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samedi 27 avril 2019

Durante la Tormenta d'Oriol Paulo (2019) - ★★★★★★★★☆




J'en parlais déjà dans le précédent article consacré au film de science-fiction The Endless de Justin Benson et Aaron Moorhead... De ce principe qui je l'espère ne deviendra jamais immuable et qui consiste à proposer directement sur des plate-formes de streaming des long-métrages sans passer au préalable par la case cinéma. J'évoquais également le génialissime Prédestination de Michael et Peter Spierig, lequel partage avec The Endless et Durante la Tormenta de Oriol Paulo, dont il s'agit ici de faire la critique, ce même engouement pour le voyage dans le temps et les paradoxes temporels. A croire que le sujet risque moins d'intéresser les amateurs de blockbusters que ceux pour lesquels cinéma rime avec télé et canapé ! Pourtant, ces trois exemples de science-fiction brillante et intelligente semblent avoir perdu toute chance de voir le jour sur d'immenses écrans de cinéma. A moins qu'un jour on leur reconnaisse enfin suffisamment de qualités pour leur offrir une sortie digne d'eux...

Après l'Australie, après les États-Unis, direction l'Espagne avec le tout nouveau long-métrage d'Oriol Paulo. Déjà auteur de deux thrillers (dont Contratiempo), le cinéaste espagnol nous convie à une histoire folle tournant autour de Vera Duran (l'actrice Adriana Ugarte), laquelle découvre un jour dans la nouvelle demeure familiale, un vieux poste de télévision ainsi qu'une caméra et de vieux enregistrements. Elle propose à son mari David (l'acteur Alvaro Morte) ainsi qu'à leur fille de regarder les cassettes. On y aperçoit un gamin répétant un air de guitare. Plus tard, alors qu'un orage gronde à l'extérieur, Vera est réveillé par un bruit semblant provenir du petit poste de télévision. Là, elle assiste à la redifusion d'informations datant de la toute fin des années quatre-vingt lors de la chute du mur de Berlin. D'abord effrayée, la jeune femme découvre alors Nico Lasarte, un gamin mort plus de vingt ans auparavant après avoir tenté d'échapper à son voisin qu'il avait surpris un couteau à la main. L'homme commis le crime parfait en tuant sa femme avant d'aller l'enterrer dans l'une des sections de l'abattoir où il était employé. Par un fait incroyable, Vera et Nico semblent capables de communiquer à travers le poste de télévision. Plus fort encore, il communiquent entre eux à travers deux époques différentes. Vera comprend que le Nico auquel elle fait face est celui qui dans quelques minutes va être renversé par une voiture et mourir en tentant d'échapper à son voisin meurtrier. En tentant de l'avertir du danger, Vera va voir sa vie totalement bouleversée. Après avoir fait un malaise, elle se réveille dans une chambre d’hôpital. Mais alors qu'elle a conservé son identité, certains détails semblent démontrer qu'elle est plongée dans l'existence d'une autre Vera qui elle, n'a jamais été mariée à David et n'a jamais eu de petite fille avec lui. Décidée à retrouver sa vie d'avant, Vera se lance alors dans une incroyable aventure...

Une mère à la recherche de sa petite fille disparue ? Non, rassurez-vous, il ne s'agit pas ici d'un mélodrame mais bien d'une œuvre de science-fiction matinée de thriller, genre de prédilection du cinéaste espagnol qui signe à cette occasion un long-métrage en tout point remarquable. Interprétation magistrale, scénario d'une précision chirurgicale, multiples twists, ambiance prenante (la totalité de l'intrigue se déroule lors d'un orage), excellence de la mise en scène et scénario parfaitement abouti de la part du cinéaste lui-même, assisté de Lara Sendim, et partition musicale en parfait accord avec le sujet. Ici, rien de tordu et d'improbable. Rien de véritablement complexe non plus. Bien que le scénario mêle les intrigues pour n'en faire qu'un tout indissociable, Durante la Tormenta est une œuvre qui au cours de son histoire se révèle de plus en plus passionnante. Loin de la rigueur d'une thématique que certains préfèrent parfois aborder de manière froide, Oriol Paulo se permet en outre de nous offrir un long-métrage incroyablement divertissant. Encore plus réjouissant que le pourtant déjà fort réussi Los Cronocrimenes (Timecrimes) de l'autre espagnol Nacho Vigalondo, Durante la Tormenta est sans aucun doute l'une des meilleures proposition en matière de voyage dans le temps et de paradoxe temporel. Intriguant et parfois émouvant, le film d'Oriol Paulo est un petit chef-d’œuvre de construction soutenu par un casting remarquable (auquel on peut notamment ajouter les excellents Chino Darin, Javier Gutiérrez, Nora Navas et Clara Segura...).

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