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mardi 13 septembre 2016

Répliques Cultes : Jean-Pierre Marielle


Les Grands Ducs (1996) : on l'aime en vieil acteur ringard sur le retour, exigeant à l'extrême qui pète littéralement les plombs sur scène quand l'envie lui prend. Monsieur ne veut pas se séparer de son éternelle moustache lorsqu'il s'agit d'endosser le costume d'un personnage féminin :
"Au théâtre, c'est sur ses silences qu'on juge un acteur."
"Voiture ritale, tête de faux-derche, attitude lèche-cul : c'est le metteur en scène"

Coup de Torchon (1981) : une comédie pas drôle du tout. Noire, cynique, peuplée de personnages imbuvables, adaptée du roman de Jim Thompson 1275 âmes. Une galerie de portraits peu ragoutante, entre un Guy Marchand égal à lui-même et un duo frère-soeur incestueux magistralement interprété par Stéphane Audran et Eddy Mitchell. Un vrai grand film culte à la française.
"Oui, mais Lucien, est-ce que savoir rien foutre, ça suffit comme but dans la vie ?... Est-ce que ça suffit à vous excuser ?"

Comment réussir quand on est con et pleurnichard (1974) : Le dialoguiste Michel Audiard à la mise en scène et le duo Jean Carmet/ Jean-Pierre Marielle en tête d'affiche. On le sait, Audiard a toujours été meilleur pour ses répliques pour ses scénarios et ses mises en scène. Le film n'est pas mauvais mais au regard de bon nombre d'oeuvres de l'époque, le tout est un peu faible, et ce, malgré la présence des deux immenses acteurs que sont Carmet et Marielle. Rests quelques jolies formules littéraires.
"Qu'il s'agisse de rasoirs, de clés de voiture ou de femmes, j'ai tout en double"

Calmos (1976) : ici, le choix est parfois embarrassant, mais on a la certitude d'avoir l'embarras du choix. Ce Blier est énorme. Comme le seront Buffet Froid, Préparez vos Mouchoirs ou Tenue de Soirée, pour ne citer qu'eux. Le fil spirituel d'Audiard , c'est lui. On peut piocher un peu partout dans cette œuvre pondue en pleine période MLF, mais parce que justement, Blier s'attaque à la corde sensible féministe, la réplique que l'on a tout d'abord envie re retenir est celle-ci :
pour bien nous remettre dans le contexte, rappelons que Marielle vient de quitter en coup de vent le cabinet dans lequel il officie en tant que Gynécologue. Lassé de voir et ausculter à longueur de journées vulves, urètres, et autres clitoris, on le retrouve en pleine rue, accosté par une femme lui demandant où se situe la Rue Gustave Flaubert. Et lui de répondre :
-"Qu'est-ce que vous allez y foutre rue Gustave Flaubert ?"
-"ça ne vous regarde pas Monsieur..."
-"ALORS M'EMMERDEZ PAS, c'est tout ce que je vous demande !"
-"Vous pourriez être aimable..."
-"ET EN QUEL HONNEUR ?


Les Galettes de Pont-Aven: Joël Séria réalise une œuvre libre, décomplexée, hyper-sexuée (que certains jugeront certainement dénuée de tous sentiments). Un film, LE film emblématique, couronnant un Marielle jubilatoire. Quittant tout pour les superbes fesses de la non moins jolie Jeanne Goupil, dans le rôle de Marie. Un film qui émoustille par sa grande liberté de ton et un Marielle au sommet de son art.
"Je renais, oh nom de Dieu de bordel de merde!"

Tenue de Soirée ((1986) : Blier, encore, pour son fameux « Putain de film » ! Marielle en bourgeois, marié à une épouse que ne jugerons sur pièce de... sinistre, préfère l'amour à plusieurs. De retour chez eux après une soirée habillée, sa femme et lui prennent en flagrant délit d’effraction le trio Miou-Miou, Depardieu et Blanc. Mais comme Blier a toujours injecté à ses œuvres une forte dose d'excentricité et de surréalisme, plutôt que d'avertir les flics, Marielle propose tout en finesse...
"Je veux vous voir baiser ma femme, pendant ce temps-là je vous enculerai."

Mais Jean-Pierre Marielle n'a pas fait que citer les autres. Il a lui-même été l'auteur de l'ouvrage Le Grand N'importe Quoi qui contient son comptant de répliques savoureuses. Extraits :
"L'esprit du vêtement c'est toujours de l'ordre du détail,mais un détail qui vous rend complet,si j'ose dire."
"J'ai eu la chance de visiter l'Afrique australe,où l'homme est au mieux ignoré par les animaux.Ainsi,les zoos me dépriment:fait-on visiter des prisons aux ours et aux girafes ?"
"J'aime autant être seul que rencontrer des gens, ce qui est assez paradoxal à moins d'avoir une schizophrénie en floraison incessante. Je prends beaucoup de plaisir à la conversation et n'aime rien tant qu'on me foute la paix : je suis un misanthrope mondain, un solitaire bavard."
"J'ai choisi de le saluer en lui foutant la paix."
"Utilité (du comédien) Aucune.Portemanteau sur lequel on accroche des vêtements puis un texte,il n'est utile que sur un écran ou une scène.Hors de ces lieux,il est totalement improductif,ne sert pas à la société,existe égoïstement."
"Certains trouvent que j'ai une tête d'acteur.Moi pas.J'ai une tête de rien.Au fond,c'est peut-être le mieux pour être comédien,avoir une tête de rien pour tout jouer."

2 commentaires:

  1. Marrant, mon père et moi parlions justement des Galettes de Pont Aven dimanche dernier - j'avais eu le malheur de le voir alors que j'étais encore gosse, presque adolescent mais pas encore. La scène où il surprend sa femme se faire prendre en levrette, avec ses nichons qui balancent, m'avait quelque peu perturbé...
    Des grands ducs, c'est Jean Rochefort qui me fascine le plus - mais il y a chez Marielle ce truc qui le définit bien, comme Rochefort, Carmet, Belmondo, Noiret et d'autres qui ont leur style... et que, sans vouloir jouer au vieux con, on ne trouve pas vraiment ou rarement dans le jeu de la nouvelle génération d'acteurs...

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  2. On n'en fait plus des comme ça (Noiret, Rochefort, Serrault, etc...), le moule est cassé.

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