Adaptation d'une nouvelle
de Stephen King, The Big Driver
(Détour Mortel,
à ne pas confondre avec la série de films d'horreur du même nom)
est un téléfilm et cela se voit dès les première secondes. Ce qui
peut nuire au récit qui en outre, débute comme une version qui se
voudrait angoissante d'un épisode de la célèbre série télévisée
Arabesque
avec l'actrice Angela Lansbury. C'est moche, esthétiquement dénué
de cachet visuel et le début de l'histoire est franchement pépère.
Et ne parlons même pas de la partition musicale synthétique
qu'aurait pu produire le groupe Tangerine Dream dans les années
2000. Une soupe indigeste, sans relief et surtout indigne de
l'écrivain qui sert donc une énième fois de source d'inspiration.
Moins fréquent sur le petit écran que dans les salles de cinéma,
il est donc important d'évaluer The Big Driver
à
sa juste valeur.
Les
moins patients mettront sans doute un terme à l'histoire dix ou
quinze minutes suivant l'entame quand les plus courageux, ou plus
simplement, les fans de l'auteur du Fléau,
de Simetierre
ou de La Tour Sombre
(on parle bien de la saga littéraire et non pas de la purge
cinématographique, hein?) iront jusqu'au bout... la meilleure option
à vrai dire. Car si étonnamment l'histoire se révèle des plus
linéaire et si les différentes étapes de son développement ne
souffrent d'aucun « twist »
exceptionnel,
les choses s'arrangent tout de même peu à peu au fil du récit.
Une
histoire qui démarre pratiquement dans une librairie où est conviée
d'offrir une conférence à ses fans, l'écrivaine Tess Thorne. Pour
s'y rendre, la jeune femme choisit de prendre sa voiture plutôt que
l'avion dont elle a une sainte horreur. Pour la remercier,
l'organisatrice Ramona Norville lui indique un chemin qui lui
permettra de gagner une heure de route tout en lui offrant
l'opportunité de passer à travers de jolis endroits. Une fois le
chèque de sa représentation en poche, Tess reprend la route et entre
les coordonnées GPS que lui a donné Ramona Norville. Si dans un premier
temps tout se déroule dans les meilleures conditions, des planches
cloutées installées au beau milieu d'un chemin provoquent un léger accident.
L'un des pneus de sa voiture éclate. Alors qu'une camionnette a
refusé de s'arrêter pour lui venir en aide, un individu prénommé
Lester s'arrête sur le bas côté et propose à Tess de changer le
pneu de sa voiture. La jeune femme accepte, mais alors que Lester, un
type gigantesque a commencé à remplacer la roue, celui-ci change
d'attitude et s'en prend à l'écrivaine. Violée et battue à
plusieurs reprises, Tess est ensuite transportée dans une forêt et
laissée pour morte dans une canalisation où se trouvent déjà le
corps de plusieurs femmes plus ou moins décomposés. Lorsque Tess
revient à elle, plutôt que d'avertir la police, elle choisit de se
faire justice elle-même...
Voilà
donc qu'à son tour Stephen King se lance dans le « Rape
& Revenge »,
sauf qu'ici, le thème abordé le sera de manière beaucoup légère
que dans la plupart des long-métrages souvent brutaux. Réalisé par
Mikael Salomon, cinéaste et directeur de la photographie d'origine
danoise, auteur notamment de la mini-série The
Andromeda Strain
en 2008 (remake télévisé du Mystère
Andromèdei de Robert
Wise, lui-même adaptation du roman de Michael Crichton), The
Big Driver
se bonifie avec le temps. On ne sait effectivement pas toujours si
l'héroïne perd la tête (elle communique notamment avec la voix de
son GPS!) et certaines séquences sont filmées de telle manière que
l'on a l'impression de vivre le fantasme de Tess plutôt que
l'accomplissement réel de son projet de vengeance. On a beau
réfléchir et précéder l'action à venir, The
Big Driver ne
réserve bizarrement que de rares surprises. Le récit se déroule
effectivement de manière fort classique à part quelques
intervention inutiles de l'un des personnages du Club
des Tricoteuses
qu'elle a imaginé mettre en scène dans ses romans. En fait, le
téléfilm repose surtout sur l'interprétation de l'actrice Maria
Bello qui incarne une Tess convaincante et sur une ambiance parfois
dérangeante (Tess traînée dans la forêt par son bourreau). On est
loin d'atteindre des sommets en matière d'effroi (musique insipide
et rythme parfois amorphe) mais les fans du King savent qu'ils ont
tout de même échappé à ce qui aurait pu être du niveau de
l'infâme Maximum Overdrive,
seul long-métrage réalisé par le maître de l'épouvante
« himself »...
Un honnête téléfilm, sans plus...
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