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vendredi 6 juillet 2012

Takashi Miike en deux films Koroshiya 1 (2001) et Bijitā Q (2001)


Ichi The Killer:


"Koroshiya 1" du timbré mais génial Takashi Miike est pratiquement impossible à résumer ou presque. Partant d'une trame finalement assez classique il offre une vision du cinéma japonais totalement contraire de ce à quoi nous étions habitués jusqu'alors. Une histoire de Yakuza comme il en existe tant dans le cinéma asiatique mais traitée comme un manga live (le sujet s'inspire d'ailleurs d'une bande dessinée très populaire au Japon). Un chef de gang, Boss Anjo, disparaît ainsi qu'une très grosse somme d'argent et alors que ses hommes, menés par Kakihara se mettent à sa recherche, persuadés que le coup a été monté par un gang ennemi, ils comprennent vite que tout a été manigancé par un tueur professionnel nommé Ichi.

Classique donc en ce qui concerne le scénario, son traitement, lui, est résolument original. L'énergie déployée par le cinéaste empêche l'ennui de s' installer dès les premiers instants du film . Il faut dire que la force des images le dispute à la folie du personnage campé par Tadanobu Asano (Kakihara) qui à chacune de ses apparitions promet un déluge de violence et de perversion. Avec son visage balafré, ses cheveux blond platine et la folie permanente qu'il exprime à travers des jeux toujours plus dangereux (auto-mutilations, tortures, etc...) il personnifie à lui seul la vision que semble avoir le cinéaste d'un Japon moderne et décadent.
Autre personnage pittoresque, le fameux Ichi (le tueur du titre). D'abord petit homme insignifiant et témoin des maltraitances subies par une jeune prostituée, il se transforme la nuit en tueur grotesque mais efficace et va un soir, tel un super héros de manga, sauver la jeune femme avant de malencontreusement la tuer d'un coup de "botte secrète" poussant encore plus loin son image de défenseur de la veuve et de l'orphelin totalement à coté de la plaque.
Ichi et Kakihara finiront pas se rencontrer dans une joute à mort qui ne sera pas sans rappeler certains duels au pistolet vus dans de nombreux western, chacun usant de son arme de prédilection. Lame affûtée camouflée à l'intérieur de la semelle du pied gauche pour le premier, aiguilles effilées pour le second.

Takashi Miike filme tout cela avec une joie communicative passant ainsi de l'humour à l'horreur et tout ceci de façon pourtant très homogène. Quelques scènes languissantes tempèrent parfois l'énergie débordante du cinéaste sans doute parfois trop exubérant. Même si Miike n'a rien à voir avec le Jodorowski de la période El Topo les délires visuels se succèdent souvent à un rythme d'enfer, ce qui donnera sans doute le tournis aux non avertis. Et même peut-être la nausée à beaucoup qui ne verront dans cette pellicule qu'une succession d'atrocités sans queue ni tête et parfaitement indigestes. Pourtant, avouons-le, Miike, avec son style particulier qui fait indéniablement penser à un travail amateur, possède l'aura des plus grands pourvoyeurs d'étrangetés cinématographiques et peut être déjà considéré comme un cinéaste culte.



Visitor Q:


Avec "Bijitā Q", Takashi Miike nous offre sa vision toute personnelle de l'amour, qu'il soit familial, sentimental ou encore physique. Un film qui provoquera sans aucun doute possible l'enthousiasme des anticonformistes de tous poils comme le rejet prévisible et définitif des biens pensants. Film tourné seulement deux ans après "Audition", autre film braque dans lequel un homme dont la femme vient de décéder assiste au casting qui lui permettra de trouver celle qui remplacera sa bien aimée disparue et qui tombera entre les griffes d'une jolie jeune femme aux penchants S.M particulièrement hard et la même année que "Koroshiya 1", film de Yakuzis totalement absurde et déjanté , "Bijitā Q" n'est pas le film de commande qu'il semble être ni une production à petit budget qu'une vidéo numérique tournée à l'épaule pousse à ranger aux cotés d'innombrables navets tournés avec deux francs six sous. Il est difficile de croire pourtant que le film reflète de manière réaliste la vie d'une famille japonaise moyenne tant la caricature semble grossière et parfaitement fantaisiste. 

La famille Yamazaki, (dé)composée du père, de la mère et de leurs deux enfants vit dans une de ces nombreuses maisons traditionnelles japonaises qui font l'un des charmes du pays. Dès le départ on constate un goût démesuré chez le réalisateur pour les situations les plus abracadabrantes et subversives lorsque par exemple il fait de la jeune Miki Yamazaki une prostituée des bas quartiers qui contre une certaine somme d'argent accepte d'avoir son père comme client. Un père que l'on déteste donc très vite puisqu'il semble n'avoir pour sa famille qu'un profond mépris puisqu'afin de tourner LE reportage qui lui permettra de lancer sa carrière de journaliste, il n'hésite pas un instant à filmer les maltraitances dont est victime son fils auprès de ses camarades de classe sans jamais lui venir en aide. Un fils qui semble prendre un malin plaisir à reporter toute sa haine sur sa mère puisqu'il la bat régulièrement. A l'image du père, le fils est parfaitement détestable dans son comportement même si sa condition de souffre-douleur essaie tant bien que mal de nous faire avaler la pilule.
La mère elle, tout comme sa fille, se prostitue afin de se pourvoir en came. Elle est, dans cette famille atypique, la seule à avoir un semblant d'âme et d'ailleurs, plus loin dans le film, au contact du fameux Bijitā Q dont finalement nous n'apprendront rien mais qui fera le ménage en grand dans la famille Yamazaki, elle finira par nous émouvoir........de façon relative malgré tout.

"Bijitā Q" qui déjà semblait aller très (trop?) loin dans le trash et la provocation mettra un coup d'accélérateur dans l'existence de nos personnages voyant le spectateur halluciner à chaque plan devant un tel étalage d'horreurs. La mère se découvrira une passion démesurée pour le lait maternelle, le sien,et, debout au beau milieu de la cuisine et vêtue de sacs poubelle, elle pressera ses "mamelles" pour en extraire le divin breuvage et finira presque noyée sous des litres et des litres de fluide lacté. Le père lui, finira par devenir fou et, toujours à la recherche du scoop, il tuera par accident son ancienne maîtresse croisée par hasard sur une route puis emportera son cadavre chez lui afin de pratiquer dessus de bien inavouables méfaits. Et des délires tels que ceux-ci, le film en possède à la pelle. On ne pourra pas reprocher à Takashi Miike de manquer d'imagination mais sans doute d'être franchement graveleux lorsqu'il aborde des sujets aussi divers que la nécrophilie ou l'inceste...

Nouveau roi du trash asiatique et même mondial, Takashi Miike avec des films tels que "Bijitā Q" ou encore "Koroshiya 1" donne un sacré coup de vieux aux spécialistes du genre, John Waters en tête.

1 commentaire:

  1. J'ai trouvé "Visitor Q" complètement nul et "Ichi the killer" bien que totalement décousu se regarde. Le meilleur film de Miike reste pour moi "Audition".

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