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vendredi 2 août 2013

Cinéma de l'étrange: Begotten de E. Elias Merhige (1991)



Discuter au sujet de Begotten s'avère une tâche délicate. Toute tentative apparaîtra comme prétentieuse aux yeux de ceux qui auront abhorré cette très curieuse pellicule. Difficile également d'en résumer le contenu scénaristique tant l'image, l'absence de dialogues et de repères font de cette œuvre un objet filmique unique en son genre. Tout juste pourra-t-on le comparer au Eraserhead de David Lynch qui lui est tout de même supérieur à tous points de vue.

Dans une maison délabrée isolée au fond des bois, Dieu est en train de mourir. S'automutilant à l'aide d'un rasoir et agité de soubresauts obscènes, il meurt dans un flot de sang et une purée de viscères d'où naît une femme superbe qui caresse le sexe de son géniteur. Jaillit alors la semence de ce dernier, et que sa progéniture s'empresse de recueillir et d'enfouir entre ses cuisses.

Cette entrée en la matière a de quoi mettre mal à l'aise. La bande-son et l'image crasseuse, granuleuse et saturée y participant grandement. Viscéralement écœurante, la naissance nécrophilique à laquelle ils sont témoins pousse un peu plus les spectateurs à prolonger l'éprouvante séance de torture visuelle à laquelle ils sont conviés. La nausée s'installe, et ce ne sont pas les chants de cigales et la douce mélodie qui arrive ensuite qui inverseront les effets maléfiques de cette bande underground. Alors on hésite : Doit-on se forcer à tenir l'heure supplémentaire qui va suivre ou bien doit-on abandonner tout de suite avant de tourner de l’œil ? C'est au moment même où la question se pose que le décor change et que l'on est invités à l'extérieur de la maison délabrée. Un lit de terre d'où semble naître un individu de taille adulte. Un terrain qui ressemble davantage à un charnier autour duquel traîne des pieds, une bande d'humanoïdes décharnés.

Ce Fils de la Terre va alors subir toute une série de tortures physique desquelles vont jaillir les quatre éléments fondamentaux : D'abord extrait d'une terre fertile, il est ensuite brûlé sur un bûcher, et donne naissance au feu. Brutalisé, il reçoit, ainsi que ses tortionnaires, la pluie. Cette même pluie qui forme de petite mares et sans doute plus tard, de vastes mers et océans. Et pour finir, il se traîne entre les sillons nés de vents violents. Ainsi naissent la terre, le feu, l'eau et l'air.

C'est à un véritable chemin de croix liant le Fils de la Terre à des tortionnaires par un long cordon ombilical que l'on assiste donc. Une séance éprouvante parfois visuellement indéfinissable. Le message paraît clair. Et même si l'on peut supposer être dans l'erreur, surtout si l'on n'a pas lu le moindre synopsis auparavant, certains détails ne trompent pas quand au contenu de ce Begotten vraiment particulier.

Premier volet d'une trilogie poursuivie quinze ans plus tard avec Din of Celestial Bird, le second volet, Begotten fait référence à la naissance du monde ainsi qu'à celle de la vie. Le générique de fin aide grandement à situer les personnages. En effet, à part quelques effets sonores, le film reste muet du début à la fin. Pas un seul dialogue. Tout est dans le visuel. Et même si celui-ci est rendu difficile par des effets de surexposition et par un grain des plus grossier, on parvient tout de même à reconstituer ce puzzle macabre mis en scène par E. Elias Merhige.

Begotten est donc une œuvre forte, originale, déconcertante et maladive qu'il faut avoir vu au moins une fois...

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