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vendredi 29 mars 2019

The Big Driver de Mikael Salomon (2014) - ★★★★★★☆☆☆☆



Adaptation d'une nouvelle de Stephen King, The Big Driver (Détour Mortel, à ne pas confondre avec la série de films d'horreur du même nom) est un téléfilm et cela se voit dès les première secondes. Ce qui peut nuire au récit qui en outre, débute comme une version qui se voudrait angoissante d'un épisode de la célèbre série télévisée Arabesque avec l'actrice Angela Lansbury. C'est moche, esthétiquement dénué de cachet visuel et le début de l'histoire est franchement pépère. Et ne parlons même pas de la partition musicale synthétique qu'aurait pu produire le groupe Tangerine Dream dans les années 2000. Une soupe indigeste, sans relief et surtout indigne de l'écrivain qui sert donc une énième fois de source d'inspiration. Moins fréquent sur le petit écran que dans les salles de cinéma, il est donc important d'évaluer The Big Driver à sa juste valeur.
Les moins patients mettront sans doute un terme à l'histoire dix ou quinze minutes suivant l'entame quand les plus courageux, ou plus simplement, les fans de l'auteur du Fléau, de Simetierre ou de La Tour Sombre (on parle bien de la saga littéraire et non pas de la purge cinématographique, hein?) iront jusqu'au bout... la meilleure option à vrai dire. Car si étonnamment l'histoire se révèle des plus linéaire et si les différentes étapes de son développement ne souffrent d'aucun « twist » exceptionnel, les choses s'arrangent tout de même peu à peu au fil du récit.

Une histoire qui démarre pratiquement dans une librairie où est conviée d'offrir une conférence à ses fans, l'écrivaine Tess Thorne. Pour s'y rendre, la jeune femme choisit de prendre sa voiture plutôt que l'avion dont elle a une sainte horreur. Pour la remercier, l'organisatrice Ramona Norville lui indique un chemin qui lui permettra de gagner une heure de route tout en lui offrant l'opportunité de passer à travers de jolis endroits. Une fois le chèque de sa représentation en poche, Tess reprend la route et entre les coordonnées GPS que lui a donné Ramona Norville. Si dans un premier temps tout se déroule dans les meilleures conditions, des planches cloutées installées au beau milieu d'un chemin provoquent un léger accident. L'un des pneus de sa voiture éclate. Alors qu'une camionnette a refusé de s'arrêter pour lui venir en aide, un individu prénommé Lester s'arrête sur le bas côté et propose à Tess de changer le pneu de sa voiture. La jeune femme accepte, mais alors que Lester, un type gigantesque a commencé à remplacer la roue, celui-ci change d'attitude et s'en prend à l'écrivaine. Violée et battue à plusieurs reprises, Tess est ensuite transportée dans une forêt et laissée pour morte dans une canalisation où se trouvent déjà le corps de plusieurs femmes plus ou moins décomposés. Lorsque Tess revient à elle, plutôt que d'avertir la police, elle choisit de se faire justice elle-même...

Voilà donc qu'à son tour Stephen King se lance dans le « Rape & Revenge », sauf qu'ici, le thème abordé le sera de manière beaucoup légère que dans la plupart des long-métrages souvent brutaux. Réalisé par Mikael Salomon, cinéaste et directeur de la photographie d'origine danoise, auteur notamment de la mini-série The Andromeda Strain en 2008 (remake télévisé du Mystère Andromèdei de Robert Wise, lui-même adaptation du roman de Michael Crichton), The Big Driver se bonifie avec le temps. On ne sait effectivement pas toujours si l'héroïne perd la tête (elle communique notamment avec la voix de son GPS!) et certaines séquences sont filmées de telle manière que l'on a l'impression de vivre le fantasme de Tess plutôt que l'accomplissement réel de son projet de vengeance. On a beau réfléchir et précéder l'action à venir, The Big Driver ne réserve bizarrement que de rares surprises. Le récit se déroule effectivement de manière fort classique à part quelques intervention inutiles de l'un des personnages du Club des Tricoteuses qu'elle a imaginé mettre en scène dans ses romans. En fait, le téléfilm repose surtout sur l'interprétation de l'actrice Maria Bello qui incarne une Tess convaincante et sur une ambiance parfois dérangeante (Tess traînée dans la forêt par son bourreau). On est loin d'atteindre des sommets en matière d'effroi (musique insipide et rythme parfois amorphe) mais les fans du King savent qu'ils ont tout de même échappé à ce qui aurait pu être du niveau de l'infâme Maximum Overdrive, seul long-métrage réalisé par le maître de l'épouvante « himself »... Un honnête téléfilm, sans plus...

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