Les films d'horreur à
sketchs sont légions. Parfois remarquables, comme le Creepshow
de
George Romero, plusieurs d'entre eux furent produits par la société
de production Amicus,
principale concurrente de la Hammer
et qui compte parmi ses faits d'arme Dr. Terror's
House of Horrors,
Tales from the Crypt ou
The Torture Garden
de Freeddie Francis, The House That Dripped Blood
de Peter Duffell, ou encore Asylum
et The Monster Club
de Roy Ward Baker. Ce dernier est également l'auteur d'un autre film
d'horreur à sketchs intitulé The Vault of
Horror
sorti sur les écrans britanniques en mars 1973. il n'y réunit non
pas Vincent Price, Peter Cushing ou Christopher Lee, mais des
interprètes beaucoup moins connus dans nos contrées. À dire vrai,
à part Terry-Thomas qui interpréta notamment le rôle de Sir
Reginald dans La Grande Vadrouille
de Gérard Oury et Curd Jürgens qui incarna Michel Strogoff dans le
film éponyme de Carmine Gallone, la plupart des acteurs nous sont en
effet pour la plupart pratiquement inconnus. Dans la grande tradition
du genre, The Vault of Horror réunit
cinq personnages en un lieu unique où contraints de demeurer, ils
vont chacun raconter aux autres une courte histoire qui sera alors
mise en images. Ici, chacun y évoque un rêve particulièrement
perturbant...
C'est
ainsi que Daniel Massey évoque en premier le sien à travers le
sketch intitulé Midnight
Mess
lors duquel son personnage commet un double meurtre crapuleux. Arrivé
dans une étrange petite ville, Harold Rogers se rend directement
chez sa sœur Donna afin de la tuer et de s'emparer de l'héritage
que lui a entièrement laissé leur père, mort quatre semaines en
arrière. C'est avec une certaine ironie que le meurtre intervient
puisque Daniel Massey plante un couteau dans le cœur de sa propre
sœur, l'actrice Anna Massey ! Puis vient le tour de
Terry-Thomas et de Glynis Johns qui dans le sketch The
Neat Job
forment un couple pas vraiment accordé. Plus jeune que son époux
Arthur Critchit, Eleanor reste à la maison et essaie d'apporter sa
touche personnelle en réorganisant la place du mobilier et des
différents objets accumulés avec le temps par Arthur. Mais ce
dernier, maniaque, s'énerve facilement et passe la plupart de son
temps à faire des reproches à Eleanor. Toute la question étant
alors de savoir combien de temps encore celle-ci supportera cette
situation... Ensuite, Curd Jürgens interprète le rôle de
Sebastian, un magicien qui lors d'un voyage en Orient croise la route
d'une femme ''charmeuse de corde'' dans This
Trick'll Kill You.
Pour la première fois de sa vie, Sebastian est troublé par la
représentation de la jeune femme qui ne semble pas user d'un
quelconque artifice. En effet, la corde semble mue d'une vie propre.
Sebastian cherche alors à s'en emparer.
Le
quatrième sketch Bargain
in Death
met en scène Michael Craig et Edward Judd dans une histoire visant à
toucher une assurance sur la vie. Maitland ayant en effet découvert
un moyen de se faire passer pour mort demande à son ami Alex de
venir le déterrer le soir où il aura été mis en terre afin qu'ils
se partagent tous les deux l'argent de l'assurance. Mais plus escroc
que son ami, Alex va ''oublier'' de respecter l'accord et choisir de
laisser mourir Maitland dans son cercueil. Mais heureusement, deux
étudiants en médecine vont passer par là... C'est ensuite l'acteur
Tom Baker qui clôt cette série de sketchs dans le rôle de
l'artiste-peintre Moore qui se rend compte que trois hommes ont
profité de sa naïveté pour se faire beaucoup d'argent sur la vente
de ses toiles. Rendant visite à un sorcier vaudou, le voici
désormais capable de donner vie à son désir de vengeance :
une vengeance qui sera exécutée sous la forme de peintures
représentant le châtiment qu'il a choisi d'accorder à chacune de
ses victimes...
L'avantage
du concept du film à sketchs demeure dans la diversité des thèmes
proposés. Que l'on aime ou pas le principe, le format ou les sujets
invoqués, il y a toujours matière à combler le public d'une
manière ou d'une autre. Ici, l'horreur n'y est pas l'unique élément
constituant le ciment qui unit ces cinq sketchs. Suspens, épouvante,
thriller et fantastique y font bon ménage. Pourtant, si The
Vault of Horror
est agréable à suivre, on est loin d'atteindre des sommets en la
matière. Les sketchs ne se différencient en effet pas uniquement
par les thèmes abordés mais également par leurs qualités
variables. Si le premier, le second, le quatrième ainsi que le
dernier sont plutôt convaincants, l'histoire du magicien est
relativement inintéressante. Ce qui en terme de moyenne, ne s'avère
pas bien grave puisque sur les cinq, quatre valent tout de même le
coup d’œil même si visuellement, on est beaucoup plus proche
d'une déco typiquement seventies que d'un gothique façon Hammer
Films.
Suffisamment bien interprété, The Vault of
Horror
reste une bonne surprise, dans l'esprit de la série culte créée
par Brian Clemens Angoisse,
le fantastique en sus...
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