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mercredi 14 septembre 2016

Pouic-Pouic de Jean Girault (1963)



J'ai un peu peur de l'avouer (surtout que j'affirme régulièrement autour de moi vouer une passion pour de Funès), mais celui-ci, je ne l'avais encore jamais vu. Pouic-Pouic de Jean Girault. Un long-métrage inspiré de la pièce Sans Cérémonie de Jacques Vilfrid et Jean Girault lui-même. Économie de moyens en terme de décors (la totalité du film se situe dans une grande demeure bourgeoise) mais casting impeccable, cette fausse pièce de théâtre, mais vraie comédie, semble avoir été aussi joyeuse à interpréter que plaisante pour les spectateurs à suivre.
Pourtant, la recette est identique à celle des futurs Oscar (1967) et Jo (1971) pour ne citer que les premiers qui me viennent en tête. Une demeure, ses habitants, quelques envahissants visiteurs et une somme de quiproquos propre à faire tourner n'importe quelle tête.

C'est vertigineux, parfaitement maîtrisé, et rythmé en diable. Chacun cabotine à sa manière devant un Guy Tréjan (maître Adrien Colas, l'avocat de Louis de Funès dans le Jo cité précédemment) victime d'une tentative de guet-à-pan, acculé à la signature d'un chèque permettant à Léonard Monestier (maître de cérémonie et accessoirement courtier en bourse), de réparer la terrible erreur de son épouse Cynthia (l'irrésistible Jacqueline Maillan) qui pour son anniversaire s'est faite arnaquer par un individu qui lui a vendu une concession pétrolière au cœur de la forêt amazonienne. La dîte concession, c'est le présent qu'offre Cynthia à Léonard. Avec son argent à LUI. Celui d'actions qui ne cessaient de grimper et qu'elle a eu la mauvaise idée de revendre.

Puisqu'il faut un bouc émissaire, ce sera Guy Tréjean, ou plutôt son personnage Antoine Brévin. Homme d'un certain âge, riche, et fou amoureux de Patricia, la fille des Monestier. D'ailleurs, à ce propos, la présence de Mireille Darc dans le rôle de la jeune femme a bien failli ruiner l'intrigue. Fantasme, j'imagine, de toute une époque (pas la mienne en tout cas), je me suis rattrapé, avec plus de cinquante ans de retard, en l'effeuillant du regard, en oubliant parfois l'important : le récit. Ce que cette femme pouvait dégager de grâce et de beauté... Bref, comme Antoine, ou bien même comme Simon Guilbaud (l'acteur Philippe Nicaud), personnage aux rôles interchangeables de faux mari et de faux frère.

On ne reviendra sans doute jamais assez sur les qualités de comique de Louis de Funès. Le plus grand d'entre tous. Jamais égalé, jamais surpassé. Ici, on le retrouve une fois encore dans cet art qu'il n'a jamais cessé d'aiguiser durant toute sa carrière. Mais il faut reconnaître une chose, une seule. C'est qu'ici, rien n'aurai été vraiment pareil sans la présence des autres. La richesse de l'interprétation fait tout, surtout lorsque l'intrigue ne peut reposer que sur le jeu de ses interprètes. Daniel Ceccaldi passe et disparaît assez vite. Dommage, mais logique. Christian Marin campe un valet savoureux. L'arrivée de Maria-Rosa Rodriguez et de Roger Dumas est... poussive. Elle crée une rupture prévisible mais quelque peu gênante. Comme un couple que l'on n'attendait plus, désarçonnant un peu l'atmosphère. Mais qu'importe car la sauce, peu à peu, reprend. Pouic-Pouic est une petite merveille et même malgré son âge, il n'est pas rare d'esquisser un sourire et même de rire de bon cœur.

1 commentaire:

  1. Ca fait partie également des films que je n'ai pas eu l'occasion de voir... malgré ma commune passion pour De Funès. Lors de la prochaine diffusion sur club rtl, je me le materai

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