le réalisateur britannique Bruce Robinson avait-il la prétention de rivaliser en 1992 avec ce qui demeure comme l'un des grands classiques du thriller horrifique ? En tout cas, on ne pourra pas lui reprocher d'avoir pillé l’œuvre de David Fincher puisque la sienne allait sortir sur les écrans trois ans auparavant. En terme de concordances, Jennifer 8 n'entretient en réalité pas grand chose d'autre avec les deux œuvres citées comme exemple. On pourra même vanter le mérite du scénario de Bruce Robinson qui n'a rien à envier à ceux de Ted Tally (inspiré par le célèbre ouvrage de Thomas Harris) et de Andrew Kevin Walker...

Si d'aucun pourra d'avance critiquer le fait que l'intrigue mêle la romance au thriller avec pour conséquence éventuelle de nuire au récit, le spectateur sera très rapidement rassuré. D'abord, il faut savoir que le casting est exemplaire. Qu'il s'agisse du couple vedette formé par Andy Garcia et Uma Thurman ou de la plupart des seconds rôles parmi lesquels on retrouve notamment Lance Henriksen, Kathy Baker, Graham Beckel et peut-être encore davantage bien que tardivement, John Malkovich, impossible de faire l'impasse sur l'interprétation de chacun. Bruce Robinson accorde aux uns et aux autres une importance en terme de caractérisation assez considérable, ce qui peut expliquer la durée du film qui aligne tout de même les cent-vingt quatre minutes. On verra d'ailleurs plus loin que le film aurait sans doute mérité une rallonge d'une bonne dizaine de minutes. Au cœur du récit, le Sergent John Berlin auquel le scénario offre un passé quelque peu troublé, une Helena Robertson timide, méfiante et aveugle dans le sens littéral du terme et des seconds rôles tout aussi bien campés. Andy Garcia et Uma Thurman incarnent donc ce couple, qui d'un côté veille à la sécurité de la seconde, ''témoin'' de l’enlèvement par un tueur en série d'une amie avec laquelle elle partageait une chambre dans un institut pour aveugles...

L'effet relativement ''facile'' du type au physique tellement inquiétant qu'on le soupçonne d'entrée de jeu pour mieux être dirigé dans la mauvaise direction (Eddie Korbich, dans le rôle de Myopic Janitor, possède un visage réellement extraordinaire) n'est en soit pas gênant puisque le spectateur devine assez rapidement que la vérité est ailleurs. L'absolue puissance de Jennifer 8 demeure dans la multitude de propositions qui font que l'on ne s'y ennuie jamais. Qu'il s'agisse de la relation tumultueuse qu'entretient John Berlin avec certains de ses collègues de travail, de celle, émouvante et charnelle, qu'il partage avec Helena (Uma Thurman y est troublante de timidité et de sensualité), de l'amitié qui lie ce couple à celui que forment Lance Henriksen et Kathy Baker (Freddy et Margie Ross dans le film), de l'interrogatoire qu'il subit face à un Agent St. Anne incarné par un John Malkovich époustouflant ou encore de quelques séquences dont une visite nocturne de l'institut pour aveugle absolument démente (mon dieu, ces ombres et ces lumières), Jennifer 8 aurait pu, et sans doute même dû devenir un chef-d’œuvre si seulement,la fin n'apparaissait pas tant si vite expédiée. D'où ces dix minutes supplémentaires que j'évoquais un peu plus haut. Si l'approche est maline, voire ingénieuse, une drôle d'ellipse vient clore un peu trop abruptement le récit de cette lugubre traque souvent nocturne. N'empêche, l'expérience vaut le détour. Le duo principal y est magnifique dès lors qu'il se retrouve. On est séduit, parfois effrayés, voire troublés comme lors de cette séquence durant laquelle Helena se perd dans la foule des invités d'une soirée avant d'être retrouvée quelque peu prostrée par un John forcément émouvant dans sa nouvelle quête de bonheur. Brillant !!!

1 commentaire:

  1. Pas exceptionnel mais la belle époque. Je me demande si j'étais jeune aujourd'hui (je veux dire 20-30 ans) si je m'intéresserais au ciné actuel, en connaissant ou pas celui "d'antan".

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