The Undertaker,
aussi connu sous le titre Death Merchant (du
moins dans son pays d'origine) n'est pas qu'un petit slasher sans
envergure (ce qu'il semble être au premier abord, et ce qu'il
demeurera peut-être en définitive). Non, The Undertaker est
avant toute autre chose le film testament d'un acteur qui aura passé
une grande partie de sa vie à trimballer son incroyable gueule dans
toute une série de longs-métrages, et non des moindre :
l'agent du personnel dans Taxi Driver,
l'usurier Gazzo dans Rocky 1
et 2,
Spider dans Le Convoi de la Peur,
ou encore un patrouilleur dans Cruising.
Des dizaines de petits rôles jusqu'à ce que lui soit offert
l'opportunité d'interpréter le rôle de sa vie en 1980. celui de
Frank Zito dans le classique de l'horreur Maniac
de William Lustig à l'écriture du scénario duquel participa Joe
Spinell lui-même. Une œuvre qui bouleversa tant son existence que
certains considérèrent que sa mort qui survint le 13 janvier 1989
ne fut que la conclusion tragique d'une vie marquée à jamais par
les démons de l'un des boogeyman les plus terrifiants de l'histoire
du cinéma. The Undertaker,
lui, n'aura sans doute jamais les faveurs du public. Du moins, pas
celles de ceux qui n'ont jamais vu Maniac
et ignorent jusqu'à l'existence de Joe Spinell. Seuls les très
grands fans du bonhomme pourront s'exprimer de manière positive sur
ce projet qui, reconnaissons-le, est assez bancal. Alors qu'il s'agit
du tout dernier long-métrage interprété par l'acteur, le film est
demeuré très longtemps invisible. Joe Spinell conservait auprès de
lui l'unique copie du film et ce, jusqu'à son décès survenu à la
mi-janvier de l'année 1989 donc. Malgré la disparition de l'acteur,
les seules copies qui seront distribuées sous le manteau (comme il
était coutume de dire à l'époque) furent des bootleg d'assez
médiocre qualité. Il faudra patienter jusqu'en 2010 pour trouver
une copie officielle de The Undertaker concoctée
par Code Red,
mais
malheureusement amputée de plusieurs scènes. Six ans plus tard,
c'est Vinegar
Syndrome
(un éditeur spécialisé dans la préservation et l'édition de
films cultes) qui propose le film cette fois-ci accompagné des
scènes qui furent supprimées de la version proposée par l'éditeur
Code Red.
Une
petite ville américaine est en proie aux exactions d'un tueur fou
qui tue hommes et femmes et laisse derrière lui de troublants
indices. L'une des victimes et en effet retrouvée éventrée, les
intestins couverts de liquide séminal. Les corps sont confiés aux
bons soins de Roscoe, le croque-mort de la ville, et que son neveu
Nicholas soupçonne d'être l'homme derrière lequel se cache le
meurtrier. Des soupçons éveillés par les étranges conversations
qu'entretient Roscoe avec les corps dont il a la responsabilité et
dont Nicholas a été le témoin. Très inquiet, le jeune garçon se
confie à Pam, l'un de ses professeurs qui justement vient de donner
un cours sur la nécrophilie. Alors qu'elle pense que Nicholas tente
de la séduire, Pam ne tient pas compte des paroles du garçon
jusqu'au jour où celui-ci disparaît à son tour. Dès lors, la
jeune femme enquête et découvre à son tour que le croque-mort est
peut-être celui que la police recherche...
Franco
De Stefanino n'étant pas William Lustig, The
Undertaker se
révèle beaucoup moins intéressant et réussi que Maniac
dont il s'avère pourtant que le cinéaste a tenté d'y rendre
hommage. Pour s'en convaincre, il suffira juste de tenir jusqu'au
bout (si vous y parvenez), lors de l'acte final en forme de clin
d’œil au classique de William Lustig. Joe Spinell, sans réellement
reprendre le rôle qui l'a fait entrer dans la légende, reprend
certaines mimiques de Frank Zito sans jamais véritablement retrouver
la force du personnage qu'il interprétait huit ans plus tôt. La
direction d'acteurs étant catastrophique, dans les mains d'un autre
(Lustig?), The Undertaker aurait
sans doute eu plus de gueule
qu'il n'en a en définitive. Sans la présence de Joe Spinell
justement, le film de Franco De Stefanino serait très certainement
tombé dans l'oubli. Plus ou moins sanglants, les meurtres ménagent
quelques effets parfois sympathiques, telle l'énucléation ou le pic
enfoncé à l'arrière du cou et ressortant par la gorge. On demeure
tout de même très loin des scènes ultra gore de Maniac.
Autre point de vue permettant de revoir à la baisse le niveau de
qualité de The Undertaker :
la bande originale composée par Eric Johnson. Alors que celle de Jay
Chattaway participait grandement à l'ambiance morbide de Maniac,
celle d'Eric Johnson élève l'oeuvre de Franco De Stefanino au rang
de petit téléfilm sans envergure. Autant dire qu'après
l'excellente surprise de découvrir que The
Undertaker avait
été proposé en VOSTFR par la fine équipe de TheRealTeam@TaMère,
la déconvenue est totale lors du visionnage. Joe Spinell en mode
« tueur »
ne sera donc jamais que le célèbre Frank Zito, lequel hante sans
doute encore les nuits de ceux qui ont découvert ses exactions il y
a plus de trente ans...
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