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mardi 26 novembre 2019

Frantic de Roman Polanski (1988) - ★★★★★★★★☆☆



Frantic (qui en anglais signifie frénétique), le douzième long-métrage de Roman Polanski, replonge les spectateurs au cœur d'un Paris anxiogène douze ans après l'effrayant Le Locataire dans lequel le réalisateur incarnait lui-même un petit immigré d'origine polonaise plongé dans les affres de la paranoïa. Cette fois-ci, c'est au tour d'un chirurgien originaire de San Francisco d'être confronté à un tout autre genre d'angoisse : installé depuis moins d'une heure avec son épouse Sondra dans la chambre d'un luxueux hôtel parisien, le docteur Richard Walker sort de la douche lorsqu'il constate que celle-ci a disparu. Parti à la recherche de sa femme dans un Paris nocturne et interlope, le chirurgien découvre très vite que Sondra n'a pas été enlevée par hasard. L'une des valises qu'ils ont récupérée à l'aéroport de Roissy ne leur appartient pas. Après s'être renseigné auprès de divers habitants du quartier, avoir signalé la disparition de Sondra au commissariat puis avoir demandé de l'aide à l'ambassade américaine, Paul réalise qu'il ne peut compter que sur lui seul. Arrive alors Michelle, la propriétaire de la valise. La seule qui semble pouvoir aider Paul dans ses recherches...

D'origine franco-polonaise, l'immigré Roman Polanski sait s'y prendre lorsqu'il s'agit d'inscrire certains personnages de ses films dans des contextes qui leurs sont totalement étrangers. Concernant Frantic, l'auteur de Rosemary's Baby, du Pianiste et du récent J'Accuse repoussait dans ses derniers retranchements ce même principe en plongeant l'acteur américain Harrison Ford dans un Paris particulièrement dérangeant. Sur un fond de racisme dont le héros fait les frais à travers le comportement arrogant et moqueur de certains personnages, Roman Polanski réalise un long-métrage au suspens haletant. Surtout dans sa première partie, jusqu'à ce que les tenants et les aboutissants de l'affaire soient mis à jour. La seconde partie, elle, se concentre surtout sur l'espoir du héros de retrouver son épouse, interprétée par l'actrice américaine Betty Buckley dont les plus âgés des spectateurs se souviennent sans doute de son interprétation de Sandra Sue Abbott Bradford dans la série culte Huit, ça Suffit qui fut diffusée pour la première fois en France à partir de février 1985. Ainsi que sur l'objet de son elèvement et de sa séquestration avec cette interrogation : est-elle toujours en vie ? Si la deuxième moitié de Frantic est très sensiblement moins attrayante que la première, il n'en demeure pas moins que l’œuvre de Roman Polanski est l'un des meilleurs thrillers produits en cette deuxième moitié des années 1980.

L'une des forces majeures de Frantic (outre d'avoir ignoré l'idée d'un doublage en français, ce qui renforce le dépaysement du héros) est pour le réalisateur qui adapte une nouvelle fois un scénario du fidèle Gérard Brach, d'avoir poussé à l'extrême la fragilité de son personnage. Tout d'abord désarçonné par la disparition incompréhensible de son épouse, puis dénué de tout moyen de pression. Paul Walker ne parle de surcroît pas du tout français (ou si peu). D'où la difficulté de mener son enquête dans les meilleures dispositions. De plus, et contrairement à ce qui est désormais la norme, Paul Walker n'est pas armé et n'a donc aucun moyen de se défendre. Roman Polanski pousse même la caricature en faisant de son héros un homme qui s’essouffle rapidement quand vient le moment de poursuivre à pied la seule capable de lui venir en aide. De l'union entre Roman Polanski et son actrice et épouse Emmanuelle Seigner naîtront deux enfants et plusieurs projets cinématographiques dont Frantic sera le premier. Après avoir débuté dans L'Année des Méduses de Christopher Frank en 1984 puis avoir poursuivi avec Détective de Jean-Luc Godard en 1985 et Cours Privé de Pierre Granier-Deferre en 1986, la jeune actrice incarne Michelle, rebelle et paumée, engagée dans une dangereuse affaire à laquelle seront mêlés le chirurgien et son épouse. Sexy en diable, la française n'est pas la seule interprète hexagonale à arpenter le long-métrage de son futur époux puisque l'on y découvre notamment Gérard Klein et Alain Doutey en réceptionnistes de l'hôtel où loge le couple d'américains et Dominique Pinon en SDF, témoin de l'enlèvement de Sondra Walker. Accompagné par le score du compositeur italien Ennio Morricone et financé à hauteur de vingt millions de dollars, Frantic est un thriller remarquablement bien mené...

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