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mardi 30 juillet 2019

Shin Godzilla de Hideaki Anno et Shinji Higuchi (2016) - ★★★★★★☆☆☆☆



Deux ans après la sortie du phénoménal Godzilla de Gareth Edwards, le pays de naissance du plus célèbre des Kaijū reprend possession de sa mythique créature et propose rien moins qu'une nouvelle histoire prenant pour cadre la baie de Tokyo. D'une durée avoisinant le précédent long-métrage, Shin Gojira a coûté à la production, quinze millions de dollars. Soit dix fois moins que son prédécesseur. La différence se voyant très clairement à l'écran, ce nouveau long-métrage réalisé par Hideaki Anno et Shinji Higuchi signe le retour d'un Godzilla version costume, mais pas seulement puisque la créature apparaît également sous la forme d'images de synthèse qui, malheureusement, ne font pas le poids face à celle de Gareth Edwards. Plutôt que de signer une suite quelconque, les deux cinéastes japonais s'accordent sur la mise en chantier d'une sorte de reboot puisque tel que se montre Godzilla à l'écran pour la première fois, celui-ci demeure encore impossible à identifier et ne porte pas de nom dans un premier temps. Mieux : il apparaît sous une forme primitive avant de disparaître et de réapparaître plus tard sous la forme qu'on lui connaît généralement.

Si dans les précédentes aventures de Godzilla ce dernier incarnait le seul espoir pour l'humanité de vaincre les deux Muto, dans Shin Gojira il a en revanche le mauvais rôle puisqu'il semble être sorti des eaux pour tout détruire sur son passage. Après des dizaines de palabres entre agents gouvernementaux, premier ministre, conseil d’État et scientifiques, le choix d'attaquer la créature au beau milieu de la ville est décidé. D'une manière générale, les effets-spéciaux sont nettement moins aboutis que dans le précédent long-métrage. Qu'il s'agisse d'un Godzilla incarné par un cascadeur ou créé à l'aide d'images de synthèse, les limites du budget, ou tout simplement celles des concepteurs en effets-spéciaux se font cruellement ressentir. Si encore, le film était rattrapé par une action trépidante. Mais là encore, l’œuvre de Hideaki Anno et Shinji Higuchi est infiniment inférieure à celle de Gareth Edwards, et si à certains égards le duo de cinéastes japonais tente de reproduire certaines séquences de Godzilla version 2014 malgré un scénario bien différent, le résultat est très loin d'être à la hauteur.

Shin Gojira est beaucoup trop bavard et les interventions de Godzilla (qui se font généralement beaucoup trop attendre) sont à l'écran, presque toujours inefficaces. On regretterait presque sa forme primitive pourtant ridicule (mon dieu, ces yeux!) qui permettait à la créature de se traîner au sol et donc de détruire absolument tout sur son passage, tandis que le Godzilla tel qu'on le connaît sous sa forme adulte fait du surplace en attendant bien sagement que les armées japonaises et américaines lui tirent dessus. Impossible pour Hideaki Anno et Shinji Higuchi de nier l'inspiration que fut sans doute le Godzilla de Gareth Edwards, surtout lors des séquences nocturnes durant lesquelles la créature est sublimée par l'apparition d'un mur de poussièr opaque qui lui donne une effrayante apparence. Pour le reste, Shin Gojira mélange décors miniatures et incrustation de Godzilla en images de synthèse dans des décors réels. Plus ou moins convaincants (et plutôt moins que plus, d'ailleurs), les effets visuels sont à mille lieues de l'adaptation américaine du mythe. C'est d'autant plus dommage que Shin Gojira réserve malgré tout quelques moments d'anthologie, telle cette séquence lors de laquelle la créature déploie son impressionnant souffle radioactif qui lui permet d'anéantir en quelques instants des quartiers entiers de Tokyo ou l'attaque finale visuellement plutôt convaincante. Shin Gojira est une nouvelle occasion d'aborder la peur du nucléaire mais pas seulement puisque sont également évoqués l'impuissance du pays face à l'hypothétique décision des Nations Unies de permettre à la puissance américaine d'envoyer sur Tokyo une bombe nucléaire, ainsi que les conséquences économiques et politiques désastreuses liées aux événements. Une œuvre moins impressionnante que le Godzilla de Gareth Edwards, molle et manquant de nervosité mais qui a au moins le mérite d'allier technologies traditionnelles et effets-spéciaux de dernière génération...

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