Et pour cause :
l'homme est découvert découpé en morceaux dans le coffre de sa
voiture. De plus, sa maîtresse qui jusqu'à maintenant a été
moyennement coopérative est menacée par la présence d'un homme
habillé en motard. Lorsque la jeune femme téléphone à
l'inspecteur Sylvestri pour lui avouer qu'elle ne lui a pas tout dit,
le motard pénètre dans sa chambre afin de la faire avouer où elle
a caché un précieux document. Mais l'arrivée de la police sauve la
vie de la jeune femme qui s'empresse alors d'indiquer l'emplacement
d'une cache dans laquelle a été planquée une bande-magnétique
compromettante. En effet, on y entend de jeunes filles être les
victimes de prostitution enfantine.
Sylvestri met un point
d'honneur à résoudre cette enquête alors même que le tueur de la
jeune Sylvia et du détective continue à semer la mort sur sa route,
éliminant un à un les témoins gênants...
Le giallo est un genre
typiquement italien auquel des cinéastes venus d'autres contrées
ont également tenté de rendre hommage à l'image du couple de
cinéastes français Hélène Cattet et Bruno Forzani avec Amer
en 2009. Ici, on a bien à faire à œuvre italienne du milieu des
années soixante-dix. C'est au beau milieu de cette décennie que fut
produit le plus grand nombres de gialli avec, parmi certains d'entre
eux, quelques petites merveilles. La Lame Infernale se situe
elle-même à la frontière du meilleur et du moins bon. Pas un
chef-d’œuvre donc, mais pas non plus le pire de ce qui fut produit
alors. Enquête policière, meurtres sanglant et quelques plans de
nus font bon ménage dans ce récit qui plonge ses personnages dans
l'univers sordide de la pédophilie. Un sujet tabou qui n'est donc
pas l'apanage des années 2000 et que l'on osait déjà aborder à
l'époque. Le cinéma italien affrontait d'ailleurs assez facilement
ce difficile sujet en faisant interpréter à des adolescentes des
rôles de garces ou de victimes d'attouchements.
A dire vrai, plus qu'un
giallo, La Lame Infernale se situe plus dans un genre proche
de celui qui nous intéresse ici, le Poliziottesco. La thématique
étant surtout basée sur l'enquête policière sensiblement inspirée
par des faits-divers, avec vengeance à l'appui et manipulation
politiques menant souvent à une conclusion « stérile »
de l'enquête. Et en effet, derrière cette dernière, plutôt
rondement menée par Sylvestri (Claudio Cassenelli), on assiste à la
main-mise qu'ont les machines judiciaire et politique sur la police,
cette dernière ayant les mains nouées. La Lame Infernale est
donc également une critique féroce de la société italienne de
l'époque où déjà l'on surprotégeait les « élus »
et la grande bourgeoisie.
L’œuvre ne conserve
finalement du giallo que son tueur masqué et dénonce les
manipulations dont font les frais certains dirigeants ainsi que la
police. Le rythme est soutenu et l'ancien directeur de la
photographie signe ici un bon petit polar qui tient en haleine
jusqu'à la dernière minute.
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