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mercredi 31 mai 2023

Renfield de Chris McKay (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

R. M. Renfield est un personnage issu de l'univers de Dracula, cet ouvrage mondialement connu, publié à la fin du dix-neuvième siècle par le romancier irlando-britannique Bram Stoker. Comme aime à nous le rappeler le dernier film en date à le mettre en scène, Renfield de Chris McKay, lequel avait jusque là œuvré dans le court-métrage, les séries télévisées avant de mettre en scène un premier long-métrage d'animation en 2017 avec Lego Batman et un thriller d'action et de science-fiction avec The Tomorrow War il y a deux ans, est apparu dans nombre de films et de productions télévisuelles. En 1922, il apparaît notamment dans le chef-d’œuvre de l'allemand Friedrich Wilhelm Murnau Nosferatu, le vampire sous les traits de l'acteur austro-hongrois Alexander Granack. Renommé Knock pour des questions de droits, le compatriote du réalisateur, l'immense Werner Herzog en proposera même une relecture cinquante-sept ans plus tard sous le titre Nosferatu, fantôme de la nuit et dans lequel, cette fois-ci, le personnage retrouvera sa véritable identité sous les traits de Roland Topor (l'écrivain français, poète, metteur en scène, peintre, etc, etc, etc...). Entre ces deux là, Tod Browning, Jesus Franco ou encore John Badham évoqueront à leur tour le personnage de Renfield. Francis Ford Coppola également, avec son Dracula de 1992. Et même Mel Brook qui avec Dracula, mort et heureux de l'être proposait en 1995 une variation parodique du mythe dans laquelle l'acteur et réalisateur américain Peter MacNicol incarnait un Renfield inspiré de l’œuvre que réalisa Tod Browning en 1931. A travers quelques images d'archives prélevées ça et là à quelques classiques du genre, Renfield pose les bases d'une œuvre qui cette fois-ci se penchera en priorité sur ce drôle d'individu à la botte du plus célèbre des vampires inspiré, faut-il le savoir, de l'authentique Vlad III l'Empaleur, prince de Valachie durant le quinzième siècle et dont la légende dit qu'il fit tuer d'innombrables manières, tous ceux qui osaient le contester. Si le long-métrage de Chris McKay met à l'honneur le personnage de Renfield, il ne le fait pas sur un ton grave. Pourtant, il y avait matière, ici, à concevoir une œuvre plus dure qu'elle ne l'est en réalité. Surtout lorsque l'on étudie en profondeur le caractère de ce personnage qui, sous l'emprise de son maître, le vampire Dracula, cherche par tous les moyens à s'extraire de son emprise...


Un personnage à la personnalité bicéphale, donc. Entre fascination et désir d'émancipation. Incarné par l'acteur britannique Nicholas Hoult, il est donc au centre d'un récit qui ne se satisfait pas exclusivement des rapports entre maître et ''esclave'' mais introduit également une sous-intrigue qui peu à peu va prendre une large place dans le récit. Tout d'abord, il y a cette rencontre avec le personnage de l'agent Rebecca Quincy qu'interprète l'actrice, animatrice et rappeuse sino-américaine Awkwafina. Une femme-flic courageuse dont le père est prétendument mort lâchement lors d'un meurtre commis par un certain Teddy Lobo, lequel est incarné par un Ben Schwartz tatoué, gominé, prototype même du voyou latino visiblement programmé pour se forger une carrière de roi de la pègre après avoir regardé en boucle le Scarface de Brian De Palma. Du moins est-ce l'image que renvoie ce type finalement peu courageux, au bagout parfois hésitant, à la prestance caricaturale, lequel est fasciné par une mère (l'actrice irano-américaine Shohreh Aghdashloo dans le rôle d'Ella) qu'il veut rendre fière de lui. Et Dracula dans tout ça ? Et bien, comme l'indique l'affiche du film, c'est l'acteur Nicolas Cage qui l'incarne, teint blafard, dents acérées, dans un genre théâtral absolument réjouissant. Le maquillage outrancier, le verbe haut, l'appétit aiguisé, son interprète joue ici de la réputation d'acteur aux choix artistiques parfois minables dont il jouit et incarne un personnage mythique que l'on regrette finalement qu'il n'ait pas été mis sur un même plan d'égalité que Renfield. Les deux hommes cabotinent, comme le reste du casting, dans cette comédie horrifique qui ne lésine pas sur les effets-spéciaux gores et les scènes d'action survoltées. Renfield possède en outre une saveur kitch tout à fait respectable. Resserré sur quatre-vingt treize minutes seulement, le récit est sinon basique (désir d'émancipation pour Renfield et de pouvoir absolu pour Teddy Lobo et sa mère Ella), du moins très divertissant. Une jolie photographie (Mitchell Amundsen), un montage énergique (Mako Kamitsuna) même si l'on aurait aimé un surcroît de lisibilité lors des combats, une musique signée de Marco Beltrami et une direction artistique (Chris Craine) pleine de couleurs font de Renfield une sympathique comédie d'horreur que l'on conseillera à toute la famille, sans restriction d'âge...

 

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