Trois des principaux
donateurs de la Fondation Van Traylen ont trouvé la mort durant les
derniers mois. Le premier s'est écrasé en bas d'une falaise à bord
de son véhicule, le second est tombé du haut d'une fenêtre, quant
au dernier, on l'a retrouvé dans son salon, une balle logée dans la
tête. Pour la police, l'affaire a été classée comme suicide. Mais
alors qu'un bus chargé de trente orphelins de la Fondation Van
Traylen et de trois autres donateurs est victime d'un curieux
accident, le Colonel Bingham décide de mener une enquête. Pour
cela, il va s'adjoindre les services du chercheur Sir Mark Ashley,
lequel a accepté de venir également en aide au psychiatre Haynes
qui tente d'aider la jeune Mary Valley qui demeure traumatisée par
l'accident qui a coûté la vie au chauffeur de bus.
Christopher Lee et Peter Cushing, deux des plus grands
acteurs britanniques de l'époque de la Hammer (célèbre société
de production britannique fondée par William Hinds et Enrique
Carreras en 1934 et spécialisée dans le fantastique et l'épouvante,
surtout connue pour avoir produit une légions de longs-métrages
dans les années 50 et 60) se retrouvent devant la caméra du
cinéaste Peter Sasdy qui avait, avant cela, réalisé entre autres
longs-métrages, Une Messe Pour Dracula et La
Fille de Jack l’Éventreur. Nothing but the Night,
simple œuvre policière ? Pas vraiment, puisque le cinéaste y
déroule une intrigue savamment orchestrée par un duo qu'il faut, au
départ, suivre dans la langue de Shakespeare. Élément essentiel si
l'on veut véritablement s'imprégner de l'ambiance si particulière
d'une œuvre que l'on rapprochera aisément de ce qui fut (Le
Village des Damnés,
Les Innocents)
et sera par la suite (The Other,
La Malédiction)
au cœur d'une intrigue mettant en scène des enfants diaboliques.
Tiens,
Christopher Lee justement. Celui qui retrouva la même année le
cinéaste Robin Hardy qui réalisa le film culte The
Wicker Man
dont certains éléments le rapprochent aisément de Nothing
but the Night.
Presque rien ne laisse présager d'une conclusion fantastique alors
que l'intrigue dissémine des éléments permettant de troubler notre
perception et ainsi nous aiguiller sur de mauvaises voies (les
meurtres assimilés à l’appât de gain, ou bien la mère de Mary
Valley, suspecte idéale et un peu trop facile pour que l'on y croit
vraiment).
Nothing but the
Night développe
une idée pas toute neuve en l'employant de manière, par contre,
tout à fait originale. Le thème de l'immortalité demeurant
effectivement le but à atteindre pour des individus en fin de course
(comprendre engoncés dans des carcasses vieillissantes) et se
servant de jeunes orphelins pour conserver la part la plus importante
de leur personne. Et ce de manière donc fort singulière puisque il
s'agit surtout ici, de perpétrer la mémoire ancestrale des
donateurs de la Fondation Van Traylen. Nothing
but the Night n'use
pratiquement d'aucun artifice visuel, l'oeuvre s'articulant surtout
autour de l'enquête de l'excellent Christopher Lee. Le film de Peter
Sasdy est une belle réussite. Une œuvre étonnante développée de
manière peu courante, et dans un cadre qui demeure toujours aussi
prégnant et vertigineux.
Nothing but the
Night ne
connaîtra malheureusement pas de sortie française à l'époque. Un
film qui d'ailleurs, ne rencontra pas aux États-Unis le succès
qu'il méritait...
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