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dimanche 28 octobre 2018

TROMA : Poultrygeist de Lloyd Kaufman (2006) - ★★★★★★★★☆☆



Soixante ans au compteur, et des dizaines de films à son actif, Lloyd Kaufman en a encore sous la chaussure en cette année 2006. Vingt-deux ans après les premières aventures de Toxie et deux décennies après la sortie de premier Class of Nuke'Em High, le sexagénaire ne semble pas s'être assagi. Bien au contraire, il repousse avec Poultrygeist: Night of the Chicken Dead les limites du (non)raisonnable en réalisant ce qui demeurera comme l'une de ses meilleures créations. En tout cas, l'une des plus subversives et dégoulinantes. Critique crades et sanguinolente d'une Amérique marchant sur les terres d'indiens dont ils ont massacré nombre d'individus par le passé, le film de Lloyd Kaufman cogne dans le tas et n'hésite pas un seul instant à s'en prendre à certaines grandes identités de la nation qui l'a vu naître le 30 décembre 1945. Mac Donald en première ligne... auteur d'une trentaine de longs-métrages parmi lesquels quelques fleurons du gore et du mauvais goût dont Poultrygeist: Night of the Chicken Dead se révèle l'exemple le plus outrancier. Première chose à savoir : même si le titre laisse envisager un mix parodique entre le Poltergeist de Tobe Hooper et Steven Spielberg et le Night of the Living Dead de George A. Romero, le film de Lloyd Kaufman n'entretient que de vagues rapports avec le second et pas un seul avec le premier. Pas d'esprits frappeurs donc, mais des manifestants plantés devant un restaurant d'une chaîne de fast-food érigé depuis peu sur un cimetière indien (dont on n'a pas trouvé mieux que de jeter les restes dans de grandes bennes à ordures). Des manifestants qui vont bientôt connaître un sort peu enviable après avoir ingurgité des plats servis dans le dit restaurant. Possédés par un démon indien, ils vont tour à tour se transformer en zombies-poulets et s'en prendre à Arbie, Wendy ainsi qu'aux employés de American Chiken Bunker. A l'intérieur, c'est le chaos. Alors que certains font la queue devant les toilettes, pris d'horribles crampes d'estomacs, d'autres ont déjà subit d'affreuses transformations et s'attaquent à nos deux héros et leurs compagnons d'infortune. Aidés de Humus, une cuisinière musulmane vêtue d'une burqa, Arbie et Wendy décident de tenir un siège et de combattre la horde de zombies-poulets avant qu'ils ne s'en prennent au reste du pays...

Dans sa catégorie, Poultrygeist: Night of the Chicken Dead n'est rien moins qu'un chef-d’œuvre. L'aboutissement d'une œuvre consacrée à la débauche dans tous ses aspects. Sexualité débridée, hémoglobine déversée par containers, exutoire sociologique, Lloyd Kaufman signe presque un testament qu'il sera bien difficile de modifier, d'arranger, d'améliorer tant le cinéaste semble avoir mis tout ce qu'il a dans les tripes, de talent et de budget dans son film. Une comédie musicale horrifique jamais effrayante mais incroyablement gore. Lloyd Kaufman (aidé de son épouse) et Michael Herz mettent leurs billes en jeu. 500 000 milles dollars. Un petit budget pour un résultat, à l'écran, fort honorable, qui s'explique sans doute par la participation de volontaires du monde entier après que des annonces aient été transmises sur Internet afin de trouver des figurants acceptant de participer au tournage. Quant aux effets-spéciaux, si Lloyd Kaufman a pu se permettre de tourner autant de séquences gore, c'est sans doute grâce à la générosité de plusieurs studios d'effets-spéciaux qui lui ont offert gracieusement des masques ainsi que divers accessoires. D'où un film absolument vertigineux en matière d'hémoglobine. Parfois vraiment dégueu, Poultrygeist: Night of the Chicken Dead n'est pas avare en la matière et nombreuses sont les séquences durant lesquelles membres arrachés, éventrations, explosions et autres joyeusetés encore moins ragoutantes font le bonheur des amateurs du genre. Un feu d'artifices pratiquement ininterrompu. Totalement jubilatoire !!!

Une œuvre typique de l'univers Troma même si à aucun moment, contrairement à bon nombre d'autres longs-métrages de la célèbre firme, n'est faite la moindre référence envers tel ou tel long-métrage. Tout juste le héros arbore-t-il un tee-shirt sur lequel on peut vaguement identifier Toxie. Les plus attentifs seront peut-être étonnés de retrouver l'une des cascades de Sgt. Kabukiman NYPD et que le cinéaste s'amuse à réemployer sur chacun de ses films en forme de running gag. Tout fan de l'univers Troma se doit de voir au moins une fois Poultrygeist: Night of the Chicken Dead. Quant aux néophytes, s'ils ne doivent en découvrir qu'un seul, autant qu'il s'agisse de celui-là...

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