Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 30 décembre 2018

Aterrados de Demián Rugna (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



A l'attention de toutes celles et ceux qui en ont marre des revenants made in United States of America, Prenez l'avion et dirigez vous vers l'Amérique du sud, tout en bas, dans ce pays coincé entre le Chili, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay que l'on nomme Argentine. C'est là-bas, dans ce pays très lointain, où l'on trouve sans doute les meilleurs empanadas, le provoleta, et les berenjenas rellenas que le cinéaste argentin Demián Rugna a réalisé son troisième long-métrage après The Last Gateway en 2007 et No Sabés con quién estás Hablando il y a deux ans en arrière. Son dernier s'intitule Aterrados (qui en espagnol signifie à fort propos terrifié) et tourne autour de curieux événements se produisant depuis quelques temps dans un quartier de Gran Buenos Aires. C'est là-bas que vivent en effet plusieurs individus qui tous vont être confrontés à des situations qui sortent de l'ordinaire. Tout commence avec un certain Brunetti dont l'épouse à été retrouvée pataugeant littéralement dans son propre sang, dans la baignoire de leur salle de bain. Inculpé de meurtre, son mari se retrouve au poste de police où interrogé par Albreck, Rosentock et Jano ces derniers lui font remarquer qu'un cas similaire eut lieu aux États-Unis en 1998. Brunetti, alors, raconte son histoire, et évoque son voisin et ami Walter Carabajal, lequel a entreprit, selon ses propos, des rénovations. Un homme qui plusieurs jours auparavant a tenté de contacter le docteur Albreck afin d'évoquer avec elle d'étranges événements se produisant chez lui. Le quartier où vivent Brunetti et Carabajal semble avoir été investit par des forces obscures et touchent d'autres familles que la leur. A commencer par la mère d'un enfant récemment décédé à la suite d'un accident de la route, qui quatre jours après avoir été enterré, est revenu par ses propres moyens dans leur maison. Convaincus qu'il se déroule de drôles de choses, Albreck, Rosentock et Jano décident de passer une nuit entre les trois demeures, se partageant les tâches en compagnie d'un inspecteur afin de dénouer ces curieuses affaires qui semblent être mêlées à un événement commun...

Alors là ! S'il y a bien une chose dont j'étais loin de me douter, c'était que j'allais passer un si agréable moment devant ce Aterrados a priori anecdotique. Non pas que ses origines argentines m'aient fait douter de sa valeur intrinsèque, mais le genre est si encombré et certains cinéastes depuis des décennies semblent avoir déjà tout dit sur le sujet qu'un film où règne la présence de fantômes, esprits, goules, appelez-les comme vous voudrez m'a d'abord fait douter du bien fondé de cette démarche manquant à la base, d'originalité. Et pourtant, ce qui différencie Aterrados de ses dizaines, de ses centaines de concurrents, c'est son approche originale et quelques aspects de l'intrigue qui viendront renforcer l'angoissant propos. Tout d'abord, Demián Rugna ne raconte pas l'histoire d'une famille unique victime de poltergeists ou de toute autre manifestation surnaturelle. Ici, les mauvais esprits ont la faculté de se promener de maison en maison, ce qui ne met donc personne à l'abri de leurs attaques, les frontière d'une seule et même demeure n'étant donc plus efficientes.

Mais sans doute, l'idée la plus remarquable qui fait de cet Aterrados une bande horrifique supérieure à bon nombre de ses concurrentes, c'est d'avoir choisi un personnage principal au cœur fragile et particulièrement effrayé à l'idée d'être plongé dans un univers surnaturel terrifiant. Une manière assez originale pour que le spectateur s'identifie naturellement à ce personnage totalement dépassé. De plus, en prenant l'option de séparer chacun des membres de l'équipe de chercheurs en paranormal, Demián Rugna crée un climat de solitude et donc d'insécurité qui décuple très largement le sentiment de danger. Souvent filmées de nuit, les séquences fantastiques se révèlent souvent terrifiantes (d'où le titre du film). Un film que l'on se doit d'avoir vu dans le noir, le soir ou au beau milieu de la nuit. Demián Rugna semble avoir particulièrement bien digéré les classiques du genre puisque entre les bruits de pas, les coups portés contre les murs, les refuges de l'entité sous les lits et dans les placards, et les différentes apparitions de celle-ci (n'oublions pas non plus la réapparition du gamin décédé quatre jours auparavant), le cinéaste argentin a su apporter un sang nouveau tout en puisant très largement dans le mythe du fantôme. En employant un rythme étonnamment lent, Demián Rugna parvient cependant à apporter la part de frissons auxquels les amateurs du genres pouvaient prétendre. Une belle réussite...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...