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mardi 23 avril 2019

La Carapate de Gérard Oury (1978) - ★★★★★★★☆☆☆



Certains ne s'en souviennent peut-être pas, mais les deux principaux interprètes de La Carapate ne se sont pas rencontrés pour la première fois dans le film de Claude Zidi en 1978 mais sur le tournage du troisième long-métrage de Pierre Richard, Je sais Rien, mais Je dirai Tout (Victor y incarnait le tout petit rôle d'un ouvrier). Ces deux films seront les seules occasions pour les deux acteurs de jouer ensemble au cinéma. Et pourtant, lorsque Victor Lanoux nous a quitté, Pierre Richard témoignait de son attachement pour un homme qu'il considérait comme un véritable ami, avec lequel il formait un couple, affirmant ainsi : ''Victor et moi partagerons à jamais un territoire commun : la jeunesse.'' Gérard Oury tourne donc La Carapate en 1978, soit douze ans après La Grande Vadrouille, sept après La Folie des Grandeurs, et cinq après Les Aventures de Rabbi Jacob, tous les trois étant principalement interprétés par l'immense Louis de Funès. Mais alors que le cinéaste s'apprête à tourner son nouveau film en 1975 sous le titre Le Crocodile, ce projet à l'origine écrit par sa fille Danièle Thompson et Josy Eisenberg tombe à l'eau en raison des problèmes de santé de Louis de Funès qui une fois de plus, devait être à l'honneur. Ce n'est que trois ans plus tard, en 1978 que Gérard Oury, auteur d'un nouveau script avec sa fille, sort son nouveau film. Désormais, c'est l'acteur Pierre Richard qui tient la vedette aux côtés de Victor Lanoux, ce dernier ayant déjà notamment brillé dans Adieu Poulet de Pierre Granier-Deferre et Dupont Lajoie d'Yves Boisset en 1975, ou dans le dyptique d'Yves Robert en 1976 et 1977, Un Éléphant ça Trompe Énormément et Nous irons tous au Paradis.

Gérard Oury n'y bouscule pas les habitudes d'un Pierre Richard une fois encore opposé à un homme fort. Malgré sa robe et son statut d'avocat, l'acteur est effectivement aux antipodes du personnage incarné par Victor Lanoux. Martial Gaulard, un condamné à mort que Maître Jean-Philippe Duroc était chargé de défendre lors de son procès. Alors que ce dernier apporte en prison un important document à faire signer à son client afin de faire commuer sa peine de mort en prison à perpétuité, c'est l'émeute. Les prisonniers en profitent pour s'échapper. Tout comme Martial qui profite de l'occasion qui lui est offerte pour voler les vêtements de son avocat et s'enfuir. Relégué par les médias, la police confirme ses soupçons envers Jean-Philippe qu'elle pense être à l'origine de la mutinerie. Contraint de prendre la fuite, et recherché par toutes les polices du pays, l'avocat est forcé de suivre son client avec lequel il va vivre toute une série d'aventures devant les mener jusqu'à Paris où la jeunesse française a monté des barricades contre les autorités. C'est là-bas qu'a prévu de rejoindre sa fiancé Bach Yen, Martial le fugitif...

Si on le compare aux succès phénoménaux rencontrés par trois de ses précédents longs-métrages, La Carapate peut faire figure d'enfant pauvre dans la carrière de Gérard Oury, ici, certainement beaucoup moins inspiré. Cependant, il offre à Pierre Richard l'occasion d'endosser le même type d'individu qu'il s'était déjà offert au tout début des années soixante-dix. Face à un Victor Lanoux fascisant mais néanmoins attachant, l'acteur comique incarne un avocat gauchiste. De quoi provoquer des étincelles entre les deux hommes. C'est pourtant avec nuance que le cinéaste pousse ses deux personnages à fuir vers la capitale, leur permettant ainsi de mieux se comprendre et donc de finir par s’apprécier. Le message politique étant réduit ici à son strict minimum, La Carapate est une pure comédie familiale avec son lot de scènes particulièrement drôles. On se souviendra longtemps de la séquence d'ouverture lors de l'émeute, de celle se déroulant dans une ferme, mais encore plus de la séquence durant laquelle nos deux héros simulent un grave accident de voiture afin de se procurer un nouveau véhicule. Le film a beau avoir été réalisé dix ans plus tard, son contexte plonge les personnages en plein affrontements de mai 68. Le duo Pierre Richard/Victor Lanoux fonctionne à merveille et l'on passe un très agréable moment. L'occasion de redécouvrir des seconds rôles dont le visage ne nous est pas inconnu. A l'image de Claude Brosset dans le rôle de Gustave, le mari trompé, de Jean-Pierre Darras dans celui du fraudeur Jacques Panivaux, de Katia Tchenko en prostituée, ou encore d'Alain Doutey en inspecteur de police...

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