En 1984, Ghostbusters
nous contait l'histoire des chercheurs Peter Venkman, Raymond Stantz
et Egon Spengler qui, aidés de leur quatrième compagnon Winston
Zeddemore et assistés de leur secrétaire Janine Melnitz, chassaient
du fantômes dans la ville de New-York, et notamment Gozer, un dieu
sumérien téléporté grâce à ses fidèles dont le naïf petit
avocat Louis Tully. Cinq ans plus tard en 1989, nos chasseurs de
fantômes avaient cette fois-ci maille à partir avec un tableau
hanté par l'esprit d'un certain Vigo von Homburg Deutschendorf
auquel son serviteur, le conservateur Janos du musée dans lequel se
trouvait la peinture devait lui trouver un enfant afin de pouvoir s'y
réincarner. La proie de Janos était Oscar, le fils de Dana Barrett
et de Peter Venkman.
Vingt-sept ans plus tard,
et alors qu'un troisième épisode comptant sur les mêmes
personnages était pressenti depuis plusieurs années, le cinéaste
abandonne l'idée de réaliser cette troisième mouture. Si Dan
Aykroyd, Bill Murray, Ernie Hudson, Annie Potts et Sigourney Weaver,
les héros des deux premiers épisodes acceptent de faire un caméo
(principe consistant pour une personnalité à apparaître de manière
éphémère dans une œuvre cinématographique), ils ne sont
malheureusement plus les principaux interprètes de ce qui ne demeure
plus comme le Ghostbusters 3 annoncé il y a plusieurs
années mais comme un reboot du premier.
A la place d'une équipe
de chasseurs de fantômes formée par quatre hommes, c'est désormais
sur autant de femmes qu'il va falloir compter pour débarrasser la
ville de New-York. Tout commence par la présentation du personnage
campé par Kristen Wiig, Erin Gilbert, qui attend sa titularisation
en tant qu'enseignante à la prestigieuse université de Columbia.
Malheureusement pour elle, son passé ressurgit lorsqu'un homme lui
parle de l'ouvrage qu'elle a écrit il y a plusieurs années en
compagnie d'Abby Yates, sa plus vieille amie. Un livre sur les
fantômes dont l'existence et la reconnaissance risque d’entacher
sa crédibilité et l'empêcher d'accéder au poste qu'elle bride.
Kristen se rend très
vite compte qu'Abby a décidé de promouvoir leur ouvrage et décide
d'aller la retrouver afin de lui demander de faire machine arrière.
C'est là qu'elle rencontre Jillian Holtzmann, l'assistante d'Abby,
dans un laboratoire entièrement dévolue à la chasse aux fantômes.
Par un concours de circonstances, les trois femmes vont être amenées
à combattre une entité dans un manoir, et à former ainsi une
nouvelle équipe au détriment de la carrière d'Erin qui finalement
est mise à la porte de l'université. Au trio va bientôt s'ajouter
Leslie Jones, employée du métro venue leur demander de l'aide avant
de se joindre au groupe, ainsi que Kevin, nouvellement employé afin
d'assurer la réception des appels téléphoniques. Les Ghostbusters,
armées de toute une série d'armes conçues par Jillian vont devoir
combattre un certain Rowan North, un petit employé aigri par des
années d'humiliation et bien décidé a ouvrir l'accès à notre
monde à une foule de fantômes...
Ghostbusters
version 2016 n'est pas le film que tout le monde semblait déjà
considérer comme un ratage complet. Et c'est bien un fan des deux
premiers épisodes qui écrit cela. Alors, évidemment, on peut se
demander où se situe la légitimité de réaliser un reboot alors
que les deux premiers épisodes se suffisaient à eux-mêmes. On
comprend l'envie des producteurs d'engranger de fortes sommes
d'argent sur une licence qui a marqué toute une génération alors
qu'il suffisait simplement de réaliser une suite au second volet
tout en cherchant un scénario pouvant légitimer l'absence de nos
héros préférés. Sans doute la mort de l'acteur Harold Ramis en
2014 tuait dans l’œuf toute possibilité des autres acteurs des
œuvres originales, mais cela justifiait-il la présence dans ce
reboot d'un casting radicalement différent ?
Certains évoquent le
fait que l'équipe soit formée désormais non pas de quatre hommes
mais de quatre femmes. Le sexe des interprètes ayant en réalité
une importance toute relative, c'est plutôt l'absence des acteurs
d'origine qui risquait de mettre à mal ces nouvelles aventures.
Pourtant, le pire a été évité. Kristen Wiig, Melissa McCarthy,
Kate McKinnon et Leslie Jones s'en sortent très franchement avec les
honneurs. Durant presque deux heures les quatre actrices cabotinent
mais sans jamais être lourdes. Le film est souvent drôle et l'on
passe un agréable moment de cinéma humoristique. Le principal
soucis demeure au niveau de l'intrigue. A moins qu'il ne s'agisse
finalement de charisme, mais pourquoi donc ne ressentons-nous pas
cette emprise que pouvaient avoir les films du cinéaste Ivan Reitman
et qui nous permettaient aisément de s'y replonger à plusieurs
reprises ? Car ici, c'est un fait, même si l'humour est présent
au delà de nos espérances, à côté de cela, le récit est un peu
creu. En fait, c'est du déjà vu, mais en moins bien. A aucun moment
le film de Paul Feig ne parvient à égaler les deux classiques des
années quatre-vingt. En terme d'effets-spéciaux, rien de neuf. On
part ici du principe originale en l'améliorant quelque peu, mais
rien de véritablement révolutionnaire n'est à attendre de ce SOS
Fantômes nouvelle génération. N'écoutez pas ceux qui,
radicalement, vous diront que ce reboot est une merde car il n'en est
rien. Par contre, si vous êtes fans du (ou des) premier, vous
risquez de déchanter un peu. A voir pour se convaincre que l'élève
n'a pas fait mieux que le maître...
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