Quatre longs-métrages au
compteur eu autant de films consacrés aux requins tueurs ne font
pourtant pas de la réalisatrice américaine Misty Talley une
spécialiste du genre. Après Zombie Shark
en 2015 et avant Mississippi River Sharks
et Santa Jaws en
2017 et 2018, la jeune femme a réalisé un Summer
Shark Attack épouvantablement
mauvais. Si le genre est encombré de spécimens plus ou moins
ragoutants en terme qualitatif, celui-ci est l'un des pires. Ce film
également édité sous le titre Ozarks Sharks
se déroule donc comme le précise ce dernier dans les Monts Ozarks,
aux abords d'un lac de l'Arkansas où sévissent non pas UN mais
plusieurs requins. S'il est parfois de coutume de critiquer
l'apparence des personnages qui en général dans ce genre de
production ressemblent davantage à ces demeurés au physique
avantageux qui parcourent les plateaux de la télé-réalité, ceux
de Summer Shark Attack
sont pourtant plus proches de nous. Ce qui, d'une certaine manière,
n'est pas moins embarrassant lorsqu'il s'agit de s'intéresser à
leur profil psychologique ou physique. Après une introduction qui
résume malheureusement assez bien le contenu de ce film apparemment
fauché et lors de laquelle un groupe d'adolescents (dont deux
greluches apparemment botoxées) est presque intégralement décimé,
Misty Talley nous convie au cœur d'une famille très légèrement
dysfonctionnelle. Parmi laquelle, le fils s'en sort très bien en
comparaison de sa sœur Molly (l'actrice Allisyn Snyder) dont le
spectateur sentira assez vite qu'une bonne paire de gifles pourrait
résoudre son problème d'addiction à la lecture...
Car
oui, et comme le précise l'un des personnages, Summer
Shark Attack
est sans doute l'un des rares longs-métrages où l'éducation par la
littérature semble être considérée comme une tare. Mais le propos
ne servant qu'à très vite situer la morale de la gamine vis à vis
des membres de sa famille, l'arrivée de son idiot de copain Curtis
(l'hyper NON charismatique Ross Britz, lequel mériterait lui aussi
quelques bonnes baffes mais pour d'autres raisons) va lui mettre un
peu de plomb dans la tête en lui ôtant la tête de sa dévorante
passion. Pourtant pas assez rapidement puisqu'avec humour, le premier
membre de la famille à finir dans l'estomac de l'un des requins
conçus en CGI tout pourris sera la grand-mère, avalée sous les
yeux de la gamine trop absorbée par son bouquin. Si le film se
déroule aux abords d'un lac, certaines scènes évoquent également
une rivière dans laquelle les requins aiment également faire des
rondes jusqu'à ce qu'une proie se trouve sur leur chemin. Le cadre
de Summer Shark Attack est
d'une tristesse absolue. Presque aussi vide que si le film avait été
tourné dans la région de Prypiat juste après qu'ait explosé le
réacteur numéro quatre de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le
film de Misty Talley est désespérément vide. Alors qu'un festival
y est bientôt censé s'y dérouler, le nombre de figurants se compte
péniblement sur les doigts d'une seule main...
Ne
parlons même pas du scénario, d'une limpidité qui confine non pas
à un scrupuleux soucis de transparence mais à une absence totale
d'enjeu narratif. Pour ne surtout pas faire de vagues, les dialogues
sont eux aussi à la ramasse. D'une vacuité absolue, ils transpirent
tout comme le reste, le désintérêt de la réalisatrice pour son
œuvre et ses personnages. Un comble lorsque l'on se donne la peine
de passer quelques jours, voire quelques semaines pour mettre en
boite un film quel que soit ses qualités. Sur une échelle de dix
allant du meilleur (Les Dents de la Mer
de Steven Spielberg, The Shallows
de Jaume Collet-Serra ou The Reef d'Andrew
Traucki) au pire (Sharknado 6: The Last
Sharknado, It's About Time de
Anthony C. Ferrante ou Avalanche
Sharks de Scott Wheeler), le film de Misty Talley ne mérite même
pas de trôner sur la pire marche. Non, aux côtés de la première
d'entre elles, Summer Shark Attack mérite
que l'on creuse un trou pour l'y enterrer et le faire disparaître à
jamais des radars du septième art. Une purge absolue !!!
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