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mardi 26 novembre 2019

Bon Baisers... à Lundi de Michel Audiard (1974) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Excellent dialoguiste, Michel Audiard n'a cependant jamais été un réalisateur très convainquant. Ce que confirmait en 1974 son dernier long-métrage Bon Baisers... à Lundi. Réalisation, dialogue et scénario (adapté du roman d'Alain-Yves Beaujour, Le Principe d'Archimède), Michel Audiard se charge de trois des départements les plus importants de ce long-métrage qui réunit un casting en or autour de trois braqueurs du dimanche. Trois bras cassés qui décident un vendredi soir, veille du week-end, de se rendre chez un grand ponte du show-business afin de lui soutirer une grande somme d'argent. Ces trois individus, ce sont Henri-Pierre (Jean Carmet), Bob ((Jean-Jacques Moreau) et Dimitri (Jacques Canselier). Le roi du show-business, lui, c'est Frankie Strong (Bernard Blier), connu dans la profession sous le nom du ''Lion''. Ayant préparé bien à l'avance leur coup, Henri-Pierre s'attend à débarquer avec ses deux complices dans un appartement où est très régulièrement organisée une partouze. Sauf qu'en se trompant d'un étage, les trois hommes se retrouvent dans une situation à laquelle ils ne s'attendaient pas. Non seulement, la soirée va prendre une tournure inattendue, mais ils vont en perdre peu à peu le contrôle...

Outre les interprètes déjà cités, Bon Baisers... à Lundi est l'occasion de retrouver Maria Pacôme dans le rôle de Myrette, l'épouse de Frankie Strong, Évelyne Buyle dans celui de Zaza sur laquelle le ''Lion'' fonde tous ses espoirs de future vedette de la chanson française, et plus tard, Mario David dans la peau de Jacky Arouni, l'amant de l'ancienne star et protégée de Frankie Strong Esmeralda (interprétée par Betty Mars), Julien Guiomar dans celui de l'époux trompé, André Pousse en automobiliste très énervé et Michel Bouquet en alcoolique et ancien camarade de Henri-Pierre rencontré au détour d'un bistrot. Participant à l'écriture du scénario, on retrouve Jacques Audiard, le fils du dialoguiste et réalisateur qui débutait ici sa carrière dans le monde du cinéma avant de devenir deux décennies plus tard l'un des réalisateurs français les plus respectés (au hasard, Sur mes Lèvres en 2001, Un Prophète en 2009 ou encore Dheepan en 2015).

Bon Baisers... à Lundi n'est pas un mauvais film. Bien au contraire, on y retrouve le cynisme et l'exceptionnelle qualité des dialogues de Michel Audiard. Surtout durant la première et la dernière partie du long-métrage. Cependant, le film souffre d'une baisse de régime conséquente en son centre, à tel point que l'on est en droit de se demander dans quelles proportions le réalisateur, scénariste et dialoguiste a perdu de son inspiration. La confrontation entre les braqueurs, admirablement menés par un Jean Carmet philosophe, et Bernard Blier suivi par une ''cours des miracle'' surréaliste est absolument jubilatoire. Les répliques fusent sous forme de duels linguistiques remarquables. Du moins, jusqu'à ce que l'ensemble des personnages ne quittent l'appartement du ''Lion'', Michel Audiard les envoyant faire une virée dans un bar ouvert tard dans la nuit, transformant ainsi Bon Baisers... à Lundi en une comédie potache, franchouillarde, du plus mauvais goût (la scène de la danse espagnole). N'y aurait plus manqué que la présence de Sim, de Henri Genès, de Pierre Doris ou d'Alice Sapritch pour se croire devant un film de Philippe Clair, de Michel Gérard ou de Max Pécas !!! Heureusement, la fin rehausse sensiblement le niveau. Mais en comparaison de comédies sorties la même année, dont on retiendra surtout et forcément Les Valseuses de Bertrand Blier, fils spirituel de Michel Audiard, Bon Baisers... à Lundi peine à convaincre dans son intégralité. Une œuvre portée par son interprétation, ses dialogues, mais néanmoins gâchée par une mise en scène parfois en dessous de tout...

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