Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 17 juin 2020

Jagged Edge de Richard Marquand (1985) - ★★★★★★★★☆☆



Avec Jagged Edge, avant dernier long-métrage du réalisateur Richard Marquand qui avant cela réalisa notamment Psychose Phase 3 en 1979, Le Retour du Jedi en 1983 et French Lover l'année suivante, les spectateurs furent victimes en 1985 de l'une des manipulations les plus remarquable à laquelle ait donné naissance le septième art. Scénariste, journaliste et romancier, le hongrois Joe Eszterhas a en effet écrit un scénario dont la perversité n'a d'égal que son incroyable dénouement. Pourtant, Jagged Edge qui chez nous est sorti sous le titre À Double Tranchant, a tout du long-métrage classique mettant en scène le procès d'un homme accusé du double meurtre de son épouse et de leur gouvernante. Mais là où l’œuvre de Richard Marquand se démarque du tout commun, c'est dans l'évolution de l'intrigue et donc, du dit procès, où chaque intervention, chaque témoin vient remettre en cause les acquis. Pour accentuer le réalisme et faire de l'héroïne remarquablement interprétée par l'actrice Glenn Close, la ''victime'' elle aussi des apparences, scénariste et réalisateur lui font porter le poids de la mort d'un homme qu'elle n'a pas su faire acquitter quatre ans plus tôt alors qu'elle le savait innocent. Un condamné qui d'ailleurs vient justement de se suicider dans sa cellule, quelques jours seulement avant le procès de Jack Forrester, l'homme accusé d'avoir tué sa femme et la gouvernante. De quoi fragiliser l'avocate Teddy Barnes...

Comme le veut ce type de long-métrage, une bonne partie est consacrée au procès à proprement parler. Aux côtés d'un Jeff Bridges séducteur incarnant Jack Forrester et face à un Peter Coyote capable de faire disparaître des éléments de l'enquête n'allant pas dans le sens qu'il voudrait voir prendre au procès, Glenn Close campe une avocate en tailleur couleur crème, brune ou bleue, rayé ou non pour laquelle chaque détail compte (n'impose-t-elle pas à son client de porter un costume de couleur bleu foncé ?). Au détour de plusieurs séquences, le spectateur aura tout loisir de retrouver des seconds rôles intéressants. À l'image de Lance Henriksen, de Marshall Colt (lequel est essentiellement connu chez nous pour avoir été l'un des deux personnages centraux de la série télévisée Loterie diffusée en 1983), de James Karen (que l'on a pu notamment découvrir dans certaines œuvres fantastiques telles Poltergeist de Tobe Hopper en 1982, Le Retour des Morts-Vivants de Dan O'Bannon en 1985 ou L'Invasion vient de Mars l'année suivante). Mais l'on retiendra certainement surtout celle de Robert Loggia qui dans la peau de l'investigateur Sam Ranson est fidèle à lui-même, c'est à dire totalement crédible...

Ici, le spectateur ne doit surtout pas s'attendre à de quelconques scènes d'action ou de cascades. Pas de fusillades entre police en gangsters. Non, juste le récit diabolique d'une affaire judiciaire que seuls les plus malins ou les plus aguerris à ce genre de mécanique parviendront à dénouer avant les toutes dernières minutes. Glenn Close et Jeff Bridges brillent dans ce duo dont la relation s'avère parfois ambiguë plus que de mesure. Peter Coyote en avocat impitoyable capable d’annihiler tout sens moral au profit du résultat est lui aussi remarquable. En fait, ce qui généralise les personnages de cette incroyable machination demeure cette forme d’ambiguïté qui parasite un certain nombre d'entre eux. Jagged Edge est une très grande réussite. Richard Marquand et ses interprètes font honneur au scénario de Joe Eszterhas. Imparable !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...