J'ai un peu peur de
l'avouer (surtout que j'affirme régulièrement autour de moi vouer
une passion pour de Funès), mais celui-ci, je ne l'avais encore
jamais vu. Pouic-Pouic de Jean Girault. Un long-métrage
inspiré de la pièce Sans
Cérémonie de Jacques Vilfrid et Jean Girault lui-même.
Économie de moyens en terme de décors (la totalité du film se
situe dans une grande demeure bourgeoise) mais casting impeccable,
cette fausse pièce de théâtre, mais vraie comédie, semble avoir
été aussi joyeuse à interpréter que plaisante pour les
spectateurs à suivre.
Pourtant, la recette est
identique à celle des futurs Oscar (1967) et Jo
(1971) pour ne citer que les premiers qui me viennent en tête. Une
demeure, ses habitants, quelques envahissants visiteurs et une somme
de quiproquos propre à faire tourner n'importe quelle tête.
C'est vertigineux,
parfaitement maîtrisé, et rythmé en diable. Chacun cabotine à sa
manière devant un Guy Tréjan (maître Adrien Colas, l'avocat de
Louis de Funès dans le Jo cité précédemment)
victime d'une tentative de guet-à-pan, acculé à la signature d'un
chèque permettant à Léonard Monestier (maître de cérémonie et
accessoirement courtier en bourse), de réparer la terrible erreur de
son épouse Cynthia (l'irrésistible Jacqueline Maillan) qui pour son
anniversaire s'est faite arnaquer par un individu qui lui a vendu une
concession pétrolière au cœur de la forêt amazonienne. La dîte
concession, c'est le présent qu'offre Cynthia à Léonard. Avec son
argent à LUI. Celui d'actions qui ne cessaient de grimper et qu'elle
a eu la mauvaise idée de revendre.
Puisqu'il faut un bouc
émissaire, ce sera Guy Tréjean, ou plutôt son personnage
Antoine Brévin. Homme d'un certain âge, riche, et fou amoureux de
Patricia, la fille des Monestier. D'ailleurs, à ce propos, la
présence de Mireille Darc dans le rôle de la jeune femme a bien
failli ruiner l'intrigue. Fantasme, j'imagine, de toute une époque
(pas la mienne en tout cas), je me suis rattrapé, avec plus de
cinquante ans de retard, en l'effeuillant du regard, en oubliant
parfois l'important : le récit. Ce que cette femme pouvait
dégager de grâce et de beauté... Bref, comme Antoine, ou bien même
comme Simon Guilbaud (l'acteur Philippe Nicaud), personnage aux rôles
interchangeables de faux mari et de faux frère.
On ne reviendra sans
doute jamais assez sur les qualités de comique de Louis de Funès.
Le plus grand d'entre tous. Jamais égalé, jamais surpassé. Ici, on
le retrouve une fois encore dans cet art qu'il n'a jamais cessé
d'aiguiser durant toute sa carrière. Mais il faut reconnaître une
chose, une seule. C'est qu'ici, rien n'aurai été vraiment pareil
sans la présence des autres. La richesse de l'interprétation fait
tout, surtout lorsque l'intrigue ne peut reposer que sur le jeu de
ses interprètes. Daniel Ceccaldi passe et disparaît assez vite.
Dommage, mais logique. Christian Marin campe un valet savoureux. L'arrivée de Maria-Rosa Rodriguez et de Roger
Dumas est... poussive. Elle crée une rupture prévisible mais
quelque peu gênante. Comme un couple que l'on n'attendait plus,
désarçonnant un peu l'atmosphère. Mais qu'importe car la sauce,
peu à peu, reprend. Pouic-Pouic est une petite
merveille et même malgré son âge, il n'est pas rare d'esquisser un
sourire et même de rire de bon cœur.
Ca fait partie également des films que je n'ai pas eu l'occasion de voir... malgré ma commune passion pour De Funès. Lors de la prochaine diffusion sur club rtl, je me le materai
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