L'accroche du film :
''Le mégalodon […] est une espèce de requin disparue qui existait
il y a environ 28 à 1,5 millions d'années (!?!). Il est considéré
comme l'un des plus grands et des plus puissants prédateurs ayant
jamais existé. Etc, etc, etc...''. Maintenant, la
mienne :''Jurassik Shark est à n'en
point douter, un sommet d'indigence, l'un des pires films de
l'histoire du cinéma, (in)digne héritier du diptyque Birdemic
de James Nguyen ( lui-même assez couillu pour se revendiquer des
Oiseaux
d'Alfred Hitchcock), un film de vacances se transformant en un
épouvantable pseudo film d'horreur visuellement dégueulasse...''.
Maintenant, si vous avec l'intention de vous jeter dans l'aventure,
je vous souhaite bien du courage. Car après avoir un peu trop
rapidement présagé du statut de pire œuvre du genre que
j'accordais il y a quelques jours à l'étronesque Summer
Shark Attack,
le film de Misty Talley s'avère finalement en comparaison de celui
de Brett Kelly, une pure pépite. Je précise bien, en comparaison...
Birdemic
et sa suite ont sans doute gagné en popularité auprès des amateurs
de nanars grâce à leur redoutable mise en scène, leur hallucinante
interprétation, des montages à se pisser dessus de rire, et surtout
des effets-spéciaux tellement foireux que l'on pouvait se demander
dans quelle mesure leur auteur n'avait pas volontairement poussé le
curseur en matière de CGI au plus bas histoire d'entrer dans la
légende...
Dans
le cas présent, vous n'assisterez pas à l'envol d'oiseaux
dramatiquement statiques mais plutôt aux rondes incessantes d'un
requin de type mégalodon dans un lac bordé d'une immense forêt.
D'où l'ambitieuse accroche imprimée à l'image façon ''Windows
Movie Maker''.
Je vais sans doute me répéter, mais cette fois-ci, sans prendre le
moindre risque puisque Jurassik Shark semble
être désormais l'ultime référence en matière de films de requins
tueurs ratés. Il faut dire que tout concourt à faire de l’œuvre
de Brett Kelly, une chose dont les qualités demeurent difficilement
quantifiables. Qu'il s'agisse de la mise en scène, de
l'interprétation, du montage ou de tout autre critère artistique,
tout est raté. Seule chose véritablement irréprochable : la
silhouette des interprètes féminines qui pour le coup, auraient
mérité de s'effeuiller davantage histoire de justifier que l'on
reste planté, subjugué par tant de maladresses. Lorsque l'on voit
le résultat, une chose s'impose : il est inévitable d'imaginer
que Jurassik Shark puisse
être la première réalisation de Brett Kelly. Et bien non !
Car entre les courts et les longs-métrages dont il abreuve le
septième art depuis maintenant une vingtaine d'années, le type est
l'auteur d'une quarantaine ''d'ouvrages''. Et le bonhomme n'a
toujours pas l'air de vouloir lâcher sa caméra puisque rien qu'en
2020, il a déjà réalisé deux courts, un long, et s'apprête à
sortir deux autres films (l'un est en post-production tandis que le
second est en tournage)...
Jurassik Shark,
c'est une quinzaine d'interprètes (le mot me brûle les lèvres),
évidemment totalement inconnus du public français. Il m'avait bien
semblé que.... mais non ! C'est aussi le double récit de
quatre amis venus faire une enquête environnementale sur la présence
d'une plate-forme pétrolière dans la région et de six truands
tentant de récupérer un tableau de très grande valeur tombé au
fond d'un lac alors qu'ils viennent d'être attaqués par un requin.
Évidemment, les premiers vont croiser la route des seconds qui vont
profiter de cette opportunité pour les contraindre d'aller chercher
leur bien à la nage malgré la présence de l'immense requin. Wouaw,
ça en jette, non ? Par contre, ce qui fait mal au cœur, aux
yeux et aux oreilles, c'est l'interprétation de la quasi-totalité
des acteurs et actrices présents à l'image. Car à part une
Christine Emes à peu près convenable (et encore...), les autres
jouent en totale roue libre, le summum revenant carrément à Duncan
Milloy qui dans le rôle du truand Rich dépasse tout ce que l'on à
pu voir jusqu'à maintenant. Des muscles à ne plus savoir où les
mettre mais un cerveau en mode ''coupure d'électricité'', cet
acteur dont on a forcément envie de découvrir la filmographie
histoire de faire travailler à nos conjointes leur muscle périnée
(la symbolique vaut vraiment le détour) est peut-être finalement
l'élément-clé de ce minuscule long-métrage qui (génériques mis
de côté) ne dépasse pas les soixante minutes.
Chacune
de ses interventions vaut le détour. Lorsque notamment son frère
meurt, dévoré par le requin, il faut voir avec quelle puissance
dramatique il est capable de faire ressentir au spectateur la douleur
ressentie par son personnage. Énorme ! Quelques litres de faux
sang créé en images de synthèse (tout comme le reste des
effets-spéciaux, parfaitement immondes), une intrigue au ras des
pâquerettes, mais aussi, un montage proportionnellement inverse à
celui de Natural Born Killers d'Oliver
Stone. Ici, Brett Kelly est capable de planter sa caméra durant de
longues minutes sans jamais changer d'angle une seule fois. Autant
dire que le travail de montage a sans doute été l'étape la moins
délicate à aborder. Bref, j'ose affirmer une fois encore mais cette
fois-ci avec davantage d'assurance que Jurassik
Shark est
le PIRE film du genre, en conséquence de quoi il faudra sans doute
que je réévalue à la hausse la note accordée au long-métrage de
Misty Talley il y a quelques jours. Ah ! J'allais oublier de
préciser qu'une suite fut apparemment réalisée quatre ans plus
tard, sobrement intitulée Jurassic Shark 2
mais cette fois-ci réalisée par un certain Zac Reeder...
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