Fraîchement débarquée
à Los Angeles, sœur Sara Jane Butler prêche la bonne parole dans
la rue, un accordéon entre les mains. C'est d'abord là qu'elle
rencontre pour la première fois Penny, une jeune femme issue d'une
riche famille qui lui fait don d'un billet de dix dollars. Plus tard,
Sara Jane et Penny se croiseront à nouveau devant la boutique d'un
vendeur de hot dogs. La première est invitée par la seconde à
venir s'installer chez elle aussi longtemps qu'elle restera en ville.
Sara Jane accepte et en contrepartie initie sa nouvelle amie aux
bonnes paroles qu'elle tente d'inculquer à des hommes et des femmes
qui ne pensent qu'à forniquer. Bien que les deux jeunes femmes
tentent de leur faire admettre que Dieu est amour et déteste le
sexe, rien n'y fait. C'est alors que Sara Jane initie cette fois-ci
Penny à la méthode qu'elle a l'habitude de mettre en pratique afin
de faire payer à celles et ceux (surtout les hommes en réalité)
qui ne veulent pas les écouter et pratiquent le sexe en dehors du
mariage. Une méthode radicale puisqu'elle consiste à tuer ces
individus qui recherchent avant tout le plaisir sexuel. Sara Jane et
sa nouvelle adepte se lancent donc dans des expéditions punitives,
piégeant des hommes en les invitant à venir passer la soirée chez
Penny où, après l'acte sexuel, au moment même où les mâles en
rut s’apprêtent à jouir, Sara Jane les assassine de plusieurs
coups de couteau...
Vu sous cet angle, ça a
l'air alléchant. Sauf que Evil Come Evil Go
fait partie de cette vague de films tournés dans les années
soixante-dix en pleine période hippie et pour dix francs si sous. Le
genre de pellicule crasseuse, au format 16mm possédant un grain si
grossier que l'on a l'impression, parfois, d'assister à une
projection de films de vacances tournés par un vieux pervers sous
acide. Sous acide, d'ailleurs, a semble-t-il été écrit ce résidu
de scénario qui sert un propos qui va à l'encontre même des
principes de ses deux héroïnes. Alors que Sara Jane (l'actrice Cleo
O'Hara) et Penny (Sandra Henderson) prêchent la bonne parole, on
constate ensuite combien les deux jeunes femmes sont capables de
donner de leur personne afin d'arriver à leurs fins.
En
effet, derrière un scénario d'une minceur désespérante, se cache
un soft-porn racoleur. Des scènes de sexe qui n'exciteront pas grand
monde. À part peut-être quelques rednecks dérangés du bulbe qui
en reluquant les deux héroïnes de cette bobine cafardeuse auront
l'impression eux-même de leur faire l'amour à travers leur écran
de télévision. Pas vraiment hard mais un peu plus poussé que le
téléfilm érotique que diffusait à une certaine époque notre
sixième chaîne nationale, le film de Walt Davis possède cette propriété
extraordinaire d'être plus ennuyeux encore qu'un séminaire sur la
culture des huîtres dans le bassin d'Arcachon. Et puisque je vous
tiens et que l'on parle d'huîtres, sachez que nos demoiselles ont la
fesse molle, la cuisse blafarde et la fève rougeoyante pourvue d'une
toison plus riche encore que le pelage d'un puli ! À croire
qu'elle y prennent en réalité du plaisir. Et là, on ne parle pas
des personnages mais des actrices elles-même.
Ce
que ça joue mal. Pourtant, on ne peut pas dire que le film soit
d'une exigence scénaristique extraordinaire. Bien au contraire,
c'est plat, sans relief, le film n'étant qu'une succession de scènes
de cul sans le moindre intérêt, et durant lesquelles les filles se
débattent mollement et les mecs ne bandent même pas ! Deux
meurtres. Deux tout petits meurtres dont les dégâts ressemblent
davantage à ceux perpétrés par le Fuad Ramsès du Blood
Feast
d'Herschell Gordon Lewis que des exactions du Maniac
de William Lustig. Comme une grande partie des films qui semblent
avoir été produits sous l'influence de drogues hallucinogènes dans
les années 60/70, Evil Come Evil Go
est une curiosité. Ce qui n'en fait pas moins l'une des pires
expériences en matière de cinéma. Sans aucun intérêt ni valeur
artistique. Poubelle !
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