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jeudi 21 février 2019

Nothing but the Night de Peter Sasdy (1973) - ★★★★★★★☆☆☆



Trois des principaux donateurs de la Fondation Van Traylen ont trouvé la mort durant les derniers mois. Le premier s'est écrasé en bas d'une falaise à bord de son véhicule, le second est tombé du haut d'une fenêtre, quant au dernier, on l'a retrouvé dans son salon, une balle logée dans la tête. Pour la police, l'affaire a été classée comme suicide. Mais alors qu'un bus chargé de trente orphelins de la Fondation Van Traylen et de trois autres donateurs est victime d'un curieux accident, le Colonel Bingham décide de mener une enquête. Pour cela, il va s'adjoindre les services du chercheur Sir Mark Ashley, lequel a accepté de venir également en aide au psychiatre Haynes qui tente d'aider la jeune Mary Valley qui demeure traumatisée par l'accident qui a coûté la vie au chauffeur de bus.

Christopher Lee et Peter Cushing, deux des plus grands acteurs britanniques de l'époque de la Hammer (célèbre société de production britannique fondée par William Hinds et Enrique Carreras en 1934 et spécialisée dans le fantastique et l'épouvante, surtout connue pour avoir produit une légions de longs-métrages dans les années 50 et 60) se retrouvent devant la caméra du cinéaste Peter Sasdy qui avait, avant cela, réalisé entre autres longs-métrages, Une Messe Pour Dracula et La Fille de Jack l’Éventreur. Nothing but the Night, simple œuvre policière ? Pas vraiment, puisque le cinéaste y déroule une intrigue savamment orchestrée par un duo qu'il faut, au départ, suivre dans la langue de Shakespeare. Élément essentiel si l'on veut véritablement s'imprégner de l'ambiance si particulière d'une œuvre que l'on rapprochera aisément de ce qui fut (Le Village des Damnés, Les Innocents) et sera par la suite (The Other, La Malédiction) au cœur d'une intrigue mettant en scène des enfants diaboliques.

Tiens, Christopher Lee justement. Celui qui retrouva la même année le cinéaste Robin Hardy qui réalisa le film culte The Wicker Man dont certains éléments le rapprochent aisément de Nothing but the Night. Presque rien ne laisse présager d'une conclusion fantastique alors que l'intrigue dissémine des éléments permettant de troubler notre perception et ainsi nous aiguiller sur de mauvaises voies (les meurtres assimilés à l’appât de gain, ou bien la mère de Mary Valley, suspecte idéale et un peu trop facile pour que l'on y croit vraiment).

Nothing but the Night développe une idée pas toute neuve en l'employant de manière, par contre, tout à fait originale. Le thème de l'immortalité demeurant effectivement le but à atteindre pour des individus en fin de course (comprendre engoncés dans des carcasses vieillissantes) et se servant de jeunes orphelins pour conserver la part la plus importante de leur personne. Et ce de manière donc fort singulière puisque il s'agit surtout ici, de perpétrer la mémoire ancestrale des donateurs de la Fondation Van Traylen. Nothing but the Night n'use pratiquement d'aucun artifice visuel, l'oeuvre s'articulant surtout autour de l'enquête de l'excellent Christopher Lee. Le film de Peter Sasdy est une belle réussite. Une œuvre étonnante développée de manière peu courante, et dans un cadre qui demeure toujours aussi prégnant et vertigineux.
Nothing but the Night ne connaîtra malheureusement pas de sortie française à l'époque. Un film qui d'ailleurs, ne rencontra pas aux États-Unis le succès qu'il méritait...

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