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mardi 11 août 2020

Summer Shark Attack de Misty Talley (2016) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



Quatre longs-métrages au compteur eu autant de films consacrés aux requins tueurs ne font pourtant pas de la réalisatrice américaine Misty Talley une spécialiste du genre. Après Zombie Shark en 2015 et avant Mississippi River Sharks et Santa Jaws en 2017 et 2018, la jeune femme a réalisé un Summer Shark Attack épouvantablement mauvais. Si le genre est encombré de spécimens plus ou moins ragoutants en terme qualitatif, celui-ci est l'un des pires. Ce film également édité sous le titre Ozarks Sharks se déroule donc comme le précise ce dernier dans les Monts Ozarks, aux abords d'un lac de l'Arkansas où sévissent non pas UN mais plusieurs requins. S'il est parfois de coutume de critiquer l'apparence des personnages qui en général dans ce genre de production ressemblent davantage à ces demeurés au physique avantageux qui parcourent les plateaux de la télé-réalité, ceux de Summer Shark Attack sont pourtant plus proches de nous. Ce qui, d'une certaine manière, n'est pas moins embarrassant lorsqu'il s'agit de s'intéresser à leur profil psychologique ou physique. Après une introduction qui résume malheureusement assez bien le contenu de ce film apparemment fauché et lors de laquelle un groupe d'adolescents (dont deux greluches apparemment botoxées) est presque intégralement décimé, Misty Talley nous convie au cœur d'une famille très légèrement dysfonctionnelle. Parmi laquelle, le fils s'en sort très bien en comparaison de sa sœur Molly (l'actrice Allisyn Snyder) dont le spectateur sentira assez vite qu'une bonne paire de gifles pourrait résoudre son problème d'addiction à la lecture...

Car oui, et comme le précise l'un des personnages, Summer Shark Attack est sans doute l'un des rares longs-métrages où l'éducation par la littérature semble être considérée comme une tare. Mais le propos ne servant qu'à très vite situer la morale de la gamine vis à vis des membres de sa famille, l'arrivée de son idiot de copain Curtis (l'hyper NON charismatique Ross Britz, lequel mériterait lui aussi quelques bonnes baffes mais pour d'autres raisons) va lui mettre un peu de plomb dans la tête en lui ôtant la tête de sa dévorante passion. Pourtant pas assez rapidement puisqu'avec humour, le premier membre de la famille à finir dans l'estomac de l'un des requins conçus en CGI tout pourris sera la grand-mère, avalée sous les yeux de la gamine trop absorbée par son bouquin. Si le film se déroule aux abords d'un lac, certaines scènes évoquent également une rivière dans laquelle les requins aiment également faire des rondes jusqu'à ce qu'une proie se trouve sur leur chemin. Le cadre de Summer Shark Attack est d'une tristesse absolue. Presque aussi vide que si le film avait été tourné dans la région de Prypiat juste après qu'ait explosé le réacteur numéro quatre de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le film de Misty Talley est désespérément vide. Alors qu'un festival y est bientôt censé s'y dérouler, le nombre de figurants se compte péniblement sur les doigts d'une seule main...

Ne parlons même pas du scénario, d'une limpidité qui confine non pas à un scrupuleux soucis de transparence mais à une absence totale d'enjeu narratif. Pour ne surtout pas faire de vagues, les dialogues sont eux aussi à la ramasse. D'une vacuité absolue, ils transpirent tout comme le reste, le désintérêt de la réalisatrice pour son œuvre et ses personnages. Un comble lorsque l'on se donne la peine de passer quelques jours, voire quelques semaines pour mettre en boite un film quel que soit ses qualités. Sur une échelle de dix allant du meilleur (Les Dents de la Mer de Steven Spielberg, The Shallows de Jaume Collet-Serra ou The Reef d'Andrew Traucki) au pire (Sharknado 6: The Last Sharknado, It's About Time de Anthony C. Ferrante ou Avalanche Sharks de Scott Wheeler), le film de Misty Talley ne mérite même pas de trôner sur la pire marche. Non, aux côtés de la première d'entre elles, Summer Shark Attack mérite que l'on creuse un trou pour l'y enterrer et le faire disparaître à jamais des radars du septième art. Une purge absolue !!!

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