Maître Sardu dirige un
théâtre qui a la particularité de montrer de jeunes femmes
dénudées se faire torturer jusqu'à ce que la mort s'ensuive.
Assisté du nain Ralphus qui kidnappe pour son maître les victimes
de sa folie, il sème le trouble parmi les spectateurs venus assister
au macabre spectacle. Mais si certains d'entre eux doutent de ce
qu'ils voient, la réalité est pourtant bien là : les jeunes
femmes meurent réellement, victimes des sévices particulièrement
barbares des deux hommes. Un critique de la presse écrite va
cependant remettre en question les actes perpétrés par Sardu et
Ralphus. Ces derniers vont alors le kidnapper et lui prouver qu'ils
n'usent d'aucun artifices...
Bloodsucking
Freaks, c'est une longue histoire qui remonte aux années
quatre-vingt, à l'époque ou le magazine Mad Movies était
l'une des deux ou trois plus grandes références en matières de
cinéma fantastique (avec L’écran Fantastique et Starfix).
Un petit article dans un numéro (lequel ? Je ne m'en souviens
plus), et une curiosité (oserais-je dire, une fascination) pour ce
film datant de 1976 que le magazine mettait en valeur à travers de
croustillantes images. Et puis, plus rien. Jusqu'en 1993, année
durant laquelle une petite maison d'édition qui très vite va
devenir culte auprès des amateurs de films « trash »
va sortir toute une série d’œuvres indisponibles jusqu'à
maintenant sur notre territoire : Haxan Films. Et parmi
eux, un certain Incredible Torture Show qui se révélera
en fin de compte n'être que ce fameux Bloodsucking Freaks
retitré pour l'occasion. Sa sortie fit l'effet d'une bombe. Dont
l'onde de choc n'eut en fait d'impact que sur moi.
Forcément
inspiré du Grand
Guignol,
Bloodsucking Freaks est
une œuvre déroutante. Dont le souvenir ému des premières images
ne collaient finalement plus à l'idée que je m'en faisait alors en
le découvrant sur un vieux magnétoscope et un minuscule téléviseur.
Pourtant, ce film de Joel M. Reed a tout du film culte, de son titre
d'abord, jusqu'à même son moyen de financement (pour échapper au
fisc, un particulier se débarrassa d'une forte somme d'argent pour
produire le film). Après l'avoir redécouvert aujourd'hui,
vingt-trois ans plus tard, je me demande encore ce que j'ai pu y
trouver de passionnant... Si en 1993 je suis demeuré incapable
d'avoir un avis objectif (toute sortie de la maison HAXAN était
forcément indispensable), aujourd'hui, il faut reconnaître que
Bloodsucking Freaks est
un assez mauvais film. Une série Z en réalité. De petits moyens
que pas même l'imagination de son auteur n'est parvenue à
camoufler.
Pourtant,
Joel M. Reed a des idées. Lui qui tente ici de condenser en à
peine une heure trente tout le mauvais goût qu'il a à l'esprit, le
visuel du film est tellement... pauvre et triste à voir que le
spectacle se révèle finalement très ennuyeux. Humour noir, scènes
gore et supplices ne suffisent plus. On ne sait plus vraiment s'il
s'agit d'un film ou d'une pièce de théâtre entièrement filmée
derrière un voile noir persistant, mais la pauvreté des décors est
au diapason du reste. Le nain Luis de Jesus, qui campe ici
l'assistant de Sardu est assez mauvais. Comme la plupart des
interprètes d'ailleurs, majoritairement issus du théâtre
lorsqu'ils ne sont pas purement et simplement des amateurs.
Les
producteurs eurent l'ingénieuse idée d'inviter l'association
féministe Women
Against Pornography
afin que le film bénéficie de publicités, mais le résultat fut
contraire à leurs attentes : le film fut en effet retiré de
l'affiche. Ce n'est que quelques années plus tard que la célèbre
société de production TROMA récupéra les droits et diffusa le
film tout en faisant croire qu'il s'agissait d'une version allégée
expurgée des scènes les plus explicites.
A mon sens, un résultat à l'écran assez...faible !
RépondreSupprimerEnfin ! Bon article ceci dit !
la derniere image(la decapitation c'est le film les raisins de la mort de jean rollin.
RépondreSupprimerMerci Bonnmai. Je rectifie de suite ;)
RépondreSupprimerJ'ai toujours trouvé ce film formidable
RépondreSupprimer1 c'est aussi no limit qu'un volume d'Elvi france genre incube.
2 c'est le chainnon manquant entre John Water & Herschell Gordon Lewis
3 c'est une comédie qui honnore le grand Guignol père du GORE
4 Y'a des filles nus un nain et des dialogue digne d'Audiard sous LSD:)
Dans le Mad Movies N°100 il y a l'annuaire des articles c'est mieux que de les feuilleter un par un ou tourner en rond sur la toile;)
Thank you master très bon article
Merci à toi. Cela fait toujours plaisir et ça donne envie de poursuivre dans la même voie. Je suis tout à fait d'accord avec toi lorsque tu parles de chainon manquant entre John Water & Herschell Gordon Lewis. C'est tout à fait exact :)
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