Alors qu'Umberto Lenzi a
tourné son tout premier long-métrage consacré aux cannibales deux
ans plus tôt avec Il paese del
sesso selvaggio et a signé le plutôt médiocre Sette
orchidee macchiate di rosso
(un giallo pourtant assez connu, genre qui connu un grand succès en
Italie dans les années 60-70), il revient en 1974 avec Spasmo.
Si le titre parle forcément aux amateurs du genre, le film est
cependant assez différent de ce que l'on a l'habitude de voir dans
le genre. Véritablement porté par une charge psychologique, il
dispose d'un scénario alambiqué qui perd parfois les spectateurs
dans une accumulation de scènes en théorie construites de manières
à produire un suspens constant mais qui, malheureusement, est
désamorcé par un trop grand nombre d'incohérences.
Christian
et sa petite amie découvrent le corps d'une jeune femme allongé sur
le sable d'une plage alors même que plus tôt, un mannequin a été
retrouvé pendue près de ruines. Mais à la grande surprise de
Christian, la jeune femme n'est pas morte. Prenant assez rapidement
la fuite, la jeune femme laisse derrière elle un flacon portant le
nom de Tucania.
S'agissant du même nom que celui que porte un bateau, il s'y rend en
compagnie de sa petite amie et retrouve Barbara, la jeune femme de la
plage qui cette fois-ci est en compagnie de son Alex. Elle et
Christian décident de partir ensemble, abandonnant chacun leur
compagnon et prennent la route jusqu'à l'hôtel où a réservé une
chambre Barbara. Alors que le couple nouvellement formé
s'apprête à faire l'amour, la jeune femme demande à Christian de
bien vouloir se raser avant. C'est alors qu'il est enfermé dans la
salle de bain que Christian reçoit la visite d'un homme qui tente de
le tuer. Prenant le dessus sur son agresseur, il le laisse pour
mort...
Voici
donc le pitch de départ d'une œuvre qui contrairement à beaucoup
de gialli demeure très avare en matière d'érotisme. Alors
qu'Umberto Lenzi avait au départ choisi de ne pas montrer les
meurtres afin de préserver le mystère jusqu'au bout, les producteur
américains, inquiets à l'idée que le public puisse être perdu
dans un récit confus décida que l'oeuvre devait au contraire
bénéficier de ces scènes manquantes. D'après certains
témoignages, le cinéaste George Romero, auteur des classiques Night
of the Living-Dead et Zombie
aurait été embauché pour tourner lui-même ces scènes
supplémentaires.
Umberto
Lenzi peut se vanter d'avoir au générique le compositeur italien
Ennio Morricone car sa musique à elle seule donne un sens à son
œuvre. Spasmo
est confus, irréaliste et parfois même complétement tordu. C'est
sans doute ce qui fait l'originalité de ce film mais on peut ne pas
apprécier son aspect brouillon qui mine une bonne partie de son
intrigue. Relativement bien interprété, le film pêche
malheureusement par un doublage français catastrophique. Il demeure
donc une évidence que le film devrait être découvert dans sa
langue d'origine, l'italien. Spasmo
tient surtout pour son final assez étonnant que nous ne révélerons
bien entendu pas ici. Une curiosité...
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